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 ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.

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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyMer 26 Déc 2007 - 22:08

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Poelvoorde au "Cow-boy" et à l'Indien

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Dscf0060dy5

Ce vendredi, "Cow-boy", le nouveau film de Benoît Mariage, sera présenté en ouverture du Festival du film francophone à Namur. Fabienne Bradfer a longuement rencontré Benoït Poelvoorde, désarmant dans ce nouveau rôle. En avant-première, lesoir.be vous offre, jusque vendredi, des extraits de l'interview donnée par le Namurois au "Soir" (et publiée ce vendredi dans notre cahier Culture)



Le nouveau film du couple Benoît Mariage – Benoît Poelvoorde est forcément très attendu. Le comédien namurois a souvent expliqué que son ami est le cinéaste qui le connaît le mieux et que c'est avec lui qu'il ira le plus loin. Nous nous sommes donc précipités pour voir Cow-boy, qui tiendra la vedette du prochain festival de Namur. Nous sommes tombés sous le charme de ce film, qui pourrait bien faire craquer les spectateurs québécois.

Le scénario s'inspire très librement de l'histoire de Michel Strée : en 1980, ce jeune homme de Vielsalm avait pris un bus scolaire en otage pour dénoncer les inégalités sociales qui minent la Belgique. Poelvoorde est bouleversant et désarmant dans le rôle principal. Comme on ne l'avait jamais vu.
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyJeu 27 Déc 2007 - 22:40

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"Je vais y venir..." : interview de Benoît Poelvoorde

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 4218777133ww4

Mis en ligne le 16/11/2007
Benoît Poelvoorde va remonter sur scène pour raconter sa vie. Puis va filmer la Belgique avec "émerveillement"


Mercredi prochain, il sera à l'affiche des Deux mondes, dans la peau d'un restaurateur de tableaux plutôt effacé (un comble) qui se voit englouti dans un autre monde où on le prend pour l'élu. Mais en attendant, Benoît Poelvoorde, dans sa peau à lui, se bat contre une grosse crève et une déprime qu'il n'en peut plus de commenter. "J'ai envie de faire du théâtre. D'ailleurs, je vais faire du théâtre. Je peux même déjà te dire le titre du spectacle", dit-il. "Ça va s'appeler Je vais y venir. Ce sera un one-man-show. En fait, on me pose tellement de questions sur moi - et de moins en moins sur les films, alors que je préférerais le contraire - que je me suis dit que j'allais faire un spectacle - comique - dans lequel les gens découvriront vraiment des choses de moi. Je parlerai du cinéma, de la production, etc. J'ai un peu envie de régler mes comptes ."

Fâché, le Namurois ? "Les gens ignorent combien, parfois, les choses sont d'une futilité inouïe. Certaines personnes sont censées gérer des fortunes et elles le font au mépris de l'intelligence. J'ai aussi un peu envie de faire ce spectacle pour me moquer de la futilité appuyée, convaincue, de certains. Et puis, j'ai envie de retrouver le contact avec la salle. Le cinéma est un moment tellement virtuel... Si je ne faisais pas les avant-premières, je pourrais ne jamais rencontrer les gens qui vont voir mes films. Je vois bien que certaines personnes viennent plus pour me voir moi que pour voir le film. Donc, je me dis, Pourquoi ne pas faire un spectacle ?" Et tout ça ne devrait pas tarder à voir le jour car, Benoît l'assure, il a "beaucoup beaucoup d'idées. Tu peux me faire confiance. Après, j'écrirai mon film où je parlerai de la Belgique. Parce que ce pays mérite d'être filmé avec indulgence et surtout avec émerveillement... "

Pas de plan de carrière

D'ici à la fin de l'année, c'est dans deux autres longs-métrages, signés par des gens qu'il aime - Daniel Cohen et Benoît Mariage -, que l'on verra donc Poelvoorde. Suivra, au début de l'année prochaine, le très attendu Astérix aux Jeux Olympiques. Ça fait beaucoup. Mais l'acteur n'a pas peur d'être trop présent à l'écran. "Bah, deux films, ce ne sont jamais que deux fois une heure et demie. Quand tu vois le nombre de gens qui regardent des émissions qui durent trois heures à la télé... Et souvent, ils regardent ça pour les mêmes vannes. Alors qu'ici, Cowboy et Les deux mondes sont tout de même des films très différents. Il y en a pour tous les goûts. C'est un peu comme dans un restaurant, quand tu choisis à la carte."

Car Benoît, promis, ne trace pas de plan de carrière, ne cherche pas à se faire rare, ne calcule pas la moindre de ses apparitions. "Je me refuse à envisager les choses en matière de risques, je me refuse à avoir peur de ça. Si le public en a marre de me voir, il se chargera de me le faire savoir et j'espère que je comprendrai assez vite. Et je ferai autre chose..."

Isabelle Monnart - Le Dernière Heure
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyJeu 27 Déc 2007 - 22:56

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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptySam 29 Déc 2007 - 12:34

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Benoît Poelvoorde : un cow-boy à la barre
27/09/2007 16:30

Le Vif/L'Express a reçu longuement Benoît Poelvoorde. En grande forme après une "crise de la quarantaine", l'acteur a commenté l'actualité, a invité le chanteur Saule et évoqué son nouveau film Cow-boy, de Benoît Mariage.

Admettons-le : il est rare qu'un rédacteur en chef fasse l'unanimité au sein de sa rédaction. C'est pourtant arrivé - près de chez vous ! - cette semaine au Vif/L'Express. La venue de Benoît Poelvoorde, à qui, exceptionnellement, nous avons demandé de prendre les rênes du magazine, a été rendue possible à l'occasion de la présentation de son nouveau film, Cow-Boy , qui fera l'ouverture du Festival de Namur, ce vendredi. Un film où Benoît Poelvoorde excelle dans le rôle d'un homme en pleine crise de la quarantaine, qui jette un regard désabusé, mais revanchard sur les échecs qui ont marqué la première moitié de sa vie.

Pourquoi lui ? Il faut bien en convenir : pour les médias, Benoît Poelvoorde est ce que l'on appelle familièrement « un bon client ». Un homme aux antipodes du système GPS, qui emmène ses interlocuteurs précisément là où ils ne comptaient pas aller. Jamais à court d'idées, même s'il répugne à commenter certains faits de l'actualité « qu'il ne connaît pas suffisamment ». Jamais avare non plus du bon mot qui fait mouche. Son langage très direct, parfois très cru, souvent décalé, mais toujours pertinent, a fait régner dans la rédaction une ambiance qu'elle n'avait jamais connue auparavant.
Un homme qui a autant de talents - il dessine également - et qui dévore deux à trois livres par semaine est forcément ouvert sur le monde et a plein de choses à nous dire. Certes, parfois, les chemins empruntés par Benoît Poelvoorde sont fort tortueux. Un exem-ple ? Vous lui parlez de la problématique de la mobilité... Il vous raconte, hilare, qu'il a pris récemment en stop un étudiant « black » qui prétendait être l'ancien recteur de l'UCL et l'ex-petit ami de Catherine Zeta-Jones... Ça ne peut arriver qu'à lui !

"Ah! Ces ministres rougeauds de la Communauté française qui défilent chaque année à Cannes pour y dévaliser les fûts de bière"
Mais, derrière ce qui peut apparaître comme un « show permanent », c'est surtout le caractère profondément humain et l'accueil qu'il réserve à chacun qui interpellent. Comme le dit joliment Michel Strée - dont l'histoire a inspiré le scénariste de Cow-Boy -, Benoît Poelvoorde est « un être profond, sensible, écorché, attachant ». Ses coups de gueule sont rafraîchissants. Contre le venin séparatiste qui s'insinue sournoisement à tous les étages. Contre le show-biz qui, très souvent, perd la boule et gonfle les ego. Contre les ministres rougeauds de la Communauté française qui défilent chaque année à Cannes pour y dévaliser les fûts de bière...
Ses coups de c£ur, eux, nous ramènent en permanence - et parfois de manière obsessionnelle - à l'humain. En regardant les ombres qui l'entourent, en écoutant certains de ses silences, on devine que les fêlures et les fragilités n'ont pas été absentes de sa vie, en particulier ces derniers temps. Mais Benoît Poelvoorde arrive - comme il le dit lui-même - à un âge où il a envie de se battre pour ce en quoi il croit profondément, à commencer par le film, très touchant, de son ami Benoît Mariage. Sa trajectoire fait encore monter l'impatience de le voir passer, un jour, de l'autre côté de la caméra. Cela ne saurait tarder...

Nicolas Ghislain, Rédacteur en chef adjoint
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptySam 29 Déc 2007 - 12:45

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Logo2pl7 Interview Vincent Peiffer


C'est l'histoire d'un mec devenu star.
Seulement voilà:.........
lui, il voulait juste être un homme. Simplement. Gentiment.



n'est décidément pas comme les autres, Benoît. Avec la sortie des "Deux Mondes" débute cette semaine une véritable saison Poelvoorde sur les écrans. "Cowboy", le film de son ami Benoît Mariage, suivra début décembre, peu de temps avant le second volet des "Randonneurs". Et "Astérix et les Jeux Olympiques" est prévu pour février. Quatre films à la queue leu leu! Et, comme toujours depuis qu'il est arrivé comme un scud dans le cinéma avec C'est arrivé près de chez vous, il y a déjà quinze ans, tous ces films reposent sur la faconde irrésistible de Ben. Voilà, on pourrait s'en tenir là. Le Namurois est devenu un des acteurs les mieux payés de France. On se l'arrache au cinéma, en télé, dans la presse et dans les soirées pince-fesses. Réussite. Argent. Courbettes. Que vouloir de plus? Poelvoorde est heureux?



Ce serait mal connaître l'ami Ben. Ou plutôt l'homme Poelvoorde. Petit à petit, il s'est senti arraché. Irrésistiblement éloigné de ce qu'il aime. Trop loin de Namur et de son rythme nonchalant, de la Belgique et de son ciel bas. Trop loin de sa mère qui est "la femme de ma vie". Trop loin des vrais amis et du "type qui te paie un verre dans un bistrot pourrave". Trop loin de cette gentillesse qu'il affectionne. Trop loin de ce qu'il est, au fond. Et donc tout a foiré. Tout s'est mélangé. Pas dans sa vie professionnelle. Mais dans sa vie intime. "Je suis allé dans le mur. Je roulais sans phares. Je croyais connaître le chemin. Je ne le connaissais pas." Et Benoît est devenu "un homme qui tombe", comme il dit. Tout était devenu trop lourd. Ce statut d'amuseur public. Cet agenda de fou. Ces éloignements interminables. Ces pince-fesses. Ces courbettes. Ces excès. Cette séparation d'avec la femme qui était son phare, depuis quinze ans. Et puis cette impression de ne plus être ce qu'il voulait être.

Après une période noire, très noire, Benoît tente lentement de se relever et de redevenir ce qu'il est. A la fois marrant et soucieux, révolté et doux, remuant et attachant. Faible, en somme. Comme un homme.

Benoît, la dernière fois que nous nous sommes vus, on s'était promis d'aller faire de la pêche...
Et on ne l'a jamais fait, hélas! Mais je continue d'en rêver. Je ne sais pas pêcher, mais on s'en fout. C'est l'idée d'attendre, assis en buvant des bières, à ne rien foutre! Cette sérénité qu'a le pêcheur devant l'ennui, je trouve ça merveilleux! Avec sa petite canne et sa petite bière dans sa petite musette, il est heureux. On entend juste "pschitt" quand il ouvre sa cannette... C'est mon fantasme. Mais mon emploi du temps imbécile m'en empêche. Pourtant, la paresse est un sujet qui me touche: ça fait trois ans que je travaille sur un scénario de film qui s'appelle Les Inutiles, où je veux faire l'apologie du non-travail. L'inverse de Sarkozy. Je pourrais dire: j'arrête tout, voilà! Mais il n'y a rien à faire. Je suis un angoissé perpétuel, j'ai peur de me dire: et si je m'étais trompé? Tu changes tout, et puis tu te trompes: t'as l'air d'une bite!

Rêver d'aller pêcher et ne jamais l'avoir fait, ça résume ce qui t'est arrivé ces dernières années?
J'ai présumé de mes forces, oui. J'adore tourner. Si le cinéma se résumait à "moteur, action et coupez", ce serait le pied. Mais c'est tout ce qui est autour qui te bouffe. Je me suis tapé quatre films de suite en deux ans (Cowboy, Astérix et les Jeux olympiques, Les Deux Mondes et Les Randonneurs 2). Tout le monde me disait: t'es fou, t'y arriveras pas. Et moi, bêtement: mais si, puisque j'ai l'enthousiasme et le plaisir! J'ai largement présumé de mes forces. Et ça a été un chemin de croix. Je suis allé droit dans le mur.

C'est-à-dire?
Je suis malade. Une dépression nerveuse. Ça arrive à tout le monde. Beaucoup de gens ne sont pas conscients qu'ils sont déjà en dépression. Ça vient de loin. Pour moi, ça remonte à trois ans, à l'époque de "Podium". Et puis tout à coup, ça tombe: la dépression se révèle, et voilà. Je me suis fermé complètement. J'ai commencé à vivre tout seul, m'enfermer, parfois même à picoler seul. Je n'arrivais plus à voir les gens. Parce que je me méprisais moi-même. Et quand tu te méprises, tu vas dans la destruction, dans les excès en tout genres Les choses n'ont plus d'importance. Alors que les gens ne cessent d'aller vers toi pour t'aider, tu finis par avoir une sorte de misanthropie. J'habite dans une maison qui me permet de ne jamais voir le jour, si je veux. Je n'ouvrais même pas les volets et je vivais comme un troglodyte. Je pleurais beaucoup. Mais les larmes, c'est bon. Il ne faut pas avoir peur du chagrin. Le Belge a un chagrin en lui qui est magnifique, qui est gracieux. Je trouve ça assez beau d'être habillé de chagrin.

Ça va, maintenant?
Ouais, ouais, je me soigne. Je suis suivi, je prends des médicaments et je bois trois litres d'eau par jour pour me purger. Le problème, c'est que je suis dans une période où je ne peux pas m'arrêter. "Les Deux Mondes" sort cette semaine, il y a "Cowboy", puis "Astérix". Trois mois de promo! Mais ça va. J'ai fait le bilan de ce qui a foiré. C'est vraiment le thème du film "Cowboy", de Benoît Mariage: c'est dans la reconnaissance de ses échecs qu'on retrouve l'estime de soi. C'est un travail que j'ai fait. Qui n'est pas fini. Mais quand même: j'ai fait un chemin, je sais les erreurs que j'ai faites.

Quelles erreurs?
Ne pas me préserver des instants pour aller pêcher, par exemple. (Rire.) Et puis, je ne peux pas vivre plus deux mois loin de la Belgique. Pour Les Deux Mondes, on a tourné en Afrique du Sud. Pour Astérix, je suis resté cinq mois près d'Alicante! Le soir, je regardais la RTBF par satellite rien que pour voir des murs belges, avec des briques! C'est quand même incroyable: j'étais heureux de voir Télétourisme! (Rire.) Ces cinq mois, ça m'a pété la tête. Heureusement, j'avais Bouli Lanners avec moi, mais tout le temps... Ils ne m'ont laissé rentrer qu'une fois à Namur. Eh bien, j'ai filmé la pluie belge avec mon portable! Comme ça, si ça n'allait pas, à Alicante, je me la regardais un peu... J'ai tellement besoin du ciel bas. J'aime bien avoir cette impression qu'il y a un grand papier calque dans le ciel au-dessus de la Belgique. Et aussi de cet esprit qu'on a. Tu sais, notre espèce de tristesse amusée. Ce chagrin joyeux. J'en ai viscéralement besoin.

Au début du tournage d’Astérix, tu disais dans une interview avec Alain Delon (qui y joue César) que ut ne te laisserais jamais engloutir par le cinéma.
Et je me suis laissé engloutir. Je voulais que le cinéma fasse partie de ma vie et pas que ma vie soit le cinéma. Mais quand tu ne fais que passer de plateau en plateau, ta vie devient le cinéma. Tu perds le contrôle. On t’infantilise, au cinéma ! T’as faim ? On te donne à manger. T’as soif ? Tiens, bois. On te véhicule, tu n’achètes plus rien toi-même, tu n’as plus d’argent sur toi. Tu finis par ne plus avoir conscience du réel et des gens. Le cinéma te maintient dans une bulle. C’est pour ça que des comédiens deviennent complètement fous. Sur Astérix, c’était du tout à l’égo. Des acteurs qui changent six fois d’hôtel, qui refusent de jouer, des bagarres merdiques…
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptySam 29 Déc 2007 - 12:47

.....///...suite.

L’atmosphère de ces mégatournages est épouvantable ?
Mais ça, Gérard Depardieu m’avait prévenu : tu vas en chier ta race. C’est tellement énorme ! Je ne sais pas combien il y avait d’assistants. Tu posais une question et il fallait treize personnes avant d’avoir une réponse. Sur Astérix, le décor était à Perpète-les-Ouilles, à trois kilomètres des loges, on se d »plaçait en voiturettes ! Je ne ferai plus ça. Je ne juge pas. Je suis d’ailleurs content de l’avoir fait parce que c’était un rêve de jouer un mauvais (Brutus), un méchant dans un film pour enfants qui sera très bien. Mais ça ne me convient pas.



Tu es quelqu'un qui aime improviser? Or, pour pouvoir imrpoviser sa vie, paradoxalement, il faut pouvoir la contrôler...
C'est exactement ça. C'est comme quand on joue: tu peux improviser mais il faut qu'il y ait un texte derrière. Dans "C'est arrivé près de chez Vous", c'est parce qu'il y avait un texte béton qu'on a pu faire beaucoup d'improvisation. S'il n'y a pas la base, les racines, ça foire. Tu ne peux pas arriver avec ta bite et ton couteau sans travail de fond. C'est pareil pour la vie. Si je ne la connais plus, si je ne la contrôle plus, je ne sais plus l'improviser.

Dans "Cow Boy", tu joues Daniel Piron, un journaliste qui fait le constat d'échec d'une vie. Tu as fait le constat: ce que tu étais devenu ne correspondait pas à ce que tu voulais être?
Au moment où je le tournais, il y a deux ans, je ne me rendais pas compte que ce rôle aurait une telle incidence sur moi. Mais quand je l'ai vu fini, c'était comme un miroir. J'ai pleuré à chaudes larmes en le voyant. A la projection, les gens voyaient que je tremblais. Et le monteur m'a même dit: ça va pas? C'était à la fois parce que je trouvais le film merveilleux et parce que j'avais l'impression d'avoir devant moi un homme qui tombe. Comme moi. Après, grâce à l'acceptation de ses échecs, Piron se remet à avoir de l'estime de soi. Moi, je ne suis pas encore dans cette phase. Mais c'est le plus beau rôle de ma vie. Et je ne pense pas que je ferai mieux.

Certaines personnes pourraient mal comprendre ton mal-être. Tu es ultra-privilégié...
Oui, c'est indécent de se plaindre quand on fait ce métier! Le type qui se lève à 5 heures du matin pour aller travailler à un péage autoroutier, lui il a le droit de se plaindre. Mais je ne me balade pas avec un t-shirt où il est inscrit: "je suis malheureux". On me pose des questions et je parle vrai. Je pourrais mentir et ce serait tout aussi indécent. Les gens ne sont pas dupes. Ce que je vis montre que la réussite professionnelle, l'argent, la notoriété, tout ça ne t'amène pas nécessairement à l'équilibre. Et que ce soit moi ou le type qui trime, on peut vivre la même chose.

Devoir constamment "faire du Poelvoorde", être en représentation faisait partie de ce manque d'estime de toi?
Etre uniquement le pitre de service, oui. Me dire: je ne suis pas là que pour faire l'imbécile est aussi une manière de retrouver l'estime de moi. Un moment, j'avais le sentiment d'être une bête de cirque. Pour la promo des films, je dois faire de télés. Ce qui est normal. Mais parfois on me propose des émissions qui sont une insulte à mon intelligence! Et on me répond: oui, mais à la télévision, tu dois mettre ton cerveau au vestiaire. Ca fait 4 millions de spectateurs qui sont dans notre cible... A la télé, il y a de la vulgarité que je ne supporte pas. Si j'étais dans la vie réelle, parfois, je leur dirais: vous vous comportez comme des porcs.

Et tu ne peux pas le faire?
Non. Enfin, je l'ai fait chez Ardisson. La première question qu'il me pose c'est: vous êtes très copain avec Clotilde Coureau, est-ce que vous avez vu ses petites culottes? La, je lui dis: excusez-moi, mais quand vous invitez quelqu'un à dîner, votre première question est de lui demander s'il a vu la culotte d'une copine? C'est de la grossièreté. Ca a été coupé au montage. Un autre jour en télé, un imbécile me demande si je n'ai pas joué dans "Les Deux Mondes" parce que j'ai perdu mon père à l'âge de 11 ans. quel rapport? Quoi, vous voulez que je chiale en parlant de mon père? C'est vulgaire! Donc, ou bien tu ne fais plus ces émissions, mais alors c'est mépriser le public, et l'équipe du film a l'impression que tu ne défends pas son job. Ou tu mets ton cerveau au vestiaire et tu acceptes les familiarités vulgaires et tu fais trois vannes pourries pour te mettre à niveau. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de savoir si un tel ou telle pète au lit? A force, t'en as plein le cul, tu te sens sali par ça.

Comme par le fait de te voir dans Voici?
Comme je dis toujours: c'est moi qui ai commencé! C'est moi qui ai voulu devenir acteur. Donc je ne peux même pas en vouloir à ce torchon de me bombarder la gueule. Et encore, j'ai du bol que Cécilia quitte Nicolas! (rire) Mais un moment, ça devient de l'acharnement. J'étais en traitement pour ma dépression à Mont-Godinne, à Namur. J'ai dû quitter l'hôpital parce que des types de Voici tentaient de payer des visiteurs pour me photographier dans mon lit avec leur portable. Du coup, dans Voici, ils ont raconté que j'avais été viré de l'hôpital parce que je picolais et que je foutais le bordel... Ca fait très mal, ça! Pas tellement à moi, parce que je connais la vérité. Mais à ma mère, par exemple. et ce qui fait le plus mal, là dedans, c'est quand un ami à toi contribue à véhiculer des horreurs sur toi dans ce papier chiottes.

Tu parles de Yann Moix, qui écrit une chronique dans Voici, qui était le réalisateur du film Podium et avec qui tu devais tourner un nouveau film, "Ciné-Man", que tu as décidé de ne pas faire?
Il m'a littéralement trahi, en balançant dans Voici n'importe quoi sur ma gueule. J'aurais été viré du tournage de "Ciné-Man", ce qui est complètement faux. Je ne peux pas parler des raisons pour lesquelles je ne fais le film parce que, juridiquement, je suis tenu par la confidentialité. Si je pouvais donner les vraies raisons, je le ferais avec plaisir. Mais je ne le fais pas. Lui ne respecte pas ce contrat, et en plus il ment. Que ça vienne d'un ami à qui j'ai consacré deux ans de ma vie, c'est terrible, ça! Ca te met par terre. Je devais faire son film pour lui alors que j'étais déjà sur les rotules. Et tout à coup il te chie dessus. C'est une merde. Dégoûtant.

C'est tout ce que tu ne voulais pas, ça? Tu avais un côté ovni, dans le showbiz. Rien ne semblait t'atteindre, tu slalomais, tu survolais ce monde avec une apparente désinvolture... Tu te croyais intouchable?
Pas intouchable mais épargné, jusque là. Mais tu ne peux pas éviter une trahison. Ce n'est jamais le public qui te massacre. Lui, il assiste à ces saloperies. Ceux qui te massacrent, ce sont ces intermédiaires du milieu. Je croyais pouvoir leur tenir tête. Je n'ai pas réussi. C'est pour ça que je vais écrire un spectacle. Je veux répondre à ce milieu et à l'entourage du cinéma qui me cassent les couilles. Pour parler de moi, de ma jeunesse. Comme ça, ça évitera qu'on écrive n'importe quoi sur mon passé. Et je voudrais montrer dans ce spectacle à quel point j'ai pû rencontrer des absolus crétins, dans ce métier. Je vais régler mes comptes. Mais pas méchamment. Je suis un gentil, moi. Ce sera un spectacle drôle, un one-man-show.

Je ne veux pas devenir comme Depardieu, as-tu dit...
Il ne faut pas mal interprèter cette phrase. Je suis très ami avec Gérard. Il a une force de vie effrayante. Mais il y a aussi des moments où il a une telle détresse et une telle solitude! Sa tristesse et sa solitude se voient comme un vêtement, parfois. J'avais envie de de lui dire: mais arrête alors, fais quelque chose qui te rende heureux. Mais il a besoin de tourner. Il vit une contradiction perpétuelle. Je ne veux pas ressentir cette détresse et cette solitude. Mais ce n'est pas une critique sur l'homme! Je l'adore. On va d'ailleurs faire un film ensemble au printemps: "Signé Dumas", où je serai le nègre, un petit binoclard qui tenait un peu la bête. Parce que Dumas, c'est vraiment Depardieu. Un ogre!

Tu as 43 ans et pile vingt ans de cinéma puisque ton tout premier rôle, dans Pas de C4 pour Daniel Daniel, c'était en 1987. Un anniversaire qui représente quelque chose?
Je suis comme mon ami Jeff Bodart: je hais les anniversaires. Pas parce que j'ai peur de l'âge. Mais on a des âges en fonction de ce qu'on vit. Je ne fais plus la fête parce que mon traitement me l'interdit. Mais quand je partais avec Jeff, j'avais 12 ans! Parfois, comme maintenant, j'ai 60 ans. C'est mon état d'esprit. J'ai coutume de dire que je suis le plus jeune sexagénaire d'Europe...

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 1226ot1

Tu te balades partout avec un jack russell. C'est ton côté Belmondo?
Oui, mais alors il faudrait que je le porte constamment sur mon bras. Billy aurait horreur de ça. Je te présente Billy Bob! Mon ami! J'avais besoin d'un camarade. Et franchement, il m'apporte une sérénité. Il a un enthousiasme permanent. Je l'ai appelé Billy Bob à cause d'une phrase dans une chanson de Benjamin Biolay: "Billy Bob a raison, les gens sont tous des cons". Un chien doit penser comme ça.

Tu as besoin de quoi, maintenant?
De calme. Je suis gêné pas mon propre bruit! Ce calme, je le retrouve dans ma maison en bord de Meuse, avec Billy. J'ai un séquoia qui a 110 ans! Il est fantastique. J'ai aussi besoin de gentillesse, qui n'est pas une vertu des faibles. Il faut arrêter de penser qu'être gentil c'est être con. J'ai besoin de Belgique! J'ai besoin de beauté. Mon film, "Les Inutiles", montrera que la Belgique est merveilleuse. On tournera dans les Fagnes, en Gaume. J'en ai marre de la Belgique larmoyante, genre "Rosetta".

Ce sera un film drôle, donc?
Oui! J'ai envie de montrer que les belges sont des gens heureux. J'y tiendrai juste un tout petit rôle. J'ai trouvé l'acteur principal. Mais là, c'est vraiment de l'ordre personnel: c'est moi, en tant qu'auteur et réalisateur, qui vais m'exprimer. Allier la beauté de la Belgique à sa paresse. Moi je suis ravi de payer des impôts pour les gens qui on trouvé le moyen de ne rien foutre. Ce n'est pas de la démagogie: j'admire ces gens qui vivent certes modestement, en chômant parfois, mais qui ont le temps de pouvoir pratiquer l'art de la contemplation. Ce sera ça, mon film: une ode à ceux qui peuvent contempler la Belgique. Je veux aussi montrer le saucisson gaumais! Un délice! Bref, ce sera ma Belgique perso. D'ailleurs la Belgique, c'est perso. Je refuse que les réalisateurs et acteurs français viennent chez moi. Je ne mélange jamais le cinéma et le "chez moi". Il n'y a qu'un acteur qui est venu, mais c'est l'ami qui est vneu: José Garcia. Sinon, le monde du cinéma n'entre pas dans ma maison. Dis, j'espère que je ne ferai pas pleurer tes lecteurs...
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« Ma place est dans le cinéma belge »FABIENNE BRADFER

vendredi 28 septembre 2007, 07:09

VINGT ANS qu’il montre sa bobine au cinéma. Lucide, Benoît Poelvoorde ne veut pas vivre la détresse de Depardieu.


ENTRETIEN

Il suffit de passer la grille bleue et de gravir le chemin, non loin de la Meuse. Billy Bob, le chien, vous accueille avec l’idée fixe et sympathique de vous transformer en partenaire de jeu. Havre de verdure, entouré de grands arbres. Décor de tranquillité et de bon goût. Antre du Namurois Benoît Poelvoorde. C’est là qu’il se pose quand il n’est pas en tournage ou en promo. C’est là qu’il reprend ses repères quand le métier tourne trop fou. C’est mieux qu’à Paris. C’est mieux que partout ailleurs. Benoît nous reçoit en toute simplicité pour une conversation sans filet pendant que Billy Bob dévore avec enthousiasme le chapeau du chanteur et ami Jeff Bodart. Rencontre à cœur ouvert et sans chronomètre, en prenant le temps de regarder la pluie tomber.


Comment allez-vous, Benoît ?

On ne nous dit pas la vérité. Du coup, je lis des ouvrages de spécialistes. Je lis beaucoup pour ne pas dire des âneries. Où en sommes-nous ? J’entends des choses qui me terrorisent. Ce matin, un spécialiste disait que si on continue, dans 40 ans, il n’y aura plus de poissons dans la mer. Et 50 % des savants pensent que le XXIe siècle ne verra pas sa fin.


D’où la frilosité par rapport à la paternité comme l’aborde Benoît Mariage dans « Cow-boy » ?

J’en parlais hier avec un copain. Tu vas léguer quoi à tes mômes ?! Il faut vraiment prendre les choses sérieusement, sinon cela va être affreux ! La situation mondiale est oppressante.


La fiction serait-elle un refuge ?

Non, je ne pense pas. Je viens de fêter mes 43 ans mais je suis le plus jeune « soixantenaire » d’Europe. Je me sens trop âgé dans ma tête. J’ai l’impression d’avoir perdu une forme d’enthousiasme. J’étais beaucoup plus innocent au début. Là, je me sens horriblement vieux. Dans le métier, dans ma vie. A cause de périodes difficiles que j’ai traversées. Et la crise de la quarantaine, sans doute. C’est la connaissance qui te meurtrit. Je connais le revers des cartes du métier et cela enlève énormément au côté enfantin. Je donne toujours l’exemple du Festival de Cannes. J’en rêvais, j’adorais les paillettes, le strass. En participant au jury, j’ai vu comment cela fonctionnait et une part de magie s’est évanouie. Idem pour les films. J’en ai fait tellement cette année.


Pourquoi cette boulimie ?

Non, non. C’est un concours de circonstances. Des dates de tournage qui ont changé. Faire un film, c’est comme faire un enfant. Au moment où tu le conçois, tu es amoureux de la personne avec qui tu es mais au moment où il vient au monde, pas sûr que tu aimes toujours cette personne. Pour un acteur « bankable », c’est pareil. D’autant que les gens ont de moins en moins de courage, d’avis, de compétence dans ce métier. J’ai l’impression de vivre une époque de frilosité de l’opinion, du goût, de l’intelligence. Qu’est-ce que le cinéma sinon une émotion qu’on transmet à l’autre ? Or, je vois de plus en plus de producteurs – je ne parle pas des petits indépendants qui eux fonctionnent au vrai coup de cœur – qui veulent faire des coups. Ils se réfugient derrière ton nom. Je refuse. C’est pourquoi je ne fais plus Cinéman, de Yann Moix. L’idée était géniale mais je n’ai pas été convaincu par le scénario.


A quel moment avez-vous ressenti que vous deveniez un « bon coup » ?

A partir du succès de Podium. Même mon agent ne prend plus de décision réelle. Elle attend mon avis et renchérit. Les décisionnaires testent les projets sur les acteurs : si on dit oui, ils y vont. Du coup, c’est toi qui deviens responsable.


Si on prend « Astérix » ?

Que je sois dedans ou pas, c’était pareil. Le rôle avait été écrit pour moi. Mais je savais que si je disais non, n’importe qui aurait pris ma place. C’est un rôle en or. Cela dit, je ne la souhaite à personne, cette place ! Ce fut un tournage très difficile. J’ai eu affaire à des gens qui étaient très prudents mais pas très courageux face au « tout à l’ego ». Tu tombes sur des gens à l’ego démesuré et si tu n’as pas de courage, tu deviens aussi coupable qu’eux de leur comportement. Il y a des choses qui, humainement, ne se font pas. Au XIXe siècle, quelqu’un avait déjà dit : « Notre époque fait de plus en plus preuve de prudence et de moins en moins de courage. » Le cinéma se résume à ça aujourd’hui.


Avec cette lucidité, comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

On va dire que je deviens aigri. Faux. Mais tu ne peux pas être lucide dans ce métier. On va plutôt te demander une forme de bêtise. On préfère qu’un acteur soit un crétin. Plus tu es con et plus tu as facile. Moi, par exemple, quand je joue, je joue premier degré. Comme un idiot. Je ressens les émotions qu’on me dit de jouer. Mais dès que tu deviens lucide sur le système, on te traite de fou.


C’est ce qui se dit de vous ?

Oui. On se méfie de moi parce que je suis dur. Mais je suis dur car il y a une exigence à avoir dans le travail. Je ne veux pas faire de la soupe. D’autant que je monte au front. Sur Astérix, sur Les deux mondes, sur Cow-boy. D’où une exigence non pas par rapport à mon ego mais par respect pour les spectateurs. Quand tu travailles avec Benoît Mariage, c’est un bonheur : on est tellement amis, on se connaît tellement bien qu’on peut changer une scène le matin même pour ne pas se répéter, aller plus loin, être plus forts. Certains réalisateurs ne peuvent pas imaginer ça. Tu as beau leur dire que la scène ne fonctionne pas, ils ne décollent pas de ce qui est écrit.

Cette année, avec Benoît Mariage, Daniel Cohen, mais aussi sur Astérix, j’ai vraiment eu la sensation de faire mon métier. Astérix, ce fut très dur et je ne m’attendais pas à ce que ce le soit autant. Je joue le méchant, celui qui veut gagner les jeux olympiques pour épouser la princesse. Mais c’est un film pour les mômes. Donc il faut faire un peu peur mais pas trop, et être ridicule tout le temps. Faire peur mais aussi faire rire. Cet équilibre est difficile.

Mais je pense que ma place est plus dans le cinéma belge. Je me sens mieux à tourner un film avec Benoît Mariage, même avec de moindres moyens et un salaire moindre, que d’aller faire d’énormes machines où je ne me retrouve pas. Quand je fais Astérix, je sais vers quoi je vais. On se doute bien qu’on ne va pas se demander quel est le sens profond de la phrase de Brutus. C’est de l’efficacité au service d’un grand divertissement populaire. Ce qui est plus difficile, c’est d’être impliqué dans des films qui jouent sur les deux tableaux, style « films intelligents, drôles, sensibles » mais qui n’ont rien à dire. Je ne veux plus faire des films qui n’ont rien à dire.

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Poelvoorde2bb4


Cela veut-il dire qu’enfin, vous allez réaliser votre propre film promis depuis quatre ans ?

Oui. C’est décidé. J’ai beaucoup travaillé sur mon scénario. J’ai mon acteur principal, donc je ne peux pas le faire attendre deux ans. Je dois tourner à l’été 2008. Mais je veux le faire comme je le fais avec Benoît, en prenant le temps et en réfléchissant. Ça parlera du travail, du chômage mais pas de manière sinistre. Ce sera une comédie, l’anti-Rosetta. J’ai besoin de montrer que la Belgique est belle. Je vais aller tourner en Gaume. C’est une des plus belles régions de notre pays. Je veux une vie de village. Une usine artisanale de saucisson. Car le saucisson gaumais est mon préféré ! On parle toujours de la bière belge, jamais du saucisson ! Je veux montrer qu’on a un pays magnifique et un saucisson formidable.


Vous pourriez fêter vos vingt ans de carrière car « Pas de C4 pour Daniel Daniel » date de 1987…

Vingt ans que je mets ma gueule sur les écrans ! Car faire du cinéma, c’est un grand mot. Jean Rochefort m’a appelé à un moment où je n’étais vraiment pas bien et il m’a dit : « J’ai eu ça à votre âge. Je suis allé dans le mur. Pour en sortir, je me suis trouvé une autre passion, les chevaux. Il vous faut une autre passion. Sinon vous allez capoter. » C’est très bienveillant de sa part. Or, la bienveillance est beaucoup moins courante que les commérages, dans ce métier.


Avez-vous trouvé ?

Je cherche. J’ai recommencé à dessiner. Je vais nettoyer tout ce qui est de l’ordre du parasite, de l’orgueil. Le cinéma est un milieu où tu peux rester dedans les yeux fermés. J’adore tourner. Mon cœur démarre quand j’entends « moteur ». Mais il y a tellement de choses autour qui flattent l’acteur et le tiennent en veilleuse. Et tu te fais prendre dans cette léthargie de l’ego.


Comment envisagez-vous le futur ?

Pour l’instant, je ne veux plus bouger de la Belgique. Il y a un potentiel ici. Je vais me battre. Cela va être plus difficile pour moi. Je ne veux plus un film de plus uniquement pour gagner de l’argent. Je bougerai si c’est génial. Un réalisateur m’a proposé de jouer de Gaulle jeune, un autre Offenbach. Ça m’intrigue, c’est gonflé… Belles gageures. Je crois avoir la lucidité au bon moment. Le public le sent. Je ne veux pas devenir Gérard Depardieu. Je ne veux pas avoir sa détresse. C’est un acteur immense mais sa détresse est infinie. Il pleure comme un enfant. Il peut être immonde et craquant d’humanité. Mais il est allé trop loin. Il ne peut plus faire marche arrière. Sa seule arme aujourd’hui, c’est le cynisme. Je ne veux pas de ce cynisme car c’est le découragement, c’est la fin.
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ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Logocinergiebeka8

Arrow http://www.cinergie.be/film.php?action=display&id=840 Wink


Benoît Mariage pour Cowboy

ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Benoitmariage1va9


Le 11/12/2007

Avec Cowboy, le réalisateur des Convoyeurs attendent retrouve son complice
Benoît Poelvoorde et, selon toute vraisemblance, les faveurs du public ! Après
une critique suite à la présentation du film en ouverture du festival de Namur,
Cinergie vous propose, ce mois-ci, un entretien avec Benoît Mariage, quelques
semaines avant la sortie du film, dans toutes les salles cette fois-ci.
À cette occasion également, ne manquez pas notre concours de jeunes
critiques pour, peut-être, vous envoler à Cannes...
Cinergie : La sortie de Cowboy coïncidera avec la diffusion sur la RTBF d’un
documentaire, que vous signez, sur la prise d’otage par Michel Strée d’un bus
scolaire en 1980. Ce fait divers est également au coeur du film. Quel projet est né le
premier et comment les deux se sont-ils nourris?
Benoît Mariage : La première idée était celle d’un documentaire, d’une investigation
personnelle sur Michel Strée. Lors des cinquante ans de la RTBF, j’avais revu ces
images (NDLR- Les preneurs d’otages ont installés le bus et ses occupants sur le
parking de la RTBF, boulevard Reyers) et j’avais regretté que personne ne soit allé
rencontrer Michel Strée, pour voir ce qu’il était devenu. J’ai fait la démarche, j’ai
retrouvé Strée et les anciens otages et même le bus. Mais ils n’avaient pas vraiment
envie d’en reparler, je me suis retrouvé devant un non-événement, en décalage total
avec la projection que je m’étais faite de ce documentaire. Cette déception a été le
point de départ de l’écriture d’une fiction.
C. : Tu as donc suivi le même chemin que le personnage qu’incarne Benoît
Poelvoorde dans le film, Daniel Piron?
B. M. : On peut dire ça oui. Evidemment par la suite, j’ai modifié l’histoire pour créer
une dramaturgie, et réinventer un personnage, qui n’était pas Michel Strée, et pouvait
s’opposer à Piron, le provoquer dans son échec. Le travail d’écriture m’a aidé à
libérer mon imagination et à aller au-delà du fait divers. Ayant travaillé pour
Strip-Tease de nombreuses années, j’ai aussi pu puiser dans mes propres émotions
passées.
C. : Justement, ceux qui, comme moi, ont suivi vos cours de documentaire à l’IAD ne
manqueront pas de repérer dans les thématiques de Cowboy de nombreuses
problématiques qui vous préoccupent dans ce domaine.

B. M. : Le documentaire est un dilemme. Il s’agit d’aller à la rencontre des gens, mais
le film en lui-même reste un objet de valorisation personnelle. Le danger est donc
d’instrumentaliser les gens. Un chirurgien qui opère ses patients les soigne, mais
celui qui prend l’image de quelqu’un, à quel titre le fait-il ? Dans le film, Daniel Piron
pense relancer sa carrière en faisant un documentaire et il va devoir affronter cette
valeur dichotomique du documentaire qui peut provoquer le malaise, le doute.
C. : Le personnage de Poelvoorde se rend compte, en les filmant, qu’il n’aime pas les
gens, et qu’il lui faut faire le chemin vers eux. C’est autobiographique ?
B. M. : Quand on filme un documentaire, il y a les gens que l’on peut envisager, et
ceux que l’on ne peut que dévisager, c’est-à-dire que l’on reste extérieur à eux. Et on
ne peut pas envisager tout le monde si on n’est pas totalement réconcilié avec
soi-même. À l’époque de Streap-Tease j’ai parfois été bloqué. J’ai eu un malaise
avec un film appelé À fond la caisse (NDLR - qui montrait un père obligeant son fils
de trois ans à faire du motocross), je le trouvais malhonnête, et ça a provoqué mon
passage à la fiction. Sans être une rédemption, Cowboy est nourri de la réflexion née
à cette époque (NDLR - 1988). Dans le film, le paradoxe de Daniel Piron, c’est qu’il
veut faire un film sur la fraternité, alors que son accès à la fraternité et à l’affectif est
difficile. Il se revendique encore marxiste, mais toutes ses relations sont basées sur le
pouvoir et le rapport de force.
C. : À tel point qu’il peut se montrer méprisant avec ses “sujets”. Le film ose une
causticité qui est éloignée de l’image relativement bienveillante que l’on a de toi…
B. M. : Ah, mais la fiction permet d’aller trouver sa part d’ombre ! J’aime les gens,
profondément, mais dans le cas du Strip Tease que nous évoquions plus haut, j’ai eu
une réaction épidermique. Ce père, je ne l’ai pas "loupé”, si l’on peut dire. Il y a donc
des parts de moi dans le personnage de Benoît Poelvoorde, mais elles sont
forcément accentuées, dramatisées, ne serait-ce que pour permettre la comédie.
B. M. : Au final, la prise d’otage n’est que la toile de fond de Cowboy.
C. : Le vrai sujet du film c’est cet homme qui va droit dans le mur et de voir comment
il pourrait s’en sortir. C’est le rapport à l’échec et au lâcher prise. Je crois
qu’apprendre à vivre, c’est apprendre à lâcher prise, ça correspond à un constat
personnel que j’ai fait à quarante ans, et auquel Ben pouvait s’identifier. Le
documentaire réhabilitera, lui, Michel Strée, dans sa véritable vie présente. J’ai
détourné son passé avec son accord, mais je voulais lui rendre justice.
C. : Le film n’aborde-t-il pas aussi de front la question des idéaux de gauche dans le
monde du vingt-et-unième siècle? Il n’y a pas de jugement, mais beaucoup de
questions et de contradictions exposées.
B. M. : C’est intéressant que vous parliez de ça car mon monteur a eu la même
réaction. Il m’a dit que je faisais un film sur la faillite de la gauche ! Et soudain, je me
suis dit qu’il avait peut-être raison. On vit dans une société où tout le monde doit avoir
un avis sur tous les sujets. Mais, avoir un avis altruiste, ou alter-mondialiste, ça ne

coûte rien. La seule chose importante c’est l’adéquation entre le vie que tu mènes et
les jugements que tu portes. Ça, ça comporte un prix à payer, et c’est la raison de
l’échec actuel de la gauche (on peut même la rapporter aux récentes “affaires” à
Charleroi).
C. : Dans la mise en scène, on remarque plus de gros plans que dans tes autres
fictions.
B. M. : C’est tout simplement que Piron vit une fracture mentale dans le film, il y a des
scènes où tout se passe dans sa tête. Sa femme croit qu’il rentre du boulot, mais lui
revient d’Hiroshima ! C’est aussi un film plus bavard, car le héros est un journaliste,
un tchatcheur.
C. : Sur la longueur, le film change de ton, et même de sujet. Sans en dévoiler trop
ici, la bouleversante scène finale parvient à synthétiser tout le film. Comment est-elle
née ?
B. M. : L’idée est de dire que dans la dépression, dans l’échec profond même, on a la
possibilité de se retrouver plus proche de soi-même que jamais. Je voulais l’exprimer
“énergétiquement”, par le contact. On en a discuté avec Ben lorsqu’on faisait des
retakes (NDLR - tournage de nouvelles scènes après un premier montage) et on a
trouvé l’idée de la chorale. La voix chantée ensemble provoque chez moi un
sentiment d’énergie solidaire et profonde. Ce qui m’intéressait dans la mise en scène,
c’était de montrer Piron non plus au-dessus des gens, à juger, mais parmi les gens.
C. : Pourquoi ces retakes ? Qu’est-ce qui a changé dans le film en cours de route ?
B. M. : Il manquait des choses, mais on sentait qu’il y avait une force. J’ai réécrit en
me battant pour garder la puissance émotionnelle de la fin sans totalement sacrifier la
comédie. Faire un film, c’est souvent rentrer en conflit mais, au bout du compte, je
suis fier du film : il parle de ce dont j’avais envie de parler lorsque j’ai jeté les bases
du scénario, il y a trois ans.
C. : Pour assurer cet aspect comique, vous pouvez compter sur Benoît Poelvoorde,
mais aussi sur François Damiens (célèbre pour ses caméras cachées sur RTL-TVI).
Comment gérer deux personnalités aussi fortes ?
B. M. : La gestion des acteurs c’est d’abord la gestion de soi-même. On a discuté du
propos et ils savaient que j’étais sincère. Ben est un ami, il me rejoignait sur le fond,
et son engagement s’est fait automatiquement. Quant à Franz, c’est un homme d’une
grande humilité et d’une grande tendresse. C’est un forte personnalité, mais ce n'est
pas quelqu’un qui impose des choses, il était heureux de s’engager à fond et prêt à
aller où je voulais l’emmener. Il ne s’agissait pas seulement d’amener un comique
pour donner la répartie à Poelvoorde, mais aussi de construire un personnage riche,
même si son développement est épisodique. C’est devenu un ami, et je réécris pour
l’instant pour lui. Il a un grand sens de l’observation et c’est la base du talent en
cinéma.

C. : Un mot encore sur le titre…
B. M. : C’est devenu tellement difficile de faire rentrer des gens dans une salle de
cinéma… Autant je voulais être rigoureux sur le fond, autant je ne cache pas avoir
cherché un titre vendeur. En Wallonie, un cowboy c’est un macho, un fonceur privé
de sa part féminine, et puis il y a cette prise d’otage avec une Winchester.
“Cowboy/Poelvoorde” c’est une belle accroche, mais ça n’est quand même pas
totalement gratuit !
Propos recueillis et mis en forme par Matthieu Reynaert. Images et montage : Antoine
Lanckmans, avec l'aide matérielle du C.B.A.


Dernière édition par le Mer 2 Jan 2008 - 16:43, édité 1 fois
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SUITE............/////...........

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Quatre ans après l’accueil mitigé réservé à L’Autre, Benoît Mariage est de retour, avec son comédien des Convoyeurs attendent (1999), Benoît Poelvoorde, devenu depuis une véritable star. Enfants de la région, les deux Benoît ont fait l’événement à l’ouverture du festival de Namur, où leur Cowboy a, enfin, été dévoilé. Enfin, car on sait que le tournage et le montage ont été longs et tortueux. Alors, l’attente en valait-elle la peine?


Si, aux premiers abords, Cowboy paraît s’inscrire dans la lignée des Convoyeurs…, il ne tarde pas à affirmer son identité. Un aspect patchwork, sans doute dû à l’abondance de matériel d’un film qui s’est longtemps cherché. Cependant, alors que le récit avait tendance à se déliter dans les Convoyeurs…, ici la formule fonctionne parfaitement. Le récit en trois actes classique est petit à petit délaissé pour une exploration plus atypique des tourments de son personnage principal, Daniel Piron.

Piron, c’est bien sûr Poelvoorde. Journaliste télé frustré d’être réduit à la présentation de Airbag, une capsule sur la sécurité routière dont le tournage est l’occasion de scènes comiques d’anthologie - pour nous spectateurs ! Ancien militant de gauche qui s’encroûte, Piron décide alors de réaliser un documentaire. Son sujet est décalqué sur un fait réel, la prise d’otage en 1980 d’un bus scolaire par Michel Strée. Il veut donc réunir le preneur d’otage, rebaptisé Sacchi (Gilbert Melki), et ses victimes, presque trente ans plus tard. Mais Piron ira de déconvenues en déconvenues. Non seulement Sacchi est devenu un gigolo et son producteur (Bouli Lanners) lui colle un cameraman incapable (François Damiens), mais surtout, il découvre qu’il n’a pas l’étoffe nécessaire à son projet. Tout se délite et Piron est tenté de manipuler les faits pour parvenir à ses fins.

On retrouve alors les questions qui agitent Benoît Mariage documentariste (notamment pour feu Striptease). Un axe méta-filmique qui ne devra pas rebuter ceux qui ne font pas partie “du milieu”, car c’est d’abord un itinéraire humain que l’on suit. On retrouve d’ailleurs l’amour immodéré de Mariage pour les “petites gens” et pour la beauté triste qui se dégage du quotidien. Une vision que Piron aura fort à faire pour découvrir. Il se croyait encore militant, mais il révèle bientôt son mépris pour ceux qu’il filme. C’est là le deuxième axe thématique du film. Il n’est certainement pas exagéré de le qualifier de film de gauche. Mariage véhicule, par contraste et c’est la bonne idée, des valeurs d’entraide et de tolérance, et nous met parfois violemment en face de nos contradictions (alors que Poelvoorde et Lanners ont une discussion enflammée, Poelvoorde refuse de donner une pièce à l’enfant qui vient laver ses carreaux au carrefour). Un engagement intelligent et un rien désabusé. La magnifique scène finale, au son de “Non, non, rien n’a changé” des Poppies, garantit de tirer une larme à tous ceux qui ont cru, ou croient encore, changer la vie.

Le film réussit le pari de s’installer dans les éclats de rire les plus francs et de se clôturer dans une émotion sincère. Pour balayer ce spectre, Mariage peut faire confiance au talent de Benoît Poelvoorde, qui livre sa composition la plus subtile (plus complexe que dans Entre ses mains) et nous rappelle qu’il est un grand acteur. Même François Damiens (alias François l’Embrouille), nous surprend sur la longueur d’un rôle qui semble, au départ, très caricatural (comme dans Dikkenek). Citons encore Julie Depardieu, qui reforme le temps de quelques scènes le couple créé avec Poelvoorde dans Podium.

Truffé de références belgo-belges (valses des accents, souvenirs de la Marche Blanche, caméo hilarant d’Olivier Gourmet), le film laisse aussi sa chance à un jeune musicien wallon, Saule (du groupe Saule et les Pleureurs) qui, pour sa première bande originale de film, s’en tire avec les honneurs. Par ailleurs, Mariage n’a pas son pareil, comme dans les Convoyeurs…, pour construire de temps en temps, des cadres d’une grande beauté formelle et des images très poétiques, tandis que sa caméra scrute, elle sans pitié, les imperfections des peaux et des visages de ses protagonistes.

Bref, drôle, émouvant, plastique et politique, Cowboy a tout pour plaire. Gageons que le public sera au rendez-vous d’une production certes atypique, mais qui fait honneur à notre cinématographie nationale. Verdict prévu en fin d’année.

Matthieu Reynaert
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Cowboy : Ben et Ben, 8 ans après

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Huit ans après "Les convoyeurs attendent", Benoît retrouve Benoît. Mariage recroise la route de Poelvoorde. Pour une comédie douce et poétique en salles dès ce mercredi. Extrait vidéo.

+ Benoît Mariage, réalisateur du film :

(avec Benoît Dumont de Nostalgie)

Rien, chez Benoît Mariage, n'est tout blanc ou tout noir. S'il avait été musicien, le réalisateur namurois aurait lui aussi chanté qu'il explorait la vie et les êtres «entre gris clair et gris foncé.» Car ce qui fascine Mariage, c'est d'abord la fragilité, cette précarité existentielle que certains occultent par confort quotidien, que d'autres préfèrent combattre.

Daniel Piron (Benoît Poelvoorde) est de ces derniers. Petit journaliste de province, animateur d'une émission bidon sur la sécurité, cet insatisfait chronique est en quête de rédemption. Et de penser tenir son accomplissement en rassemblant dans un bus un ancien preneur d'otages (Gilbert Melki) et ses victimes, pour un voyage collectif vers la mémoire et le pardon.

Un ringard, un vrai has been

Sujet grave que celui de l'ultramoderne solitude de l'homme qui rêve sa vie mais ne peut reculer l'instant du réveil. Dans ce profil de l'éternel looser (pas si éloigné d'ailleurs du personnage de Régis Demanet dans "Les Portes de la Gloire" ou de celui de Bernard Frédéric dégringolant de son "Podium"), Poelvoorde fait mouche: le comédien, qui traversait à ce moment des instants personnels difficiles, a offert à son réalisateur complice une vérité rarement vue à l'écran. «En découvrant certaines séquences, Poelvoorde s'est lui-même étonné de ce qu'il livrait devant la caméra. Peut-être s'ouvre-t-il davantage parce qu'il sait que notre amitié est vraie.»


(La vie, c'est comme la salive...)

Effectivement, le cowboy du titre n'est pas le gunfighter invincible des westerns d'antan, mais plutôt le Don Quichotte des burlesques de la grande époque. «Je voulais que le type qui cherche à retrouver les protagonistes de cette prise d'otage soit un vrai has-been. Une sorte de journaliste ringard, un peu trotskyste, un peu paumé, comme il y en avait beaucoup à la télé publique belge.»

Renouer avec le succès

Et le réalisateur/scénariste de jouer la carte de la comédie, sans pour autant foncer dans la pantalonnade gauloise. On rit de bon coeur à quelques belles trouvailles (même la scène plus prévisible de la voiture-tonneau), on sourit à quelques bons mots, on retrouve avec bonheur des bonnes gueules du petit et du grand écran, notamment un François Damiens épatant en cameraman bouffon, et une Julie Depardieu castée par Mariage non pour reproduire le couple de Podium mais pour son «visage immensément lunaire».

Malgré certains soucis de rythme (surtout dans la deuxième moitié du métrage), Cowboy devrait faire renouer Mariage avec le succès public : les retrouvailles avec ce réalisateur rare seront plus aisées qu'avec l'intimiste et personnel L'autre. Car en rejouant la carte de l'humour comme il l'avait fait dans Les convoyeurs attendent, Benoît Mariage ne trahit pas la tendresse et l'immense humanité qui l'habitent et avec lesquelles ils regardent ses personnages. «Non non, rien n'a changé, tout tout a continué», chante Poelvoorde au milieu d'une chorale dans la scène finale. Entre gris clair et gris foncé, Mariage compose finalement sur l'homme avec une belle palette de couleurs.

"Cowboy", un film de Benoît Mariage. Avec Benoît Poelvoorde, Gilbert Melki, Julie Depardieu, François Damiens, Bouli Lanners. Durée: 1h35. En salles dès le 5 décembre.

+ Prolongez l'info dans Vers l'Avenir, L'Avenir, Le Jour, Le Courrier de ce mardi 4 décembre.

Cédric FLAMENT



+++ Arrow DE BENOIT MARIAGE ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Radio007ug0

+++ Arrow tv BEN

ICI.......... Arrow http://www.votrejournal.be/article/mag/cinema/cowboy__ben_et_ben,_8_ans_apres/72870.aspx
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyJeu 31 Jan 2008 - 3:38

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Une expérience inoubliable mais éprouvante. Pour Benoît Poelvoorde et Bouli Lanners, le tournage d'Astérix aux Jeux Olympiques n'a pas été un cadeau.

Paris, le jour de la première d'Astérix aux Jeux Olympiques sur les Champs-Elysées. Les statues grecques (en plâtre) débordent sur le trottoir. Derrière les barrières Nadar, les curieux commencent à s'agglutiner. L'événement est de taille: Delon est annoncé. A quelques mètres de là, dans leur hôtel, Benoît Poelvoorde et Stéphane Rousseau enchaînent les interviews de groupe. Dans "Astérix aux Jeux Olympiques", le premier est Brutus, le pleutre fils de César incarné par Alain Delon. Le second interprète le poète Alafolix, amoureux transi de la fille de Samagas, le roi grec incarné par Bouli Lanners. Ce jour-là, cette autre gueule du cinéma belge (et réalisateur d'Ultra Nova) s'"emmerde" comme un rat mort. Plus pour longtemps.

A Paris, ce jour-là, nous avons réuni Benoît Poelvoorde, plus agité que jamais, et Bouli Lanners, content d'être happé de son fauteuil, pour une franche conversation. Entre Belges. Voici donc ce que vous n'entendrez pas à la télévision française...



Toi, tu n'es pas calmé.
Benoît Poelvoorde : Non, ici, tu ne peux pas te calmer. T'imagines pas les moments de dépression qu'on a vécus sur ce tournage. Jamais connu des moments pareils.
Bouli Lanners : Moi non plus.
B.P. : Putain, on regardait Télétourisme...
B.L. : Et Antenne Soir.
B.P. : (Il hurle) Antenne Soir! (L'émission n'existant plus depuis des années, on imagine qu'ils parlent du J.T. - NDLR) Pour se donner du courage. On regardait le Tour de France quand il passait en Belgique pour voir les maisons. Les pierres.
B.L. : Sociologiquement, ça nous a permis d'apprendre plein de choses. Par exemple, que le Belge dit souvent "Très très". Il fait "très très" froid. J'ai "très très" faim. Les Français ne disent pas ça.
B.P. : Et les adverbes! Une chiée d'adverbes.
B.L. : D'ailleurs, généralement, c'était un adverbe suivi de "très très". (Ils éclatent de rire)

Bon, allons-y. Benoît, lors du tournage, tu as souvent donné la réplique à Delon.
B.P. : Oui, mais Bouli peut-être plus que moi.
B.L. : C'est vrai, j'ai passé beaucoup de temps avec Delon. On était tout le temps ensemble.
B.P. : Moi, avec Delon, c'était - comment dire... Je ne le voyais pas, en fait. On ne tourne pas avec Delon: Delon vient, il tourne, il se casse. T'as pas vraiment de relation avec lui. En plus, il fait peur. Pas à nous: à l'équipe. Du coup, tu tournes dans une ambiance tendue de merde. A cause d'une personne hyper-autoritaire.

Ce n'est donc pas accidentel?
B.P. : Bien sûr que non!
B.L. : Il joue de son pouvoir et il en abuse.
B.P. : A la fin, c'est très désagréable. Bon ,moi, je n'ai pas trop souffert car j'ai montré que je joue comme ça, et qu'il faut l'accepter ainsi. Le fait est qu'il déteste l'impro. Il veut le texte à la virgule près.

Beaucoup de gens diront pourtant que dans le film, il s'autoparodie à merveille. A la limite, qu'il se moque de lui-même.
B.L. : Je n'ai jamais senti une once de second degré chez ce type. Je ne crois même pas qu'il en connaisse le concept.
B.P. : Non, il a joué ce rôle tel qu'il se voit;
B.L. : Moi, je peux dire aussi qu'il flippait durant le tournage. Ca faisait des années qu'il n'avait plus tourné et au début, il n'était vraiment pas à l'aise sur le plateau. Mais son côté autoritaire nous flippait aussi.



Vous avez eu peur de lui?
B.L. : Le premier jour, j'étais mort de trouille. Et mon entrée en matière avec Delon a aussi été très particulière.
B.P. : (excité comme un gosse) Allez, raconte, raconte!
B.L. : J'arrive sur le plateau. Premier jour de Delon. Premier jour de Bouli aussi, mais ça, tout le monde s'en foutait. Tout le monde était là. Les mecs de Pathé, Uderzo, Depardieu. Comme ils ne s'aiment pas, ça mettait la tension.
B.P. : C'était terrible. Tu vois, le crépuscule des lâches.
B.L. : Terrifiant. J'arrive donc avec ma barbe, sur le trône, en me disant: Mais qu'est ce sur je fous là? Arrive, à côté de moi, un mec de péplum. Delon. Il me regarde, il me regarde encore, je sentais mon coeur battre très fort. Tout à coup, il me dit: "Tu es belge, toi?" Tout bas, je dis: "Oui, oui." "T'es d'où?" " De Liège" Et là, il me crie: "Ah, Liège, j'aime pas ça!" (Benoît Poelvoorde explose de rire)

A ce moment-là, qu'est-ce qu'on se dit?
B.L. : Que ça commence mal. Que ça ne va pas être drôle (Benoit manque de s'étouffer). Là, Delon revient à la charge: "Mais qu'est-ce qu'ils allaient foutre à ce café des Armuriers, hein? Dans cette braderie de merde!" Je suis là habillé en roi grec et Delon me parle d'un café tout près de chez moi, dans un quartier pourri, que même les liégeois connaissent à peine. Je me dis, c'est une caméra cachée. Et il continue à parler, très énervé. Puis, tout à coup, je comprends: il parlait de ces deux petites filles enlevées (Stacy et Nathalie). A l'époque, on ne les avait pas encore retrouvées. Ensuite, tous les jours, j'ai eu droit à la question: "Alors, on l'a retrouvé, ce salaud?" J'étais assimilé. Ca a été ma relation avec Delon.
B.P. : Mais tu lui as volé sa chaise! Parce qu'il faut savoir que Delon a sa chaise, qui lui a été offerte par Visconti. Bref, on ne peut même pas la regarder. Pas poser un mouchoir dessus. Eh bien moi, je me suis assis dessus une centaine de fois. Dès qu'il avait le dos tourné. Et Bouli la lui a piquée.
B.L. : J'étais venu sur le tournage avec mon mobil-home, comme ça, dès que j'en avais plein le cul, je pouvais partir dans les montagnes. Mais il manquait un siège pour ma femme. Maintenant, c'est bon. Je l'ai d'ailleurs incluse dans mon deuxième film (California Wash, que Bouli vient de terminer).

Quant à toi, Benoît?
B.P. : Moi, je suis allé à Delon. On était à Alicante, première semaine de tournage, tout le monde était déjà fatigué. Là, on me dit: "Faudrait que t'ailles à Paris." On était vendredi et samedi, Delon faisait une photo pour la couverture de Paris Match. On prend un jet privé, avec maquilleuse et tout le barda - tous ce gens n'ont donc pas de week-end?-, on arrive, Delon nous accueille et renvoie directement l'attaché de presse. "Toi, dehors!" En fait, il fout tout le monde à la porte. ensuite, il me prend, me regarde et me dit: "Toi, t'es un acteur angoissé! C'est la preuve que t'es un grand acteur." On fait les photos, il choisit dans le tas - t'as même pas le droit à la parole, même si t'es aussi sur la photo - et retour à Alicante. Sur place, je retrouve thomas Langmann (le réalisateur) et je lui dis: "Putain, les photos, on dirait deux tapettes de chez Michou à peine sorties d'un bar échangiste." Langmann trouve que j'ai raison. Il prend son téléphone pour parler à Delon. La conversation a duré 17 secondes. Delon a choisi, point.



Comment peut-on sereinement entamer le tournage d'un film avec, face à soi, quelqu'un d'aussi hermétique?
B.P. : Tu t'en fous.
B.L. : Tu joues ton texte.
B.P. : Et puis, d'ailleurs, ça arrive souvent.

Et Depardieu?
B.P. : Rien à voir.
B.L. : Lui, c'est une être humain.
B.P. : Il est drôle, lui. Et il m'a beaucoup aidé. Bon, c'est un ogre et, à la fin, c'est fatigant car il dit tout letemps bite, couille, vagin, il pète et parfois quand il pête, il dit: "Celle-là, j'aurais dû la roter." Il fait beaucoup de bruit. Il peut être odieux, mais il est fondamentalement bon. Et cool. Moi, je m'énervais sans arrêt mais lui n'arrêtait pas de me dire "Calme-toi, on te verra de toute façon."

De fait, bien plus que Cornillac ou Depardieu, c'est toi qu'on voit dans la quasi-totalité des scènes clés du film. au point que, comme sur l'affiche, ils passent presque pour des seconds rôles.
B.P. : Mais comme dans les BD, hein! La production a également joué la carte internationale. Dans les deux premiers, tous les gags annexes, on ne les comprenait pas à l'étranger. Et puis, il faut bien le dire, dans les BD, tu t'emmerdes assez vite avec Astérix. Mais c'est injuste pour Clovis - Gérard, il s'en fout - car il a vraiment travaillé son personnage. Sa manière de marcher, de bouger. Je trouvais qu'il était parfait en petit castagneur dodinant du cul, en petit français courageux.
Il faut tout de même savoir qu'on a tourné avec un an de retard parce que personne ne voulait du rôle. Tellement il est chiant. C'est simple: dans le film, Clovis n'a que des phrases casse-couilles. Le nombre de fois que je me suis dit: "Putain, quelle phrase de merde!" Alors que moi, je n'avais qu'à hurler, crier, taper ou frapper. C'est plus facile de faire le méchant que le gentil. Clovis, il faut lui rendre hommage. Tout comme Stéphane Rousseau. Son rôle est chiant comme la pluie! Nous, à sa place, il y a longtemps qu'on aurait trombiné la princesse (jouée par Vanessa Hessler). Dans un film belge, elle aurait déjà été violée quatorze fois! (énorme rire)

Trois mois sur place et sur un tournage difficile: comment fait-on pour ne pas disjoncter?
B.P. : Mais on a disjoncté. Heureusement, on se tenait les coudes. De Belgique, où il a pu revenir deux fois, Bouli me ramenait du saucisson gaumais.
B.L. : Du sirop de Liège.
B.P. : Il me faisait à manger, dans ma villa hollywoodienne. On était gênés: c'était tellement énorme! J'avais une villa de dealer. Deux femmes de ménage passaient trois fois par semaine. On restait dehors, dans la piscine qui donnait que la mer, à attendre qu'elles s'en aillent; ça faisait tellement friqué. Elles ont sûrement dû se dire: "Mais quels connards, quels blaireaux, et tout blancs en plus!" Une vraie baraque de chleuhs. Hein, Bouli, toi qui connais quand même les cantons de l'Est, t'as reconnu le trait! Ce qui a sauvé Bouli, c'est qu'il écrivait son scénario.
B.L. : C'est vrai. J'étais mal au début. Ma femme a dû croire en lisant mes e-mails que j'allais me pendre. Après mon premier break en Belgique, je suis revenu plus léger.
B.P. : Moi, je ne pouvais pas, j'étais tout le temps dedans.



On a compris que ça n'a pas été une partie de plaisir, mais certains moments ont dû être jouissifs.
B.L. : J'ai quand même fait quelques belles rencontres. Comme Stéphane Rousseau. Des moments rares, inattendus mais, c'est vrai, jouissifs.
B.P. : Stéphane, pareil. Ou jouer avec Cornillac au "Milles Bornes", génial. Cela dit, quand j'ai eu dis jours de congé, je me suis surpris à filmer la pluie. Y a rien à faire, quand t'es cinq mois loin de chez toi... Et puis, c'est Alicante. Le charter pour y aller est à 28 euros. Donc, la population que tu croises là-bas, c'est la déprime la plus absolue. C'est ça ou des retraités espagnols. C'est le Liban après les bombes. Il n'y a rien, sauf la mer.
B.L. : Et il y a des grues à perte de vue car ça construit, là-bas. Pour moi, Alicante, c'est une vision de l'enfer. Dix milliards de strings au bord des routes, ça en devient écoeurant.
B.P. : Sans compter les anglais qui y débarquent pour une seule chose: se bourrer la gueule comme des singes.

Dans tout ça, il a tout de même l'une ou l'autre joie?
B.L. : Ca oui: celle d'être rentré.
B.P. : C'est ça: je l'ai fait mais, surtout, j'en suis revenu ! (double rire gigantesque)
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyJeu 31 Jan 2008 - 3:45

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J'ai largement présumé de mes forces. Et ça a été un chemin de croix.

Benoît Poelvoorde, l'homme derrière le pitre.

C'est l'histoire d'un mec devenu star. Seulement voilà: lui, il voulait juste être un homme. Simplement. Gentiment.

Il n'est décidément pas comme les autres, Benoît. Avec la sortie des Deux Mondes débute cette semaine une véritable saison Poelvoorde sur les écrans. Cowboy, le film de son ami Benoît Mariage, suivra début décembre, peu de temps avant le second volet des Randonneurs. Et Astérix et les Jeux Olympiques est prévu pour février. Quatre films à la queue leu leu! Et, comme toujours depuis qu'il est arrivé comme un scud dans le cinéma avec C'est arrivé près de chez vous, il y a déjà quinze ans, tous ces films reposent sur la faconde irrésistible de Ben. Voilà, on pourrait s'en tenir là. Le Namurois est devenu un des acteurs les mieux payés de France. On se l'arrache au cinéma, en télé, dans la presse et dans les soirées pince-fesses. Réussite. Argent. Courbettes. Que vouloir de plus? Poelvoorde est heureux?
Ce serait mal connaître l'ami Ben. Ou plutôt l'homme Poelvoorde. Petit à petit, il s'est senti arraché. Irrésistiblement éloigné de ce qu'il aime. Trop loin de Namur et de son rythme nonchalant, de la Belgique et de son ciel bas. Trop loin de sa mère qui est "la femme de ma vie". Trop loin des vrais amis et du "type qui te paie un verre dans un bistrot pourrave". Trop loin de cette gentillesse qu'il affectionne. Trop loin de ce qu'il est, au fond. Et donc tout a foiré. Tout s'est mélangé. Pas dans sa vie professionnelle. Mais dans sa vie intime. "Je suis allé dans le mur. Je roulais sans phares. Je croyais connaître le chemin. Je ne le connaissais pas." Et Benoît est devenu "un homme qui tombe", comme il dit. Tout était devenu trop lourd. Ce statut d'amuseur public. Cet agenda de fou. Ces éloignements interminables. Ces pince-fesses. Ces courbettes. Ces excès. Cette séparation d'avec la femme était son phare, depuis quinze ans. Et puis cette impression de ne plus être ce qu'il voulait être.

Après une période noire, très noire, Benoît tente lentement de se relever et de redevenir ce qu'il est. A la fois marrant et soucieux, révolté et doux, remuant et attachant. Faible, en somme. Comme un homme.

Benoît, la dernière fois que nous nous sommes vus, on s'était promis d'aller faire de la pêche...
Benoît Poelvoorde. - Et on ne l'a jamais fait, hélas! Mais je continue d'en rêver. Je ne sais pas pêcher, mais on s'en fout. C'est l'idée d'attendre, assis en buvant des bières, à ne rien foutre! Cette sérénité qu'a le pêcheur devant l'ennui, je trouve ça merveilleux! Avec sa petite canne et sa petite bière dans sa petite musette, il est heureux. On entend juste "pschitt" quand il ouvre sa cannette... C'est mon fantasme. Mais mon emploi du temps imbécile m'en empêche. Pourtant, la paresse est un sujet qui me touche: ça fait trois ans que je travaille sur un scénario de film qui s'appelle Les Inutiles, où je veux faire l'apologie du non-travail. L'inverse de Sarkozy. Je pourrais dire: j'arrête tout, voilà! Mais il n'y a rien à faire. Je suis un angoissé perpétuel, j'ai peur de me dire: et si je m'étais trompé? Tu changes tout, et puis tu te trompes: t'as l'air d'une bite!

Rêver d'aller pêcher et ne jamais l'avoir fait, ça résume ce qui t'est arrivé ces dernières années?
J'ai présumé de mes forces, oui. J'adore tourner. Si le cinéma se résumait à "moteur, action et coupez", ce serait le pied. Mais c'est tout ce qui est autour qui te bouffe. Je me suis tapé quatre films de suite en deux ans (Cowboy, Astérix et les Jeux olympiques, Les Deux Mondes et Les Randonneurs 2). Tout le monde me disait: t'es fou, t'y arriveras pas. Et moi, bêtement: mais si, puisque j'ai l'enthousiasme et le plaisir! J'ai largement présumé de mes forces. Et ça a été un chemin de croix. Je suis allé droit dans le mur.

C'est-à-dire?
Je suis malade. Une dépression nerveuse. Ça arrive à tout le monde. Beaucoup de gens ne sont pas conscients qu'ils sont déjà en dépression. Ça vient de loin. Pour moi, ça remonte à trois ans, à l'époque de Podium. Et puis tout à coup, ça tombe: la dépression se révèle, et voilà. Je me suis fermé complètement. J'ai commencé à vivre tout seul, m'enfermer, parfois même à picoler seul. Je n'arrivais plus à voir les gens. Parce que je me méprisais moi-même. Et quand tu te méprises, tu vas dans la destruction, dans les excès en tout genres Les choses n'ont plus d'importance. Alors que les gens ne cessent d'aller vers toi pour t'aider, tu finis par avoir une sorte de misanthropie. J'habite dans une maison qui me permet de ne jamais voir le jour, si je veux. Je n'ouvrais même pas les volets et je vivais comme un troglodyte. Je pleurais beaucoup. Mais les larmes, c'est bon. Il ne faut pas avoir peur du chagrin. Le Belge a un chagrin en lui qui est magnifique, qui est gracieux. Je trouve ça assez beau d'être habillé de chagrin.

Ça va, maintenant?
Ouais, ouais, je me soigne. Je suis suivi, je prends des médicaments et je bois trois litres d'eau par jour pour me purger. Le problème, c'est que je suis dans une période où je ne peux pas m'arrêter. Les Deux Mondes sort cette semaine, il y a Cowboy, puis Astérix. Trois mois de promo! Mais ça va. J'ai fait le bilan de ce qui a foiré. C'est vraiment le thème du film Cowboy, de Benoît Mariage: c'est dans la reconnaissance de ses échecs qu'on retrouve l'estime de soi. C'est un travail que j'ai fait. Qui n'est pas fini. Mais quand même: j'ai fait un chemin, je sais les erreurs que j'ai faites.

Quelles erreurs?
Ne pas me préserver des instants pour aller pêcher, par exemple. (Rire.) Et puis, je ne peux pas vivre plus deux mois loin de la Belgique. Pour Les Deux Mondes, on a tourné en Afrique du Sud. Pour Astérix, je suis resté cinq mois près d'Alicante! Le soir, je regardais la RTBF par satellite rien que pour voir des murs belges, avec des briques! C'est quand même incroyable: j'étais heureux de voir Télétourisme! (Rire.) Ces cinq mois, ça m'a pété la tête. Heureusement, j'avais Bouli Lanners avec moi, mais tout le temps... Ils ne m'ont laissé rentrer qu'une fois à Namur. Eh bien, j'ai filmé la pluie belge avec mon portable! Comme ça, si ça n'allait pas, à Alicante, je me la regardais un peu... J'ai tellement besoin du ciel bas. J'aime bien avoir cette impression qu'il y a un grand papier calque dans le ciel au-dessus de la Belgique. Et aussi de cet esprit qu'on a. Tu sais, notre espèce de tristesse amusée. Ce chagrin joyeux. J'en ai viscéralement besoin.
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PREMIERE

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R. T. L.

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Benoît Poelvoorde : "Si j'étais champion, je tricherais"
publié le 23/01/2008


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Benoît Poelvoorde est Brutus dans Astérix aux Jeux Olympiques-Bruno Calvo / Laurent Pons

Benoît Poelvoorde, qui incarne le méchant Brutus dans la comédie Astérix aux Jeux Olympiques, n'est pas sportif. Mais il porte un regard acerbe sur la grande comédie du sport business.


Vous avez souvent interprété des rôles proches du monde sportif (Les Randonneurs, Les Convoyeurs attendent, le Vélo de Ghislain Lambert, Podium, Narco et maintenant Astérix). D'où vient cet engouement ?
Benoït Poelvoorde : "De nulle part... J'adore le cyclisme, c'est vrai. Pour Le Vélo de Ghislain Lambert, je me suis beaucoup entraîné. à la fin, j'étais pratiquement devenu un coureur semi-professionnel. Je roulais bien. On faisait du 42 km/h de moyenne !

Il y a aussi la natation avec...
(Il coupe.) J'ai également joué le rôle d'un maître-nageur dans Rires et châtiments... Mais il faut savoir que j'ai mon brevet de sauvetage. C'était donc plus simple. Ce sont mes seuls rapports au sport. Ah si, il y a aussi Podium avec la danse. Là, c'était dur. Surtout avec Mia Frye. Vous avez déjà essayé de travailler avec elle ? Trois mois à raison de deux heures par jour ! Elle m'a épuisé. Mais elle est très sexy, ça reste donc agréable.

Avez-vous des souvenirs olympiques ?
(Il réfléchit.) Je me souviens d'une marcheuse... Elle est arrivée dans le stade largement en tête. Elle n'avait plus que quelques centaines de mètres à parcourir. Elle a décollé les deux talons en même temps et a été disqualifiée... Elle s'est mise à genoux et a commencé à pleurer. Ça m'a fait mal au coeur. C'était injuste...

Y-a-t-il un sportif qui vous fascine ?
(Sans hésiter.) Eddy Merckx. Je suis belge, ce n'est pas compliqué. Merckx, c'est le champion toutes catégories. Personne ne l'égalera jamais. On l'appelait le Cannibale car il gagnait tout. C'est mon Dieu.

Justine Henin ?
Je n'aime pas le tennis. Donc, je m'en fous. Elle est formidable, mais je déplore qu'elle ait quitté la Belgique pour ne pas payer d'impôts. Je trouve qu'il faut aider les gens qui ont moins de chance que toi...

Comme Brutus, seriez-vous capable de tout pour avoir un rôle ?
Jamais ! Je m'en fous. Je n'ai pas d'ambition...

Dans le film, vous vous dopez...
(Il coupe.) Oui, j'adore ça. Si j'étais champion, je tricherais... Sans problème. Comme dans Le Vélo de Ghislain Lambert. Pourquoi mentirais-je ? Si on me dit que je peux avoir une force de cheval en prenant un truc, je le prends. Encore plus si ce n'est pas décelable. Vous savez ce qui va se passer dans les années à venir ? On va créer génétiquement des sportifs et ce sera bien pire que de se mettre une seringue dans le cul et de continuer à courir. Car, si les cyclistes n'arrivent pas à rouler à 35 km/h dans le Galibier, les gens s'emmerdent devant leur poste de télévision... Alors, laissez-les tranquilles ! Ayons du respect pour les sportifs.

Avez-vous...
(Il coupe.) Quand Zinédine Zidane donne ce coup de boule, en finale du Mondial 2006, ce geste le fait définitivement Dieu. Dans la foi, on dit toujours que si tu crois en Dieu, tu dois toujours avoir un doute. Et la seule vertu de Dieu, c'est d'avoir un doute. Zidane, sur ce coup de boule, a été humain. C'est la preuve que c'est Dieu. J'aime beaucoup Zidane. C'est un dieu vivant.

L'avez-vous croisé pendant le tournage ?
Non. Dans la scène finale du banquet, je ne suis pas là... Zidane, je l'ai croisé à Bordeaux. Un type me l'a présenté. J'étais très impressionné. Il est très gentil. Très beau aussi. On s'est dit des banalités.

Quels ont été vos rapports avec les sportifs présents dans Astérix ?
J'aime énormément Jérôme Le Banner (le légionnaire Cornedurus). Je prie pour qu'il arrête de se battre. Je ne veux pas voir ses combats de K1. Je suis tétanisé à l'idée qu'il prenne un mauvais coup. Jérôme est quelqu'un de très intelligent, très raffiné aussi. Il est d'une grande sensibilité. On est devenus amis. Il veille sur moi comme un frère... Au début, j'avais un a priori terrible. Avec cette montagne de muscles, je me disais qu'il devait avoir un QI de parquet. Pas du tout !

Et Michael Schumacher ?
J'ai passé une soirée avec lui et Jean Todt. Je peux vous dire qu'il conduit mieux qu'il ne boit. Quant à Vincent Moscato, je crois que c'est le plus mauvais acteur que j'aie vu au monde. En revanche, quand vous sortez en boîte de nuit avec lui et Jérôme Le Banner, vous êtes certain qu'il ne vous arrivera jamais rien."

Propos recueillis par Laurent Giraud-Coudière et Lionel Vella
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptySam 2 Fév 2008 - 17:57

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La critique de: Antoine Duplan
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Poelvoorde: le clown aux ailes de géant
Génie comique trop grand pour le cinéma, il est le sel dans cette tambouille d’«Astérix aux Jeux olympiques», l’émanation de la tristesse joyeuse des Belges. Antoine Duplan tire le portrait du sublime farceur.

Inutile de tergiverser: Astérix aux Jeux olympiques est affreusement mauvais. Du récit efficace et limpide imaginé par Goscinny et dessiné par Uderzo, les scénaristes ont tiré une ratatouille vaseuse, un fourre-tout pour jeunes premiers inconsistants, vieilles gloires flapies, ringards certifiés (Lalanne), comiques urticants et vedettes du sport… Ils ont rajouté une histoire d’amour, une course de chars, un enlèvement de druide, une parodie piteuse de Cyrano de Bergerac, un sabre-laser modèle Star Wars et un final totalement déconnecté dans lequel Zidane taquine le ballon avec Jamel…

Un diamant étincelle au milieu de cette gadoue: l’immense Benoît Poelvoorde. Il tient le rôle de Brutus, fils de César, un être immonde, veule et cruel qu’il a eu un plaisir particulier à incarner, car il adore «les méchants, surtout quand ils sont bêtes. J’aime la mauvaise foi, la lâcheté, la fainéantise… sur le mode comique bien sûr.»

«Acteur fou capable de partir en spirales» selon ceux qui l’ont dirigé, le zigomar du Plat Pays est un improvisateur perpétuel, apte à changer le plomb de la médiocrité en or surréaliste. Le mégananar à 78 millions d’euros qu’est Astérix, lui doit ses seuls moments drôles. Benoît Poelvoorde a inventé des expressions grotesques comme «ma petite moussaka d’amour» que ce butor de Brutus adresse à sa dulcinée. Ou la scène déjà culte au cours de laquelle il exige des légions romaines qu’elles fassent la tortue «d’un point de vue animalier, avec quatre pattes et une affreuse petite tête»… Nombre de clowneries ont toutefois été coupées au montage «parce que je ne peux pas m’empêcher d’être grossier». On ne verra donc pas le comédien montrer son cul aux Grecs, ni s’écrier «Putain, c’est con un druide!»

Plume dans le cul
Les producteurs d’Astérix aux Jeux olympiques ont bien compris le potentiel de Poelvoorde: il trône au milieu de l’affiche, éclipsant Astérix, Obélix et Cie. «Si le film se plante, c’est pour ma gueule», ronchonne la vedette. Qui reconduit une tradition selon laquelle ce sont toujours les seconds rôles, Benigni puis Jamel, qui tirent leur épingle du jeu. Les yeux de Poelvoorde s’arrondissent: «Euh j’ai pas vu les deux premiers Astérix… Je ne peux pas dire que je m’y intéresse beaucoup». Ah bravo! Ça, c’est professionnel! Et le troisième? «Ben, je ne l’ai pas vu non plus…»

Benoît Poelvoorde déteste se voir à l’écran. Il ne regarde jamais les films dans lesquels il joue, sauf sous la contrainte ou «saoul comme un cochon. Tu ne vois que les défauts. Donc tu es malheureux. Je n’ai pas envie d’être malheureux pour rien.» Dans l’absolu, il préfère visionner Astérix, parce que Brutus n’a rien à voir avec lui, plutôt qu’Entre ses mains d’Anne Fontaine, son seul film dramatique, où il a bien dû montrer un petit bout de son âme. L’histrion flamboyant est un grand pudique, qui éprouve moins de gêne à «traverser le Fouquet’s avec une plume dans mon cul plutôt que d’être vu en train de poser ma main sur la joue d’une fille».

Les films qui le touchent sont «ceux qui parlent de l’homme». La comédie n’est pas sa tasse de thé. A l’exception, bien sûr, de Louis de Funès, le maître, l’idole, qu’il vénère jusqu’en ses plus obscurs navets. D’une certaine manière, le statut de l’hurluberlu de Namur s’apparente à celui du regretté gendarme de Saint-Tropez: empêtrés dans leurs ailes de géant, ces génies comiques sont souvent à l’étroit dans les niaiseries qu’on leur propose.

L’humour de Delon
Qu’il fasse le Cloclo dans Podium, qu’il incarne les petits chefs odieux ou les tyrans domestiques, qu’il exprime le blues de l’homme occidental, l’immense Poelvoorde n’a pas toujours les films qu’il mérite. «C’est ce que disait ma femme. En même temps, c’est très prétentieux, parce qu’on ne sait jamais ce qui fait rire les gens.» Ainsi sa chronique télévisée, Les carnets de Monsieur Manatane, a commencé par faire un flop (1000 vidéos écoulées) avant d’exploser avec 400 000 exemplaires vendus.

Et Alain Delon, qui tient le rôle de César, est-il sensible à l’humour effervescent de Poelvoorde? «Non, je ne crois pas», minimise le farceur, concédant au ci-devant Guépard une qualité insoupçonnée: l’autodérision. Sinon les deux partenaires n’ont eu aucun contact. Contrairement à Depardieu qui invite les collègues à goûter ses pinards jusqu’à plus soif, Delon cultive une altière solitude. Une fois, il a demandé à Poelvoorde: «Tu sais la différence entre toi et moi? Moi je suis une star et toi un acteur.» Il pensait le vexer. Mais le farceur wallon a répliqué du tac au tac: «Eh bien, je suis bien content. Parce qu’une étoile, ça brille tout seul dans la nuit, tandis que moi je suis sur terre entouré de gens.»

Des gaz et dégoise
Benoît Poelvoorde reçoit la presse internationale au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées. Il a le tutoiement spontané, le timbre chaleureux et le glapissement suave. Il fait le zouave, chante, dégoise, se fend la malle, se grise de sa propre faconde. Un rôle muet, c’est un défi qui le tenterait? Notre major de table s’esclaffe: «Si je ferme ma gueule cinq minutes dans un plan, j’ai un césar, c’est sûr. Je n’y arriverai jamais. Même muet, je ferais quand même du bruit.» Ses yeux roulent comme des billes, du coin des lèvres il laisse échapper de menus coassements.

Et puis il part en vrille. Raconte une «anecdote superdrôle»: un ancien élève de Louis Jouvet tient au théâtre le rôle d’un hallebardier qui, surprenant un secret de la reine, doit exprimer son malaise. «Et le mec, il en fait des caisses», se réjouit Poelvoorde, l’œil torve, plissant le front comme un félon de mélodrame muet. A la fin de la représentation, le figurant demande à Jouvet «Alors maître, comment m’avez-vous trouvé? Est-ce que vous croyez que j’en fais assez?» Effaré, Louis Jouvet lui dit: «Qu’est-ce que vous voulez faire de plus? Péter peut-être?» Rose comme un galopin qui vient de faire une farce, Poelvoorde réitère ses grimaces de hallebardier contrarié en les scandant de «Prout!» joviaux. L’hilarité est générale.

Pointu comme Croquignol, farfelu comme Fantasio, Benoît Poelvoorde ressemble à un personnage de bande dessinée. La candeur de l’enfance niche dans ses yeux noisette. Parfois, une ombre passe dans ce regard, révélant l’immense humanité du clown, ou encore cette «sorte de mélancolie comique», de «tristesse joyeuse» qui est la marque de l’âme belge. Le comédien a récemment touché le fond, sombré dans la dépression la plus noire. Trop de travail, un divorce douloureux… Aujourd’hui, il a repris du poil de la bête, parce que «sans enthousiasme, tu te noircis le cœur».

Éloge de l’oisiveté
Dessinateur de formation, Benoît Poelvoorde est venu au cinéma par hasard, parce qu’il n’avait pas peur de la caméra, et compris qu’il pouvait «gagner de l’argent sans rien foutre. Ce n’est pas fatigant d’être acteur. Il faut juste de la patience et de l’énergie». Le succès phénoménal de C’est arrivé près de chez vous, incroyable brûlot d’humour noir, l’a fait connaître au grand public. Mais aujourd’hui, cette vedette qui aux soirées de gala préférera toujours le zinc des bistrots de Namur a l’impression d’arriver au terme d’un cycle. Il n’est pas sûr de faire l’acteur toute sa vie. «A force de jouer les textes des autres, tu deviens bête. J’ai envie de dire des choses plus personnelles. C’est très orgueilleux, j’en conviens.»

Il fourmille de projets. Il rédige un spectacle sur la solitude que l’on ressent au cours des interminables tournées promotionnelles, cet exercice qui lui «gave les couilles» (sic). Il s’apprête aussi à passer derrière la caméra pour réaliser avec des comédiens non professionnels un premier film, Les Baraquis — en Belgique, ce terme désigne les oisifs, cuistres et assistés perpétuels. Un film social, à la façon des frères Dardenne, ses concitoyens? «Et bien ils nous pèlent un peu le cul ces deux, parce qu’il y a autre chose que les frères Dardenne en Belgique. Il y a Bouli Lanners, Jaco van Dormael, Benoît Mariage... Et plein de réalisateurs de courts métrages! En plus j’en ai marre de cette image de la Belgique triste. La Belgique est un pays merveilleux, très convivial. Alors faisons un film social amusant, avec des gens heureux. Heureux de ne rien foutre!»
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MessageSujet: Re: ARTICLES DIVERS ET....... VARIES.   ARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 EmptyJeu 14 Fév 2008 - 13:21

DIMENSION CINEMAARTICLES DIVERS ET....... VARIES. - Page 2 Dimensioncinemafev08mk7

magazine des cinémas Gaumont & Pathé. février 2008.

Arrow http://www.cinemasgaumontpathe.com/upload/G153.pdf

À lire : pages 32 et 33 (sur AAJO).


merci53 GUY 102
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