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 QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................

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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 30 Jan 2007 - 22:45

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Tournagegarciady1

Fin du tournage de "Selon Charlie" à Dieppe
Dernières prises de vue pour Poelvoorde
et les autres




19 h 30. L’avenue Normandie-Sussex est totalement dé³¥rte. Au carrefour de l’avenue Vauban, quelques ombres dansent au milieu de lueurs nocturnes. Le tournage du film de Nicole Garcia se poursuit dans l’intimité® Mais pour la r顬isatrice, le jour et la nuit se confondent r駵liè²¥ment. Vincent Lindon attend son tour pour une sc讥 de voiture. Benoî´ Poelvoorde que l’on dit souffrant arrivera dans la nuit. Nous le retrouverons finalement quelques jours plus tard.
Le feu est bloqué ¡u rouge au carrefour des deux avenues Normandie-Susssex et Vauban. A partir de 19 heures, l’axe est entiè²¥ment verrouillé ªusqu’au lendemain 6 heures. C’est parti pour toute une nuit de ciné­¡. En r顬ité¬ ces dix heures de travail ne permettront pas de sortir plus d’une minute trente de film. Mais pour en arriver lଠil aura fallu des heures de ré°©tition, d’attente et de rushes. Bref, sur 62 jours de tournage, le temps est compté® ë Žous ne tournons qu’entre 45 secondes et 3 minutes de film r饬 par jour. Le tout sur 62 jours. Faites le calcul, cela fait deux heures de film û¬ explique Alain Attal, le producteur installé ¤ans un coin de la rue.

Au mê­¥ moment, une BMW d颯ule à ¦ond la caisse avenue Normandie-Sussex. Juste derriè²¥, un 4x4 noir lourdement é±µipé ¤e micros et cam鲡s s’arrê´¥ ÍŠ son tour au feu toujours aussi rouge. Vincent Lindon surgit comme un fou et se dirige vers l’autre voiture avant de revenir sur ses pas. La sc讥 va demander plus d’une heure et une bonne dizaines de prises pour quelques secondes sur grand 飲an. Un travail titanesque, pourtant tellement envié®

De l’autre cô´© de la rue, une poigné¥ de curieux attend dans l’ombre de pouvoir approcher les stars. ë Še suis là ¤epuis 19 h 30. J’attends de voir Benoî´ Poelvoorde. Cet aprè³­midi, les techniciens sont venus dans notre atelier de graphisme chercher un adh鳩f afin de cacher la pancarte Dieppe. C’est comme 硍 que j’ai su qu’ils tournaient ici ce soir û¬ explique un aficionado de l’acteur de ë odium û®¼/small>

A l’arri貥 du 4x4, la r顬isatrice distille ses consignes et recadre une cam鲡 entre deux prises. Vincent Lindon se jette sur son portable pour la troisi譥 fois avant de rallumer une clope. D’ailleurs la cigarette fera l’objet d’une discussion entre Nicole Garcia et l’acteur. Il faut soigner les d鴡ils et la mani貥 de tenir la cigarette. Il est d鳯rmais 23 h 30 et la pause sandwiches s’impose. Pour Nicole Garcia ce sera une pomme.

덊 Un endroit merveilleux û¼¯strong>

La r顬isatrice emmitouflé¥ dans son manteau accepte de ré°¯ndre à ®os questions avec le sourire. ë Œorsque j’鴡is en train d’飲ire en 2003, j’avais d飯uvert le bois des Moutiers, c’est un endroit merveilleux. Et je savais que c’鴡it ici qu’il fallait tourner des sc讥s essentielles du film. Ensuite, j’ai cherché ¬a ville la plus proche pour d’autres sc讥s et j’ai tracé µn cercle de plus en plus large autour du bois des Moutiers. Dieppe s’est imposé¥ û¬ explique Nicole Garcia. Et d’ajouter : ë Še connaissais mal la Haute-Normandie à °art Rouen et Le Havre û®¼/small>

Interrogé¥ sur les grandes lignes d’un film au budget raisonnable et au casting imposant, Nicole Garcia reste bien sû² discrè´¥ : ë ‰l s’agit de sept destins d’hommes qui se croisent dans une ville imaginaire. Mais il y a aussi des femmes car dans l’entourage d’un homme, il y a toujours des femmes û ¡ssure d’un sourire malicieux la r顬isatrice de ë lace Vendô­¥ û® ë Œes hommes du film sont d’⧥ et de profil trè³ diffé²¥nts. Cela va du maire de la ville (incarné °ar Jean-Pierre Bacri), à µn jeune gar篮 de 11 ans nommé ƒharlie û® C’est le jeune Ferdinand qui a é´© choisi pour le rô¬¥. ë ƒâ€™est un peu particulier de travailler avec un enfant. Il a moins conscience de son rô¬¥ qu’un acteur, mais il se laisse plus facilement guider. Un acteur a souvent une idé¥ pr飩se de ce qu’il doit faire. Mais dans tous les cas, il y a une v鲩té ±ui doit apparaî´²e. L’enfant, lui, vous offre autre chose û®

Visiblement ravie de travailler avec des acteurs qui sont aussi des amis, Nicole Garcia estime avoir trouvé ¬e casting le plus juste pour jouer ces personnages. Lorsqu'on lui demande si c’est elle qui les a choisis ou eux qui sont venus pour elle, elle ré°¯nd avec un sourire : ë –ous avez raison, ils sont venus pour moi û®

Nicole Garcia vient de terminer sa pomme. Le tournage va reprendre. Il n’y a pas une minute à °erdre.

L. H.

Rencontre avec Benoî´ Poelvoorde
ë Še n’aurais tenu qu’une bougie si Nicole me l’avait demandé »

Vous voulez une interview ? D’accord, vous avez un dictaphone ? û ‚enoit Poelvoorde est conscient que son d颩t de paroles est bien plus 鬥vé ±ue la moyenne. Et visiblement, il a é°µisé °lus d’un journaliste. Qu’importe, le stylo va faire l’affaire et la mé­¯ire le reste. Rencontre avec un acteur comique mê­¥ hors champ.

En manteau beige et lunettes noires, l’acteur d’origine belge se prê´¥ volontiers à µne interview sur le parking de la mairie, entre deux d餩caces.

Vous, l’homme du ë °lat pays û¬ que pensez-vous de la r駩on dieppoise ?

Au total, je n’ai tourné ±ue cinq jours à „ieppe dont deux fois de nuit. C’est la premiè²¥ fois que je tourne en ext鲩eur, ici. Mais c’est plutô´ sympa. Je suis venu avec ma voiture hier en passant par le pont de Brotonne. C’est magnifique, cet endroit et tout ç¡ pour 1,95 euro. Non, vraiment, c’est une belle r駩on.

Tourner avec Nicole Garcia est-ce un privil觥 ?

Oui tout à ¦ait (le visage devient s鲩eux). C’est un vrai bonheur de travailler avec elle. Nicole m’a proposé £e rô¬¥ il y a plus d’un an et demi. J’ai accepté ´out de suite. Je lui ai dit que j’鴡is prê´ à ®e tenir qu’une bougie si elle me le demandait. C’est la premiè²¥ fois que je tourne avec Jean-Pierre Bacri et Vincent Lindon. Ce sont des vraies rencontres heureuses.

Jean-Pierre Bacri est le maire de la ville. Quel est votre rô¬¥ dans ce film ?

En r顬ité¬ j’ai un tout petit rô¬¥. Je suis un petit bandit à ¬a tire et j'essaie de pré°¡rer le coup du si裬e. Ce n’est pas un rô¬¥ trè³ comique mais le personnage est drô¬¥ à ¦orce d’괲e maladroit. Ce n’est pas du tout la mê­¥ chose que ë odium û®¼/small>

Quels sont vos projets aprè³ ce film ? Pourriez-vous tourner en Belgique votre pays d’origine ?

Nous allons d’abord terminer le tournage de ë “elon Charlie û ¥n Bretagne du cô´© de Saint-Malo. Mais je ne parle jamais des futurs projets de films par crainte qu’ils ne se fassent pas. En revanche, il y a peu de chance que je tourne en Belgique. C’est trè³ difficile de tourner là­¢as. Il s’agit du ciné­¡ le plus pauvre d’Europe. A part peut-ê´²e la Hongrie. C’est en Europe, la Hongrie ?
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 20:43

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Articlekd9vy0
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 21:25

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Capdcvyg2magazinepremirca9

BEN ............SOURCE..HUMANITE PRESSE.FR


Tout le monde connaît le visage, la voix ou le rire de Benoît Poelvoorde. Ce n'est probablement pas grâce à la profusion de ses films : en sept ans, il n'a joué que dans "C'est arrivé près de chez vous", réalisé conjointement par Rémy Belvaux, André Bonzel et lui-même, et "les Randonneurs", de Philippe Harel. En 1992, "C'est arrivé près de chez vous", film cynique et gore, construit avec des moyens très limités par trois copains déjantés, emporte un gros succès d'estime, notamment grâce à sa sélection pour la Semaine de la critique cannoise. Mais c'est par sa diffusion sur la chaîne cryptée et sa sortie en vidéo que le mythe naît. Et que Benoît Poelvoorde se fait connaître. Dans son rôle de violeur et de meurtrier lâche et cupide, il surprend par le comique qu'il apporte à des scènes plus que morbides.
Pourtant, jamais il ne s'est destiné au métier d'acteur. Il effectue des études de dessinateur pour enfants et de photographe, où il rencontre Rémy Belvaux et André Bonzel. Les trois copains imaginent de faire un film ensemble.
Un an durant, il se demande s'il doit continuer dans cette voie : sans aucune confiance en lui, il n'est pas certain d'être capable de rejouer. Bruno Belvaux, le frère de Rémy, entre alors en scène et l'engage à y monter pour un one-man-show. Persuadé qu'il pourra devenir acteur si cette tentative réussit, il se lance dans le projet.
Pendant trois ans, "Modèle déposé" sillonne le plat pays, puis enchaîne sur six mois à Paris, au Café de la gare. Il attend quatre ans avant de repasser devant la caméra, jusqu'à ce qu'Alain Degreef lui donne carte blanche sur Canal+.
La confiance emmagasinée, il écrit avec Pascal Le Brun une première série de sketches, "Jamais au grand jamais", diffusée pendant l'été 1996. Devant son succès, les deux hommes poursuivent leur collaboration avec "les Carnets de M. Manatane".
Benoît Poelvoorde a conquis la télévision française, ce qui lui confère une petite renommée en Belgique. Il ne devient pas une star pour autant. Il reste le Benoît Poelvoorde de Namur. Sa vie quotidienne n'a pas changé.
En 1999 il tourne pour Benoit Mariage dans Les convoyeurs attendent.


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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 21:36

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Leguayom2 PHILIPPE LEGUAY


Drôle d’évolution pour Philippe Le Guay, cinéaste culte (Trois huit) passé à la grosse comédie deluxe avec Le Coût de la vie. Si ce dernier déçoit, Du jour au lendemain advient comme un joli coup pour redorer le blason de l’auteur. S’il ne décroche pas encore le jackpot, le cinéaste ouvre ici une piste intéressante : un étrange télescopage entre comique froid type Harel et fantaisie à la Harold Ramis. Le scénario suit la trajectoire d’un loser paumé (Poelvoorde) qui, par un mystérieux coup de pouce du destin, voit la win lui coller subitement à la peau. On a certes connu plus original, mais un tel pitch donne à Le Guay l’occasion de bonifier l’expérience acquise sur Le Coût de la vie.

Quelle expérience ? Celle d’une subtile alchimie trouvée entre machinerie burlesque (Poelvoorde se lève le matin, tout foire / le lendemain : tout lui réussit) et petit panel humain tout en nuances et cocasserie échevelée. C’est sur ce second point que le film emporte le morceau, alors même que la mécanique du genre emportait tout sur son passage dans le trop systématique Coût de la vie (une sorte de cinéma en kit trop compartimenté). Ici au contraire, les rouages de la fantaisie ramissienne -soit le monde comme petit théâtre grisou propice à s’enchanter à la moindre occasion- ne bouchent à aucun instant l’horizon finalement très réaliste du film (la description très fine d’un quotidien de labeur assez proche de celle de Trois huit dans sa façon de s’imposer sans aucun forçage).

Bien sûr, le roi Poelvoorde n’est pas pour rien dans ce tour de force mineur, mais il n’empêche : ne pas réduire le film en simple support à la parade burlesque vue mille fois ailleurs de l’acteur (les fameux Poelvoorde films de la période Portes de la gloire) tient de la gageure. Que Le Guay, pris dans le petit confort de la comédie bourgeoise française type, parvienne à retrouver la force d’observation et le sens de la nuance de ses premiers films est une promesse. Pas toujours drôle, souvent laborieux, le film porte en lui l’humanité de son auteur, et avance finalement sans trop de résistance dans les méandres de son scénario cousu de fil blanc. En ressort un parfum sympathique, où la légèreté dissimule une gravité jamais pontifiante. Du jour en lendemain est donc un film à demi-réussi, mais rare et précieux comme peut l’être, dans le strict cadre d’un naturalisme capable de basculer dans les profondeurs du rêve (ici) ou du cauchemar (Trois huit), son auteur : un admirable discret.


chronic'art Vincent Malausa study
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 21:49

PARDON D'AVANCE BEN CE N'EST PAS POUR EN RIRE..
SI......UN PEU QUAND MÊME lol! J'AIME TROP CETTE PHOTO
POUR ILLUSTRER CETTE RUB +VIDEO SUR "LE VELO DE G. LAMBERT"


QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 B60372od1

Arrow Arrow http://www.cinebel.be/fr/film/media/6037-Le-Vélo-de-Ghislain-Lambert/video-high.htm 044
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 22:08

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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 22:16

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Dossierentresesmains01ei8

Arrow Arrow http://www.kinomax-fr.com/dossier_entresesmains.htm
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 2 Fév 2007 - 22:35

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Bunkerparadise1rg4

Arrow Arrow http://www.cinemabelge.be/cb/index.php?node=31

Cinéma / Critique

Edition du Mercredi 15 mars 2006

Rencontre
Entretien avec Philippe LAGOUCHE


En attendant Astérix qu’il tourne en juin, avec Clovis Cornillac et Alain Delon il brille dans « Du jour au lendemain », son nouveau film, aujourd’hui en salles.
Poelvoorde... d’hier et de demain
ENTRE la promotion d’Entre ses mains et celle de Du jour au lendemain, six mois ont passé durant lesquels l’acteur n’a pas chômé! Retour en arrière et bond dans le futur.

Octobre2005

«Je finis la promo du film d’Anne Fontaine et je fais une grosse déprime en réalisant que j’ai confondu interview et confessionnal. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais tant parlé de moi. Quand je me suis rendu compte que je m’étais mis à poil, il était trop tard!
J’en sors (de la déprime) grâce à Cow-boy que j’enchaîne avec Benoît Mariage (Les Convoyeurs attendent). Une des plus belles expériences cinématographiques de ma vie. On écrivait au jour le jour, on évoluait en fonction de ce qu’on avait tourné la veille. Comme on est très amis, jamais je n’ai joué de façon aussi détendue. Aucun paramètre d’efficacité et de qualité, en dehors de ceux de ceux que tu t’attribues ou que l’autre t’attribue. J’ai enfin pu aller au bout de ce que je voulais faire».

Décembre

«Entre temps, je décide de ne plus faire le film d’Alain Resnais. Deuxième fois qu’il me propose un rôle. Je fais une lecture de son très beau scénario, puis je m’en vais car j’ai l’impression qu’il ne me désire pas. Ça me gave, je me fais engueuler par mon agent mais je ne me lance pas dans une aventure que je ne sens pas. Chez moi, les rapports humains sont fondamentaux».

Janvier2006

«Je travaille dans ma nouvelle maison, achetée pendant le tournage de Cow-boy. Un coup de foudre. Je peins, je retape, je ne fais que ça. J’ai besoin de m’attacher à du concret. Le cinéma est tellement virtuel… On est tellement dans l’abstraction, on parle tellement de soi… Ne vivre que là-dedans, je n’y arrive pas! Je rêvais d’avoir une maison au bord d’un fleuve. J’adore ça, ça me calme».

Mars

«Sortie de Du jour au lendemain. Un film “middle” qui effleure tout ce que j’aime, la tendresse de l’ironie, la tragédie dans la comédie. On partage avec Philippe Le Guay (le réalisateur) le plaisir des personnages un peu grotesques mais très attachants. J’avais l’impression d’être dans un dessin de Sempé. C’est un film charmant, délicat. Pour moi, un film de transition dans lequel je me suis servi de tout ce que j’ai appris et compris sur les tournages d’Entre ses mains et de Selon Charlie, le film de Nicole Garcia. Là-dessus, je retourne à la maison et je commence à me préparer pour Astérix».

17juin 2006

«Premier jour de tournage d’Astérix. Trois mois de travail. Le rôle de Brutus. Énorme rôle. Le méchant. Il est drôle, j’adore.
S’habiller en jupette, avec des petites sangles, un casque et un plumeau, un rêve d’enfant! J’arrive avec des lions, des peaux de tigre, des vestales magnifiques. On ne peut pas refuser ça!»

Plus tard encore…

«Sortie, fin août, du film de Nicole Garcia, avec Bacri, Magimel, Lindon. À mon avis, je vais me taper la promo avec Benoît Magimel. Je vois arriver le truc où ils vont m’envoyer dans les endroits où personne ne veut aller. C’était un film très amusant à faire. Je m’y suis senti libre même si Nicole Garcia est très dirigiste. Je venais d’être dirigé par une femme. Rebelote avec Nicole qui est l’antithèse d’Anne Fontaine. Nicole est un vrai patron mais elle obtient tout par le charme et la gentillesse. À la place de moteur elle dit «Oui Benoît», oui «Vincent»… En insufflant à sa voix l’émotion ou l’énergie que réclame la scène.
Plus tard encore, je fais Les Deux mondes, le deuxième film de Daniel Cohen, encore une comédie, l’histoire incroyable d’un type qui passe entre deux mondes parallèles. Puis, peut-être, la suite des Randonneurs que m’a proposé Philippe Harel. Enfin, il y aura le prochain Yann Moix, qui vient d’écrire le scénario le plus lourd de l’histoire du cinéma. Cela s’appelle Cineman, l’Homme cinéma, l’histoire d’un mec qui traverse toute l’histoire du cinéma et se retrouve à jouer tous les rôles. J’y serai avec Rouve et Dupontel.

Coup de gueule

«Nous sommes plusieurs à défendre un film belge, Bunker Paradise qui sort aujourd’hui et que presque personne ne verra parce qu’il n’est distribué que sur cinq copies.
Ce qui me fait le plus peur dans le cinéma c’est qu’on a de plus en plus affaire à des gens qui n’ont rien à dire. On voit des films de trentenaires plus ou moins bien faits, avec de petites histoires qui au fond ne délivrent strictement aucun point de vue. Nous sommes hélas dans un système qui favorise ceux qui n’ont rien à dire. Qu’on aime ou non Bunker Paradise, si naïf soit-il, il a au moins cette vertu d’être porté par un auteur qui a des idées à défendre. À ce titre-là c’est déjà très défendable. On n’a pas le doit de tuer un film dans l’oeuf».
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyDim 4 Fév 2007 - 13:05

super merci
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyLun 5 Fév 2007 - 23:53

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 18370009ec8

Interview de Benoît Poelvoorde (09/02/2004)

BENOIT POELVOORDE SUR LE PODIUM.

Lundi 12 janvier 18h30, la tension est à son comble dans sa salle de presse de l'UGC de Lille. Dans une heure, PODIUM, le film tant attendu de Yann Moix, va être présenté dans sa version finie pour la toute première fois à de "vrais gens" comme il le dira plus tard devant eux. Producteurs, distributeurs, réalisateur, agents, attachés de presse, il y a foule. Tous l'oreille collée au téléphone, se rongent les ongles de l'autre main en plissant le front et faisant les 100 pas. Tous sauf un, un certain Benoît Poelvoorde, vedette du film dans lequel il incarne Bernard Frédéric sosie de Claude François. Faut-il encore le présenter? Disponible, la mine réjouie et avec une formidable décontraction il répond avec bonhomie à nos questions tout en tentant de faire retomber l'adrénaline ambiante à grand coup de bonnes grosses blagues dont il a le secret. En attendant la salle est comble et le public debout scande son nom à s'époumoner, fans de Cloclo pas sûr, de Benoît indiscutablement et on les comprend.

Cinopsis: Vous gardez des séquelles de cette expérience dans la peau d'un sosie de Claude François?

Benoît Poelvoorde: Non, non c'est terminé maintenant. Remarquez je ne me suis jamais pris pour Claude François je vous rassure, ça y'a pas de doute faut quand même toute raison conserver. Pour Bernard Frédéric, bon allez un p'tit mois après, histoire de continuer à être odieux. Ouais un p'tit mois on va dire, c'était pour mon entourage que c'était dur.

C.: Dorénavant vous savez enfin danser et chanter, c'est votre maman qui doit être contente.

B.P.: Oui mais croyez-moi je n'en fais pas l'usage! Ma maman c'est un scoop n'a pas encore vu le film, ni rien entendu. Ma mère est une fan de Claude François mais j'ai eu beau lui expliquer que je ne jouais pas Claude François, je crois qu'elle n'a rien compris. Une fois au début elle avait lu dans un journal belge: "Poelvoorde va faire Claude François. Erreur de casting?" Du coup elle est venue me voir et m'a dit: " C'est vrai c'est une erreur de casting tu ne lui ressembles pas du tout!" J'ai eu beau lui dire que c'était un sosie et que justement ce qui était drôle c'était que je ne lui ressemble pas, elle n'a rien voulu savoir. Je me fait une joie de voir sa réaction quand elle me verra chanter et danser.

C.: A l'époque d'une spéciale des Allumés sur la RTBF, je me souviens que vous n'étiez pas franchement à l'aise à l'idée de danser avec elle.

B.P.: Eh non, c'était en direct et j'étais très intimidé qu'elle soit là. L'idée de danser avec elle devant tout le monde, je peux vous dire que c'était un grand moment de solitude télévisuelle. Je suis un grand pudique vous savez.

C.: Ce qui paradoxalement ne vous empêche pas de jouer des scènes de sexe dans Podium, certes très particulières mais c'est une première pour vous.

B.P.: Non une deuxième, dans C'EST ARRIVE je viole quand même une fille sur une table (rires), bon dans PODIUM c'est pas fin fin non plus, je ne suis pas des plus délicats. En fait la gifle que me donne Julie Depardieu a été pour moi beaucoup plus dure à jouer, c'était le plan chouflette. Il fallait que j'arrive à sortir nu de la baignoire sans exhiber mon truc quoi...

C.: Si je peux me permettre, on le voit malgré tout.

B.P.: Bon ok on le voit mais très rapidement. En plus je crois que dans les bonus du DVD y'en a qui se sont amusés à faire un bêtisier avec mon gros (...), mon gros non je suis très prétentieux. (rires) En fait le monteur est un ami et ça l'a fait beaucoup rigoler de faire des montages avec ma "teub". Mais j'avoue que je suis pas très à l'aise avec ça, même si je reconnais que tu peux me faire jouer avec un plume dans le cul sans problèmes. Par contre c'est très extrême, bizarrement j'ai eu beaucoup plus de difficultés en terme de pudeur à embrasser Julie. C'est mon deuxième baiser au cinéma, le premier c'était dans LES RANDONNEURS et je m'étais dit, plus jamais.

C.: Quelle a été votre première réaction quand Yann Moix vous a proposé de jouer le sosie de Claude François?

B.P.: La toute première fois qu'il m'a parlé du projet, je lui ai dit que c'était casse-gueule et que son idée dépendait de la manière dont c'était fait. Je ne connaissais pas Yann et je ne voulais pas qu'il se serve du sujet pour se foutre pour le énième fois de la gueule des gens. Quand j'ai reçu le bouquin, j'ai vu ce qu'il voulait faire, mais bon ça ne faisait toujours pas un scénario. Et quand il m'a envoyé ensuite le scénario, là on a pas mal discuté ensemble. Personne ne voulait d'un film moqueur ou qui juge, ça ne sert à rien. Pour moi c'est pas plus con de s'habiller en Claude François qu'en Chanel pour une soirée et je trouve que dans ce film on est très respectueux. Bon on rigole juste sur les réactions extrêmes que ça suscite, un type seul sur un podium à la foire aux asperges c'est drôle. Mais à côté de ça ce mec n'est pas du tout humble, du coup ce n'est absolument pas pathétique. Je trouve que Yann a bien réussi son sujet, ceux qui vont nous casser et nous briser dans les journaux sont des pisse-froid qui se refusent à des plaisirs sans prétention. C'est joyeux, on bat du pied, c'est populaire, voilà.

C.: En sortant du film on est obligé de fredonner du Cloclo pendant 2 jours, pour vous sur le tournage ça ne vous a pas...

B.P.: Psychologiquement meurtri vous voulez dire? Non, non, autant j'ai eu du mal à y rentrer tellement j'étais laborieux en danse et en chant, autant j'en suis vite sorti. Le plus dur c'est maintenant avec la promo. Il a fallu que je fasse un clip, des séances photos. On m'invite sur tous les plateaux télé comme si j'étais un spécialiste de Claude François, j'ai du remettre le costume alors que ça fait un an que c'est tourné, j'en peux plus je vais brûler la perruque. Heureusement que j'ai pas fait un film sur les gynécologues, vous imaginez, "Eh alors bonhomme, qu'est-ce que vous pensez de ce sexe de femme?"

C.: Côté chant vous ne vous en sortez pas mal pour quelqu'un dont ce n'est pas le métier.

BP.: Oui mais ça a été laborieux, j'ai recommencé plusieurs fois, on prenait les bouts les meilleurs par contre la dernière chanson du film je l'ai chantée du premier coup. Le premier enregistrement était le bon. Là c'est vraiment moi qui chante avec mon émotion, ce n'est ni l'acteur ni Bernard Frédéric. En fait j'aimais vraiment cette chanson pour des raisons personnelles et j'étais vraiment ému en la chantant avec une vraie envie de bien faire. C'est impressionnant d'enregistrer en studio, au début je me suis dit que j'y arriverais jamais, je me décourage très vite.

C.: De toute façon avec les moyens technologiques actuels, il y avait toujours moyen de récupérer le coup, non?

B.P.: Non, non, je n'ai pas triché. Et croyez-moi vu qu'au départ je n'y arrivais pas, j'ai tout de suite demandé si il n'y avait pas un outil pour arranger tout ça. On m'a dit que si vraiment ça n'allait pas on utiliserait le ProTools, moi je n'avais pas de problèmes avec ça du coup je leur ai dit: "Tapez-moi le ProTools" Mais il paraît qu'ils n'en ont pas eu besoin, ou alors ils m'ont menti. En fait ils se sont peut-être dit: "On va pas lui dire à l'autre blaireau sinon il va le raconter partout qu'il a pris du ProTools."

C.: Si demain vous appreniez que vous avez un sosie qui fait les foires à l'andouille comment réagiriez-vous?

BP: Comme dans le film de Michel Blanc! Bah ça me ferait rigoler, sauf si il montre tout le temps son derrière, et encore on ne serait pas tellement surpris. J'ai déjà rencontré des gens qui m'imitent super bien, Lorant Deutch par exemple c'est incroyable. Mais bon pour avoir des sosies je pense qu'il faut avoir le statut d'icône comme Cloclo, Johnny, Elvis, quoi!

C.: Certains de vos personnages comme Mr Manatane ou celui dans C'EST ARRIVE sont des petites icônes.

BP.: Non pas des icônes, c'est plutôt un statut de copain, de pote de régiment qui fait des blagues. Je le vois en promo, c'est plus une bourrade de dos du genre: "Ca va Ben!" Je suis pas Carole Bouquet. Quand on me voit on se retourne pas en disant: "Oh mon Dieu, qu'elle est belle!" mais plutôt: "Tiens c'est le type avec qui j'ai bu un coup jeudi." Il y a eu pas mal de fêtes et de soirées Manatane avant que le DVD sorte, uniquement parce que ce sont des blagues de potaches comme les Robins des Bois.

C.: Depuis la dernière fois où en sont vos projets pour passer derrière la caméra?

B.P.: Ne le criez pas trop fort mon agent n'est pas loin et j'ai un an de retard. J'écris un film sur les paresseux. (rires) Ben oui c'est ce que je lui dis, ça serait suspect si je le faisais vite non. C'est un film sur les fainéants mais je ne peux pas aborder ce sujet là parce que ça ferait trop "private joke", acteur c'est quand même le plus beau métier de fainéant que je connaisse. Donc pour l'instant je suis en train d'écrire et je ferais bien de fermer ma grande gueule et de m'y mettre.

C.: Et pourquoi pas un bouquin?

B.P.: Ah non, j'adore jouer, j'aime beaucoup écrire mais un livre ça non. Je lis énormément c'est compulsif comme la musique d'ailleurs et donc je me suis complètement censuré là-dessus, j'ai trop de respect pour ça. C'est comme en dessin, j'en ai fait au départ, mais j'ai lu trop de BD, j'ai mis la barre trop haut dans ce que j'aime et au bout d'un moment tu ne peux plus. C'est comme la phrase d'Orson Welles qui disait: "Le meilleur conseil que je peux donner aux réalisateurs c'est de ne pas regarder trop de films", sinon t'ose plus. Et ben pour moi malheureusement, euh non heureusement pour tout le monde, la musique, la BD et l'écriture c'est terminé. Il n'y a que pour le cinéma en tant que scénariste que j'ai quand même encore une petite ambition parce que je sais que j'arrive encore à me débrouiller. Si j'ai une qualité que je me reconnais c'est le rythme et l'oreille. J'ai un rythme dans la tête, j'entends les trucs. Un peu comme une oreille musicale mais pour le jeu et ça me rassure quand j'écris. Après par contre c'est difficile de l'expliquer à quelqu'un, tout de suite on va vous dire: "Ben dis donc, ça va le melon!" Mais bon j'ai jamais dis que j'étais modeste. J'adore la radio pour ça et j'aime bien aussi écouter les dialogues des films sans l'image, ça m'amuse beaucoup.

C.: Pour un type qui dit baisser les bras très vite, n'empêche qu'à chaque film vous faites un énorme travail de préparation derrière.

B.P.: C'est parce que je lis mal les scénarios! Dans celui-là par exemple, il était écrit en tout petit: "Et là une petite danse", sur le papier c'est deux mots. Je me dis toujours ça va être fastoche et puis c'est pas fastoche du tout. Purée trois mois de prépa! Deux heures de danse et de chant tous les jours. J'étais comme un enfant, j'essayais de brosser les cours, de trouver des prétextes pour pas y aller. Je me suis même cassé le bras hein, c'était bonnard!

C.: Sur quel morceau?

B.P.: Ah non c'était en faisant le con dans une fête! (rires) Là je peux vous dire que quand j'ai appelé la prod' pour leur annoncer (...) ils pouvaient pas reculer le tournage parce que après j'en avais un autre qui s'accrochait direct. Du coup je leur ai dit que j'allais pas mettre de plâtre et me débrouiller et donc pendant un mois j'étais peinard et ravi de pas avoir cours de danse. J'avais plus que le cours de chant, bababa, babebibobu, ah j'en ai fait des babebibobu!(il se met à chanter)

C.: Une sorte de Poelvoorde Academy à vous tout seul en somme?

B.P.: Oui, oui j'ai fait la Star Academy du "bibabo". Je peux vous dire qu'à la Star Academy j'aurais pas tenu 10 jours, le public aurait fait: "Mais qu'est-ce que c'est que cette bille!" Pour NARCO que je viens de finir de tourner, où je joue le rôle d'un mec fou de karaté qui fait du nunchaku, je peux vous dire que j'ai refusé de prendre des cours. Ce mec est une bille qui se prend pour Van Damme, et je me suis amusé comme un fou à faire n'importe quoi avec mon nunchaku, je vais avoir tous les spécialistes sur le dos mais je m'en fous, je ne suis pas du tout dans le trip de l'Actor's Studio. Moi j'aime m'amuser.

C.: Et sur PODIUM qu'est-ce qui vous a amusé?

B.P.: De jouer un mec qui se la pète avec Jean-Paul et Julie. On s'est vraiment marrés comme des tordus. Y'a un truc qui m'a vraiment amusé dans le chant c'est le play-back de Bernard avec les mannequins pendant que sa femme l'attend à l'étage. Rien que le début où il a cet espèce de regard de biche pris dans les phares au milieu de ces mannequins, quel con, ça j'adore! (il nous fait le fameux regard de biche)

C.: Vous vous trouvez comment en Bernard Frédéric?

B.P.: Je m'aime bien, je me trouve juste. Les gens pensent toujours que je ne m'aime pas parce que je me déprécie, mais je ne me déprécie pas du tout, je dis la vérité. C'est comme quand on me dit que je joue toujours des personnages de con, moi j'assume ça, j'adore jouer ces rôles parce qu'ils me touchent. Pour moi sans démagogie, on est tous des cons quelque part. Si vous prenez le truc d'une manière plus philosophique et dramatique je crois qu'en chacun de nous il y a un tyran, un despote, on est tous "border line". Je défie quiconque de me dire: "Moi je suis convaincu que je resterai exactement ce que je suis pendant toutes les années à venir." Non, tu ne sais pas ce que la vie te réserve, l'homme est constitué de plein de choses et la connerie en fait partie. J'ai énormément d'affection pour ces personnages un peu cons.

C.: Vous aimez les cons qui pérorent…

B.P.: Marielle, Bernard Blier, Jean Carmet sont pour moi des dieux, ils incarnent avec une telle splendeur les cons sans jamais se prendre au sérieux. Moi je n'ai rien inventé, je me contente de reproduire ce que j'ai tant aimé dans mon enfance. Cela dit y'a des choses que je refuserais parce que ça m'emmerderais de les faire ou me ferait peur.

C.: Justement il paraît que vous avez refusé PAS SUR LA BOUCHE de Resnais.

B.P.: C'est Yann qui vous l'a dit parce que moi je ne parle jamais des choses que je ne fais pas. Mais oui j'ai refusé le Resnais pour faire PODIUM. J'avais donné ma parole à Yann et il m'a dit cette phrase extraordinaire: "Tu seras plus connu d'avoir refusé un Resnais que de l'avoir fait." (rires)

C.: Dans votre enfance de quel chanteur avez-vous été fan?

B.P.: Y en a un seul, c'est Gainsbourg. Je suis allé sonner chez lui et tout, mais il ne m'a pas ouvert. Un soir dans une soirée où j'étais ivre mort je suis allé parler à Bambou et je me suis pris une vraie veste. Et la seule fois où je suis allé demander un autographe à un acteur que j'aimais, c'est Jean-Pierre Léaud et il m'a remballé comme une vieille merde, depuis je n'ai plus jamais demandé un autographe. Ah si il y a Sophie Marceau avec une photo, elle a été super gentille avec moi.

Sylvie Jacquy
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyJeu 8 Fév 2007 - 23:33

merci pour l'iterview
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyVen 9 Fév 2007 - 22:30

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Ave, fils de César... (28/02/2006)


BRUXELLES Et samedi soir, il se disait la même chose, Benoît? 99% de chance? » Mais là, ce n'est plus du cul, c'est de la récompense. Je ne l'ai pas eu, c'est un moindre mal, non? J'avais été très triste pour Podium, j'avais peur de décevoir les gens. Par contre, là, cette année, j'ai été étonné qu'on le donne à Michel Bouquet. J'aurais misé sur Romain Duris. Il était d'ailleurs très affecté. C'est un peu comme si lui n'était pas assez bien, ou si ça aurait pu être quelqu'un d'autre, alors que non, il n'y avait pas de film sans lui. J'ai discuté avec lui, je lui ai dit de ne pas être déçu: l'injustice fait partie du truc. C'est aussi parce que l'injustice est là que ce prix continue à avoir de l'importance. Si c'était trop évident et que tout le monde avait ce qu'il mérite, on ne regarderait même plus. C'est comme la foi...»
En fait, rien que d'être nommé suffisait à son bonheur: «La fête était vraiment royale», poursuit-il. » J'ai fait une bamboula de tonnerre de Dieu. Même la cérémonie, j'aime encore bien, moi. Tout le monde est beau, je trouve. Trois cents acteurs tous très bien habillés et toi, tu passes la soirée avec eux: le mec qui boude ça, c'est un con. Moi, j'étais comme un enfant. S'il y a une fête après, je veux bien perdre!»
A ses côtés, pas de José Garcia, également nommé dans la catégorie meilleur acteur. «Non, le petit chéri tourne en Espagne. C'est moi qui devais aller chercher son prix s'il l'avait. Il me l'avait demandé gentiment. Je lui ai dit «. Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes»...
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyLun 12 Fév 2007 - 21:59

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Entresesmains2005093006yj4


Benoît Poelvoorde sur canapé

C’est terrassant, la promo. Pourtant, on sent bien que Benoît Poelvoorde, très sollicité, va jouer le jeu. Posé au bord d’un canapé dont le velours écarlate pourrait bien l’aspirer dans ses profondeurs s’il n’y prenait garde, il concentre son attention pour répondre tant que faire se peut à des questions sûrement remises cent fois sur la table depuis que se prépare la sortie du film d’Anne Fontaine dont il est le principal personnage masculin. Trouble sujet. S’il sait soigner une lionne au scalpel, le Laurent Kessler qu’interprète Benoît Poelvoorde se tient dans des contours autrement moins tranchés. Sombre séducteur, ce qu’il exhale est plus proche de la tubéreuse que des roses du podium ou des herbes du maquis que foulaient les Randonneurs. Mais un acteur est un acteur et Benoît Poelvoorde connaît l’étendue du propos.

On vous dit beaucoup à contre-emploi concernant le personnage de Laurent Kessler. Cela voudrait dire qu’un acteur « comique » est dépourvu d’intériorité ?

Benoît Poelvoorde. Bien sûr, je ne le crois pas. J’ai le sentiment d’une continuité avec ce que j’ai déjà fait. Simplement, cette fois, on m’a permis d’aller jusqu’au bout. Je l’ai pourtant fait de la même manière. Contre-emploi est une sorte de terme romantique peut-être plus facile à assimiler. Je suis convaincu qu’on ne rit que des drames. Après, tout est dans la façon de les voir, de les filmer. J’ai eu des réticences à jouer ce rôle, non parce qu’il est sombre mais qu’il s’agit d’un rôle d’amoureux et que cela m’intimide. Mais, au fond, c’est comme faire l’amour. Il faut passer la première fois. Je le dis dans une réplique du film : « Je n’ai pas un physique de jeune premier. » Alors j’ai eu peur du ridicule, peur de me prendre un râteau. D’habitude, à la lecture d’un scénario, je consulte ma femme et mon agent. Là, j’ai interrogé tous mes amis.

Avez-vous préparé ce personnage ?

Benoît Poelvoorde. Je ne prépare jamais mes personnages. Tout passe par mon corps. Sur les plateaux on m’appelle Olga l’Autruche tellement je ne veux rien voir et rien entendre. Je déconne sans arrêt pour me préserver des indications. Il fallait tout de même établir une sorte de « carte d’identité » du personnage, ce qui a entraîné de longues discussions avec Anne Fontaine au cours desquelles nous n’étions pas toujours d’accord. Pour moi, Laurent est un homme blessé, mutilé, un enfant qui refuse la sexualité mais aussi un homme dont le romantisme me touche. De manière générale, je ne compose pas. Si on fait cinq prises, je me place cinq fois dans la peau du personnage. Il s’agit d’entrer dans un état émotionnel intense, proche de la transe. Ceci dit, j’ai fait la même chose pour le Boulet. Je ne dis pas que je joue bien. J’y crois. Heureusement, Isabelle Carré procède de la même façon. Elle a une luminosité, une pureté incroyable et une grande timidité. Anne Fontaine ne voulait pas que nous nous rencontrions avant le tournage. Elle sait comment la rencontre de deux timidités peut tout annuler. Pour ménager l’émoi né de ces états émotionnels, nous avons tourné le film dans l’ordre chronologique. Je crois que, pour être acteur, il faut une bonne dose d’immaturité émotionnelle.

Et maintenant ?

Benoît Poelvoorde. Un changement s’est forcément produit. À la fin du tournage, j’ai d’abord été soulagé : pour la première fois, je n’ai rien vérifié en chemin. Et puis la trouille, ça bouffe. Première fois que je jouais un amoureux, que je me retrouvais dans un tête-à-tête, que je tournais avec une femme. Je m’accrochais à sa maîtrise. Elle m’a donné confiance en moi, j’ai évacué des peurs et je pourrai certainement livrer bien plus facilement mes émotions à l’écran. À moins que je ne reprenne l’écriture d’un film que j’ai envie de réaliser sur le droit à la paresse, une sorte d’apologie de l’ennui, de l’oisiveté mélancolique qui ouvre la réflexion. Il faudrait proclamer que le travail est un droit, pas une obligation. Je ferai la promo chez moi, en continuant à vivre ou peut-être depuis mon lit. On viendra me visiter. Il sera même possible que je m’endorme...

Entretien réalisé par Dominique Widemann
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2007 - 13:45

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FRITE.BE

François Schuiten
par Hugues Henry de Frites.be (09/10/2003). Ses articles


Né à Bruxelles en 1956, tournant le dos à la tradition familiale qui veut que papa, son frère et sa soeur soient architectes, François Schuiten a, lui, bâti des univers imaginaires. Avec Benoît Peeters, il est désormais (e.a.) le ciment d'une série culte, celle des 'Cités obscures' ('Fièvre d'Urbicance', 'L'archiviste', 'Brusel', etc.). Rien de très rigolo, et cependant...

Sur Frites.be, nous aimons cuisiner nos Frites à l'humour... alors, à quand un récit humoristique chez Schuiten?
'Nous, quand nous faisons les histoires, nous nous amusons beaucoup, mais je crois que les lecteurs s'amusent moins en les lisant (rires). C'est vrai que ce que nous faisons n'est pas 'rigolo', mais ça, nous ne serons jamais capables de le faire. Dans nos histoires, il y a toujours une espèce de décalage, mais je ne crois pas être capable de faire quelque chose de drôle. Curieusement, quand je dessine, ça prend toujours un tour un peu sérieux (rires). Et pourtant, Benoît Peeters et moi sommes plutôt des rigolos, nous nous amusons beaucoup. Nous nous sommes connus quand nous avions 12 ans et nous étions vraiment des Quick et Flupke: nous faisions toujours des trucs un peu curieux, bizarres... Donc je ne crois pas être capable de faire rire, or je trouve que c'est un grand talent.'

Quand je vois Benoît Poelvoorde, après 2 minutes, je suis plié en quatre




Etes-vous sensible aux histoires belges?
'Ce ne sont pas celles qui m'amusent le plus. Mais j'aime beaucoup les humoristes. J'adore Benoît Poelvoorde, que je connais un peu, Geluck, qui est un ami, Manu Thoreau... Je suis très friand de tout cela. Quand je vois Benoît Poelvoorde, après deux minutes, je suis déjà plié en quatre. Il y a un délire en lui et il me fait aussi beaucoup rêver... il y a en fait un univers en lui.'
Bon, et maintenant, vous nous racontez une histoire belge?
'J'en serais incapable! Je ne les retiens pas...'
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2007 - 13:51

FRITES.BE

Charles Michel (MR)
par Hugues Henry de Frites.be (02/06/2004). Ses articles


Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique de la Région wallonne, Charles Michel, à l'instar de son père Louis, serait homme de terrain... les kilos en moins, la proximité en plus. Mise en cornet.

Frites.be: Vous avez rédigé une étude en droit comparé sur Internet, vous déclarez vous intéresser à Internet en tant que loisir, vous avez même surfé sur Frites.be… Ne seriez-vous pas victime de 'net addiction' ou 'dépendance à Internet'?
Charles Michel: 'Non. Fort heureusement je n'en suis pas encore là parce que l'agenda que j'ai par ailleurs ne me permet pas de me laisser piéger par 'l'Internet addiction'. Je l'utilise surtout dans une perspective professionnelle comme instrument d'information. C'est utile d'avoir accès à cet océan d'information et notamment pour apprendre à y faire un tri.'

Un exemple de tri, c'est la collection de liens recommandés dans vos pages personnelles (voir lien ci-dessous), qui est assez sérieuse mais on y découvre un OVNI: un lien vers le site de Pierre Kroll dont on trouve par ailleurs un dessin sur votre site. Pourquoi? Appréciez-vous particulièrement la façon dont il vous caricature, ainsi que votre père?
'J'ai un très grand respect pour les caricaturistes comme Pierre Kroll et ses collègues. Je trouve cela impressionnant en deux coups de crayon de pouvoir résumer, parfois avec beaucoup de nuances, une situation politique ou qui relève de l'actualité. De plus, je pense qu'il est capital d'avoir de l'autodérision, de pouvoir rire de soi-même. Ce à quoi nous contraignent les caricaturistes.'

Un 2e point commun avec Benoît Poelvoorde: j'ai autant de mal que lui à pratiquer le vélo




Vous êtes né à Namur, fief de Benoît Poelvoorde. Quels sont vos autres points communs avec le comédien?
'En tout cas je peux vous dire que je n'imite pas aussi bien Claude François, comme il peut le faire dans le film Podium! (Rires.)'

Avez-vous au moins essayé d'imiter Claude François?
'Ca m'est arrivé d'essayer à des soirées karaoké, mais cela s'est traduit par des échecs tellement cinglants que je n'oserais plus jamais recommencer. Mais j'ai un deuxième point commun avec Benoît Poelvoorde: j'ai autant de mal que lui à pratiquer le vélo. Même si je dois admettre que je n'ai pas mis la même énergie et le même acharnement que lui; je pratique fort peu le vélo. Plus sérieusement, j'apprécie énormément Benoît Poelvoorde, parce que je pense qu'il incarne véritablement le talent à la belge. C'est un talent emprunt de surréalisme, de capacité de rire de soi-même… C'est vraiment un atout que nous Belges avons par rapport à d'autres amis voisins: nous sommes tout à fait capables de rire de nous-mêmes.'

Grand lecteur, vous plongez-vous aussi dans une littérature typiquement belgo-belge?
'Oui. Par exemple j'aime beaucoup la poésie et j'apprécie certains auteurs belges comme Michaux, par exemple. Nous avons également de grands auteurs de talent; quelqu'un comme Amélie Nothomb – qui m'a beaucoup plu au début surtout; car j'admets que maintenant je trouve que la structure de ses ouvrages se ressemble beaucoup -. En fait, je suis très partisan de la Belgique décomplexée, et je pense que nous avons beaucoup de raisons d'être fiers de notre pays. Nous avons énormément de talents chez nous et il est important de les mettre en évidence, sans agressivité par rapport à d'autres, mais être fier et aimer les siens c'est une forme de patriotisme que j'apprécie.'
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2007 - 14:00

CINOPSIS

Interview de Benoît Poelvoorde (09/02/2004)


Benoît Poelvoorde sur le podium

Lundi 12 janvier 18h30, la tension est à son comble dans sa salle de presse de l'UGC de Lille. Dans une heure, PODIUM, le film tant attendu de Yann Moix, va être présenté dans sa version finie pour la toute première fois à de "vrais gens" comme il le dira plus tard devant eux. Producteurs, distributeurs, réalisateur, agents, attachés de presse, il y a foule. Tous l'oreille collée au téléphone, se rongent les ongles de l'autre main en plissant le front et faisant les 100 pas. Tous sauf un, un certain Benoît Poelvoorde, vedette du film dans lequel il incarne Bernard Frédéric sosie de Claude François. Faut-il encore le présenter? Disponible, la mine réjouie et avec une formidable décontraction il répond avec bonhomie à nos questions tout en tentant de faire retomber l'adrénaline ambiante à grand coup de bonnes grosses blagues dont il a le secret. En attendant la salle est comble et le public debout scande son nom à s'époumoner, fans de Cloclo pas sûr, de Benoît indiscutablement et on les comprend.

Cinopsis: Vous gardez des séquelles de cette expérience dans la peau d'un sosie de Claude François?

Benoît Poelvoorde: Non, non c'est terminé maintenant. Remarquez je ne me suis jamais pris pour Claude François je vous rassure, ça y'a pas de doute faut quand même toute raison conserver. Pour Bernard Frédéric, bon allez un p'tit mois après, histoire de continuer à être odieux. Ouais un p'tit mois on va dire, c'était pour mon entourage que c'était dur.

C.: Dorénavant vous savez enfin danser et chanter, c'est votre maman qui doit être contente.

B.P.: Oui mais croyez-moi je n'en fait pas l'usage! Ma maman c'est un scoop n'a pas encore vu le film, ni rien entendu. Ma mère est une fan de Claude François mais j'ai eu beau lui expliquer que je ne jouais pas Claude François, je crois qu'elle n'a rien compris. Une fois au début elle avait lu dans un journal belge: "Poelvoorde va faire Claude François. Erreur de casting?" Du coup elle est venue me voir et m'a dit: " C'est vrai c'est une erreur de casting tu ne lui ressembles pas du tout!" J'ai eu beau lui dire que c'était un sosie et que justement ce qui était drôle c'était que je ne lui ressemble pas, elle n'a rien voulu savoir. Je me fait une joie de voir sa réaction quand elle me verra chanter et danser.

C.: A l'époque d'une spéciale des Allumés sur la RTBF, je me souviens que vous n'étiez pas franchement à l'aise à l'idée de danser avec elle.

B.P.: Eh non, c'était en direct et j'étais très intimidé qu'elle soit là. L'idée de danser avec elle devant tout le monde, je peux vous dire que c'était un grand moment de solitude télévisuelle. Je suis un grand pudique vous savez.

C.: Ce qui paradoxalement ne vous empêche pas de jouer des scènes de sexe dans Podium, certes très particulières mais c'est une première pour vous.

B.P.: Non une deuxième, dans C'EST ARRIVE je viole quand même une fille sur une table (rires), bon dans PODIUM c'est pas fin fin non plus, je ne suis pas des plus délicats. En fait la gifle que me donne Julie Depardieu a été pour moi beaucoup plus dure à jouer, c'était le plan chouflette. Il fallait que j'arrive à sortir nu de la baignoire sans exhiber mon truc quoi...

C.: Si je peux me permettre, on le voit malgré tout.

B.P.: Bon ok on le voit mais très rapidement. En plus je crois que dans les bonus du DVD y'en a qui se sont amusés à faire un bêtisier avec mon gros (...), mon gros non je suis très prétentieux. (rires) En fait le monteur est un ami et ça l'a fait beaucoup rigoler de faire des montages avec ma "teub". Mais j'avoue que je suis pas très à l'aise avec ça, même si je reconnais que tu peux me faire jouer avec un plume dans le cul sans problèmes. Par contre c'est très extrême, bizarrement j'ai eu beaucoup plus de difficultés en terme de pudeur à embrasser Julie. C'est mon deuxième baiser au cinéma, le premier c'était dans LES RANDONNEURS et je m'étais dit, plus jamais.

C.: Quelle a été votre première réaction quand Yann Moix vous a proposé de jouer le sosie de Claude François?

B.P.: La toute première fois qu'il m'a parlé du projet, je lui ai dit que c'était casse-gueule et que son idée dépendait de la manière dont c'était fait. Je ne connaissais pas Yann et je ne voulais pas qu'il se serve du sujet pour se foutre pour le énième fois de la gueule des gens. Quand j'ai reçu le bouquin, j'ai vu ce qu'il voulait faire, mais bon ça ne faisait toujours pas un scénario. Et quand il m'a envoyé ensuite le scénario, là on a pas mal discuté ensemble. Personne ne voulait d'un film moqueur ou qui juge, ça ne sert à rien. Pour moi c'est pas plus con de s'habiller en Claude François qu'en Chanel pour une soirée et je trouve que dans ce film on est très respectueux. Bon on rigole juste sur les réactions extrêmes que ça suscite, un type seul sur un podium à la foire aux asperges c'est drôle. Mais à côté de ça ce mec n'est pas du tout humble, du coup ce n'est absolument pas pathétique. Je trouve que Yann a bien réussi son sujet, ceux qui vont nous casser et nous briser dans les journaux sont des pisse-froid qui se refusent à des plaisirs sans prétention. C'est joyeux, on bat du pied, c'est populaire, voilà.

C.: En sortant du film on est obligé de fredonner du Cloclo pendant 2 jours, pour vous sur le tournage ça ne vous a pas...

B.P.: Psychologiquement meurtri vous voulez dire? Non, non, autant j'ai eu du mal à y rentrer tellement j'étais laborieux en danse et en chant, autant j'en suis vite sorti. Le plus dur c'est maintenant avec la promo. Il a fallu que je fasse un clip, des séances photos. On m'invite sur tous les plateaux télé comme si j'étais un spécialiste de Claude François, j'ai du remettre le costume alors que ça fait un an que c'est tourné, j'en peux plus je vais brûler la perruque. Heureusement que j'ai pas fait un film sur les gynécologues, vous imaginez, "Eh alors bonhomme, qu'est-ce que vous pensez de ce sexe de femme?"

C.: Côté chant vous ne vous en sortez pas mal pour quelqu'un dont ce n'est pas le métier.

BP.: Oui mais ça a été laborieux, j'ai recommencé plusieurs fois, on prenait les bouts les meilleurs par contre la dernière chanson du film je l'ai chantée du premier coup. Le premier enregistrement était le bon. Là c'est vraiment moi qui chante avec mon émotion, ce n'est ni l'acteur ni Bernard Frédéric. En fait j'aimais vraiment cette chanson pour des raisons personnelles et j'étais vraiment ému en la chantant avec une vraie envie de bien faire. C'est impressionnant d'enregistrer en studio, au début je me suis dit que j'y arriverais jamais, je me décourage très vite.

C.: De toute façon avec les moyens technologiques actuels, il y avait toujours moyen de récupérer le coup, non?

B.P.: Non, non, je n'ai pas triché. Et croyez-moi vu qu'au départ je n'y arrivais pas, j'ai tout de suite demandé si il n'y avait pas un outil pour arranger tout ça. On m'a dit que si vraiment ça n'allait pas on utiliserait le ProTools, moi je n'avais pas de problèmes avec ça du coup je leur ai dit: "Tapez-moi le ProTools" Mais il paraît qu'ils n'en ont pas eu besoin, ou alors ils m'ont menti. En fait ils se sont peut-être dit: "On va pas lui dire à l'autre blaireau sinon il va le raconter partout qu'il a pris du ProTools."

C.: Si demain vous appreniez que vous avez un sosie qui fait les foires à l'andouille comment réagiriez-vous?

BP: Comme dans le film de Michel Blanc! Bah ça me ferait rigoler, sauf si il montre tout le temps son derrière, et encore on ne serait pas tellement surpris. J'ai déjà rencontré des gens qui m'imitent super bien, Lorant Deutch par exemple c'est incroyable. Mais bon pour avoir des sosies je pense qu'il faut avoir le statut d'icône comme Cloclo, Johnny, Elvis, quoi!

C.: Certains de vos personnages comme Mr Manatane ou celui dans C'EST ARRIVE sont des petites icônes.

BP.: Non pas des icônes, c'est plutôt un statut de copain, de pote de régiment qui fait des blagues. Je le vois en promo, c'est plus une bourrade de dos du genre: "Ca va Ben!" Je suis pas Carole Bouquet. Quand on me voit on se retourne pas en disant: "Oh mon Dieu, qu'elle est belle!" mais plutôt: "Tiens c'est le type avec qui j'ai bu un coup jeudi." Il y a eu pas mal de fêtes et de soirées Manatane avant que le DVD sorte, uniquement parce que ce sont des blagues de potaches comme les Robins des Bois.

C.: Depuis la dernière fois où en sont vos projets pour passer derrière la caméra?

B.P.: Ne le criez pas trop fort mon agent n'est pas loin et j'ai un an de retard. J'écris un film sur les paresseux. (rires) Ben oui c'est ce que je lui dis, ça serait suspect si je le faisais vite non. C'est un film sur les fainéants mais je ne peux pas aborder ce sujet là parce que ça ferait trop "private joke", acteur c'est quand même le plus beau métier de fainéant que je connaisse. Donc pour l'instant je suis en train d'écrire et je ferais bien de fermer ma grande gueule et de m'y mettre.

C.: Et pourquoi pas un bouquin?

B.P.: Ah non, j'adore jouer, j'aime beaucoup écrire mais un livre ça non. Je lis énormément c'est compulsif comme la musique d'ailleurs et donc je me suis complètement censuré là-dessus, j'ai trop de respect pour ça. C'est comme en dessin, j'en ai fait au départ, mais j'ai lu trop de BD, j'ai mis la barre trop haut dans ce que j'aime et au bout d'un moment tu ne peux plus. C'est comme la phrase d'Orson Welles qui disait: "Le meilleur conseil que je peux donner aux réalisateurs c'est de ne pas regarder trop de films", sinon t'ose plus. Et ben pour moi malheureusement, euh non heureusement pour tout le monde, la musique, la BD et l'écriture c'est terminé. Il n'y a que pour le cinéma en tant que scénariste que j'ai quand même encore une petite ambition parce que je sais que j'arrive encore à me débrouiller. Si j'ai une qualité que je me reconnais c'est le rythme et l'oreille. J'ai un rythme dans la tête, j'entends les trucs. Un peu comme une oreille musicale mais pour le jeu et ça me rassure quand j'écris. Après par contre c'est difficile de l'expliquer à quelqu'un, tout de suite on va vous dire: "Ben dis donc, ça va le melon!" Mais bon j'ai jamais dis que j'étais modeste. J'adore la radio pour ça et j'aime bien aussi écouter les dialogues des films sans l'image, ça m'amuse beaucoup.

C.: Pour un type qui dit baisser les bras très vite, n'empêche qu'à chaque film vous faites un énorme travail de préparation derrière.

B.P.: C'est parce que je lis mal les scénarios! Dans celui-là par exemple, il était écrit en tout petit: "Et là une petite danse", sur le papier c'est deux mots. Je me dis toujours ça va être fastoche et puis c'est pas fastoche du tout. Purée trois mois de prépa! Deux heures de danse et de chant tous les jours. J'étais comme un enfant, j'essayais de brosser les cours, de trouver des prétextes pour pas y aller. Je me suis même cassé le bras hein, c'était bonnard!

C.: Sur quel morceau?

B.P.: Ah non c'était en faisant le con dans une fête! (rires) Là je peux vous dire que quand j'ai appelé la prod' pour leur annoncer (...) ils pouvaient pas reculer le tournage parce que après j'en avais un autre qui s'accrochait direct. Du coup je leur ai dit que j'allais pas mettre de plâtre et me débrouiller et donc pendant un mois j'étais peinard et ravi de pas avoir cours de danse. J'avais plus que le cours de chant, bababa, babebibobu, ah j'en ai fait des babebibobu!(il se met à chanter)

C.: Une sorte de Poelvoorde Academy à vous tout seul en somme?

B.P.: Oui, oui j'ai fait la Star Academy du "bibabo". Je peux vous dire qu'à la Star Academy j'aurais pas tenu 10 jours, le public aurait fait: "Mais qu'est-ce que c'est que cette bille!" Pour NARCO que je viens de finir de tourner, où je joue le rôle d'un mec fou de karaté qui fait du nunchaku, je peux vous dire que j'ai refusé de prendre des cours. Ce mec est une bille qui se prend pour Van Damme, et je me suis amusé comme un fou à faire n'importe quoi avec mon nunchaku, je vais avoir tous les spécialistes sur le dos mais je m'en fous, je ne suis pas du tout dans le trip de l'Actor's Studio. Moi j'aime m'amuser.

C.: Et sur PODIUM qu'est-ce qui vous a amusé?

B.P.: De jouer un mec qui se la pète avec Jean-Paul et Julie. On s'est vraiment marrés comme des tordus. Y'a un truc qui m'a vraiment amusé dans le chant c'est le play-back de Bernard avec les mannequins pendant que sa femme l'attend à l'étage. Rien que le début où il a cet espèce de regard de biche pris dans les phares au milieu de ces mannequins, quel con, ça j'adore! (il nous fait le fameux regard de biche)

C.: Vous vous trouvez comment en Bernard Frédéric?

B.P.: Je m'aime bien, je me trouve juste. Les gens pensent toujours que je ne m'aime pas parce que je me déprécie, mais je ne me déprécie pas du tout, je dis la vérité. C'est comme quand on me dit que je joue toujours des personnages de con, moi j'assume ça, j'adore jouer ces rôles parce qu'ils me touchent. Pour moi sans démagogie, on est tous des cons quelque part. Si vous prenez le truc d'une manière plus philosophique et dramatique je crois qu'en chacun de nous il y a un tyran, un despote, on est tous "border line". Je défie quiconque de me dire: "Moi je suis convaincu que je resterai exactement ce que je suis pendant toutes les années à venir." Non, tu ne sais pas ce que la vie te réserve, l'homme est constitué de plein de choses et la connerie en fait partie. J'ai énormément d'affection pour ces personnages un peu cons.

C.: Vous aimez les cons qui pérorent…

B.P.: Marielle, Bernard Blier, Jean Carmet sont pour moi des dieux, ils incarnent avec une telle splendeur les cons sans jamais se prendre au sérieux. Moi je n'ai rien inventé, je me contente de reproduire ce que j'ai tant aimé dans mon enfance. Cela dit y'a des choses que je refuserais parce que ça m'emmerderais de les faire ou me ferait peur.

C.: Justement il paraît que vous avez refusé PAS SUR LA BOUCHE de Resnais.

B.P.: C'est Yann qui vous l'a dit parce que moi je ne parle jamais des choses que je ne fais pas. Mais oui j'ai refusé le Resnais pour faire PODIUM. J'avais donné ma parole à Yann et il m'a dit cette phrase extraordinaire: "Tu seras plus connu d'avoir refusé un Resnais que de l'avoir fait." (rires)

C.: Dans votre enfance de quel chanteur avez-vous été fan?

B.P.: Y en a un seul, c'est Gainsbourg. Je suis allé sonner chez lui et tout, mais il ne m'a pas ouvert. Un soir dans une soirée où j'étais ivre mort je suis allé parler à Bambou et je me suis pris une vraie veste. Et la seule fois où je suis allé demander un autographe à un acteur que j'aimais, c'est Jean-Pierre Léaud et il m'a remballé comme une vieille merde, depuis je n'ai plus jamais demandé un autographe. Ah si il y a Sophie Marceau avec une photo, elle a été super gentille avec moi.

Sylvie Jacquy
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2007 - 14:02

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Podium1pe2

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Auton9bi5
VINCENT BOUBA

Podium, le film une oeuvre cinématographique majeure, un bon film populaire orchestré par le trublion belge à tendance catholique Benoit Poelvoorde.

C’est pas évident de tenir tout un film sur son nom et sa réputation, de faire plein de promo etc... Bravo Benoît.

Saint Benoit, admirateur de Léon Bloy peut se féliciter, le 7 ème art est bel est bien le meilleur outil de propagande possible.
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2007 - 14:24


ENTRE SES MAINS

Arrow Arrow http://www.arkepix.com/kinok/DVD/FONTAINE_Anne/dvd_entre_ses_mains.html 102

DU JOUR AU LENDEMAIN
Arrow Arrow http://www.cinefil.com/cinema/fichefilm.cfm?ref=37192&photofilm=1 102
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptySam 17 Fév 2007 - 12:05

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Annefontaine1zt5
Entretien avec Anne Fontaine, réalisatrice de Entre ses mains

Vous avez librement adapté le roman de Dominique Barberis, “Les Kangourous”. Qu’est-ce qui vous intéressait dans cette histoire ?
J’ai découvert le manuscrit dans le cartable de mon fils ! Prune Berge, responsable chez Gallimard du département cinéma, avait confié ce texte à mon intention à une petite fille qui fréquentait la même école que lui. L’insolite de ma rencontre avec ce document a attiré ma curiosité. J’ai été immédiatement intéressée par l’héroïne, une femme à la fois effrayée et fascinée par le même homme. Dans le livre, l’homme est abstrait, il n’existe pas vraiment. J’ai rencontré l’auteur pour lui demander si elle acceptait que je la “trahisse”. Dominique Barberis m’a fait confiance. Ce qui m’intéressait, c’était de traiter, à partir d’une banale rencontre amoureuse, le glissement insensible du quotidien jusqu’à la folie et au tragique. Je tenais à ce que leur première rencontre se déroule dans le climat le plus naturel, le moins romanesque, afin de n’éveiller aucun soupçon chez le spectateur.

Votre film est un thriller intime.
Un thriller intime, oui, parce que je souhaitais créer une tension dramatique et tenir un climat de suspens uniquement sur des sensations, des émotions, avec une épée de Damoclès menaçant en permanence l’amour qui s’installe entre les deux personnages. Mais les codes du thriller ne m’intéressaient pas pour cette histoire. Je voulais que le spectateur entre directement en intimité avec Claire et Laurent, en traitant le presque rien, le non spectaculaire…

Laurent est difficile à cerner.
Il a un charisme, mais aussi une souffrance inhabituelle dont on n’arrive pas à isoler la source. Qui est ce type ? Quelle est sa vérité, sa réalité ? C’est ce que se demande Claire qui, elle, sous son apparence lisse, souffre d’un déficit d’existence.

Il y a dans ce sujet un vrai défi de confronter le romantisme à l’horreur.
Le romantisme est induit par l’idée d’absolu. Pour chacun des deux personnages, l’autre est unique, un être d’élection, différent de tous ceux qu’ils ont pu rencontrer. Le paradoxe vient du fait que chacun voit en l’autre son salut et sa perte : Claire sait ce dont Laurent est capable, mais elle croit pouvoir le sauver ; Laurent sait ce que Claire imagine, mais il est prêt à se sacrifier pour lui donner raison. Je ne vois pas de contradiction entre le romantisme et l’horreur : la quête d’absolu débouche très souvent sur le monstrueux.

Pourtant Claire est une jeune femme tranquille qui travaille dans les assurances. Elle a un rôle rassurant…
Elle a choisi un peu par hasard ce travail où elle est confrontée à des catastrophes dites “naturelles”. Il y a à travers cette profession, l’idée - nous savons qu’elle est un leurre - de contrôler, et aussi d’alléger le malheur d’autrui.

Laurent est vétérinaire. On dit qu’un homme qui aime les bêtes ne peut pas être totalement mauvais.
Ça, je ne sais pas... Stéphane Bourgoin, le spécialiste des tueurs en série m’a confirmé que ce type de criminel exerce souvent une profession paramédicale. Laurent avoue ne pas croire à une relation construite et durable. Seul l’instant l’intéresse… Et Benoît Poelvoorde le fait admirablement passer, on pressent une souffrance, une impuissance relationnelle avec les femmes.

La personnalité effacée de Claire le rassure.
Sa discrétion, et même une sorte de fadeur apparente, le rassure. Claire n’a pas une sexualité affichée, agressive. Il peut lui parler autrement qu’aux filles avec qui il boit des verres le soir quand il “chasse” dans les boîtes. Il lui dit d’ailleurs de manière innocente, “vous avez une façon de parler aux gens, de les aider qui les rassure”. Avec elle, il abandonne ses méfiances, ses masques. On sent qu’il est tenté de tout lui avouer.

On se demande si Laurent voit Claire comme un ange gardien ou comme une proie.
Le film joue avec ces deux idées. Claire pourrait devenir une proie, si on devine qu’il est le tueur. Et aussi un ange gardien, car elle le protège de ses démons. Cette rencontre lui amène un espoir absolument inattendu, inespéré et terrible, car Claire vient toucher cette zone où il se révèle comme un être qui souffre de son impossibilité au monde. Claire devient alors l’incarnation d’une possibilité. Pourra-t-elle se concrétiser ou pas ? La question porte sur sa souffrance, pas sur sa culpabilité.

Vous voulez dire que ce genre de criminel n’est pas coupable ?
Non, je veux simplement dire qu’un film n’est pas le meilleur outil pour traiter des responsabilités sociales ou morales, alors qu’il permet de mieux éclairer la dimension émotionnelle et affective. S’intéresser aux sentiments d’un “monstre”, ce n’est pas l’absoudre…

Vous avertissez le spectateur de la présence en ville d’un tueur de femmes sans quasiment montrer ses crimes. On peut penser que Claire fantasme quand elle fait le lien entre ce meurtrier et Laurent qu’elle vient de rencontrer.
Dans une ville de province, une série de meurtres a forcément plus d’écho sur les gens que dans une capitale. Au départ, Claire est troublée, elle éprouve une forme d’attirance pour Laurent puis assez vite, se mêlent des doutes, une instabilité qui la pousse à faire la connexion entre Laurent et ce tueur recherché dans la région. Plus elle avance, plus elle est confrontée à cette question, car elle interprète chaque coïncidence comme un signe sur lequel elle fonde son soupçon. A un moment donné, Laurent, visiblement déprimé, lui demande de rester avec lui au lieu de partir en week-end dans sa famille. Elle y va tout de même et apprend qu’un nouveau meurtre a été commis à Lille. Quand, à son retour de week-end, Laurent lui offre un souvenir ramené du Havre, on peut lire sur le visage de Claire la frayeur rétrospective et le soulagement. Ce rétablissement de la situation est très important car leur histoire d’amour peut continuer. Plus leur histoire avance, plus les deux visages de Laurent se fondent pour elle en un seul.

Claire se laisse-t-elle aller à ses fantasmes pour se livrer aux délices de jouer à se faire peur ?
Malgré son mari et sa petite fille adorable, Claire est un peu chloroformée dans une vie beige, en demi-teinte. Cette rencontre va raviver un sentiment enfoui d’effacement d’elle-même dont elle souffre depuis longtemps. Son mari est photographe, et c’est elle qui éprouve cette sensation intérieure de ne pas arriver à imprimer la pellicule de la vie. De nombreuses personnes ont ce sentiment de vivre à côté de soi, à côté de sa vie. Il suffit parfois que quelqu’un pose un regard sur vous pour enflammer ce qui est complètement tapi et sourd. Avec ses lunettes et son petit chignon, Claire tient sa sensualité en retrait. Elle a quelque chose d’une Bovary. Elle n’est pas dans la revendication, elle s’ennuie et ne le sait pas. Cette rencontre révèle une violence sous-jacente, un désir très fort d’aller vers l’inconnu.

Madame Bovary passait outre l’interdit de l’adultère. Claire, elle, ose risquer sa propre vie.
Quand elle imagine que Laurent pourrait être un tueur, elle ne recule pas. Elle surpasse ses peurs, elle va vers l’impensable, vers quelque chose d’opaque qu’elle ne peut absolument pas analyser. Cette histoire est de l’ordre de la possession. On peut penser aussi qu’il y a un aspect sacrificiel dans sa décision. Au moment où elle pourrait revenir vers son mari, et vers elle-même en quelque sorte, elle choisit d’aller au bout de son voyage, en sachant très bien que, morte ou vivante, elle ne sera plus jamais la même. Elle se coupe délibérément de tout possible retour en arrière. Ma volonté profonde était de ne fournir aucune fiche psychologique sur ces deux personnages. Quelques éléments sont avancés pour comprendre leur cheminement intérieur, mais aucune explication ne permet de se dire, “bien sûr, il ou elle a fait cela pour telle raison”.

Exposer la vérité sans limites d’une femme vous concerne personnellement ?
J’étais en train de monter le film quand m’est revenu en mémoire un souvenir qui brusquement m’a fait dire, “j’ai vécu moi-même l’amorce d’une situation analogue.” À l’âge de 18 ou 19 ans, j’avais lu dans Libération la petite annonce d’un homme condamné à perpétuité qui cherchait une correspondante. Pourquoi lui ai-je répondu alors que j’étais moi-même pleine de soucis à cette époque, je ne sais pas… J’ai correspondu pendant un an avec cet homme.
Un jour s’est posée la question de le voir. Je l’ai rencontré et j’ai donné comme condition à notre deuxième entrevue qu’il me révèle les motifs de sa condamnation, mais il a refusé catégoriquement. J’ai hésité assez longtemps avant de décider de couper le lien très particulier que j’avais établi avec cet homme. Je n’ai pas supporté de ne pas connaître sa vérité. J’étais déçue qu’il me traite comme quelqu’un qui pourrait le juger et qui ne serait pas capable de l’entendre.

Le film donne accès à la part du mal que l’on a en nous.
Ce qui m’intéressait, c’est de placer le spectateur face à ce qui ne peut pas se juger, ni même se comprendre. J’ai toujours été troublée par le fait que des personnes extrêmement charismatiques puissent être également dangereuses. Cette coexistence contradictoire, cette ambivalence est un des mystères de notre condition. Certains psychopathes parviennent à ignorer leur souffrance, d’autres non. Pour ces derniers, la douleur qu’ils éprouvent à accomplir des actes qu’ils ne peuvent pas s’empêcher par ailleurs d’accomplir les placent dans une impossibilité de vivre. C’est clairement à cette catégorie que Laurent appartient.

Il y a une forme de sensualité qui s’installe entre Claire et Laurent.
Ils ne couchent pas, mais il y a du désir. Vu le sujet, le fait qu’à un moment elle se jette dans ses bras, avec tout ce que ça implique, c’est un énorme passage à l’acte bien plus que si elle couchait dix ans avec lui. Peut-être aussi que la frustration souligne d’autant plus la sensualité qu’elle la retient. J’ai en moi l’idée un peu aberrante que plus la porte est étroite, plus les sensations sont exaltées. Ce couloir tellement mince, seuls eux deux pouvaient le trouver. C’est l’idée de la rencontre inédite, et donc aussi du rapport inédit.

C’est la première fois que vous traitez du couple dans un film.
Oui, c’est ce que je me suis dit, je peux affronter le couple aujourd’hui, traiter de ce qui se passe entre un homme et une femme sans qu’un troisième personnage vienne de manière oblique détruire ou déstabiliser le jeu. Évidemment, c’est un drôle de couple ! La nature si particulière de ce couple m’a obligée à me concentrer presque exclusivement sur leur histoire. J’ai pensé qu’une installation naturaliste, la réalité de leur vie familiale ou sociale, risqueraient de diluer la singularité de leur itinéraire.

La copine de Claire est plus délurée… Elle multiplie les aventures sexuelles sans parvenir à rencontrer l’amour.
Elle a un côté sexy, et en même temps, on la sent un peu perdue. Tous les personnages du film souffrent d’un déficit affectif.

Avez-vous entrepris des recherches particulières pour profiler le personnage du tueur de femmes.
Oui, je tenais à sa véracité. Après m’être longuement documentée, j’ai discuté du sujet avec Stéphane Bourgoin, qui a rencontré 70 ou 80 tueurs en série de différents profils, et a publié “Les serial killers sont parmi nous”. Il a lu mon scénario et m’a dit que, du point de vue du comportement, Laurent lui paraissait vraisemblable.

Vous avez réuni un couple d’acteurs idéal pour cette histoire, et vous les entraînez dans des émotions qu’ils n’avaient jamais abordées auparavant.
J’ai immédiatement pensé à Isabelle Carré, pour son talent bien sûr, et aussi parce qu’elle peut représenter cette “fille d’à côté” que tout le monde connaît, dont on ne se méfie absolument pas. Isabelle a une fraîcheur, une clarté, elle m’a semblé parfaite pour le rôle car elle ne diffuse aucune sexualité agressive, aucune ambiguïté. Son exactitude dans le jeu est sidérante. Sa ténacité force l’admiration. Elle s’investit à fond dans la préparation de son personnage, et ensuite elle fait en sorte que ce travail ne se voit pas. Pour moi, Isabelle est comme une petite sœur, je ressens un lien familial très fort.

Benoît Poelvoorde donne lui aussi une émotion rare à son personnage. Il est d’une sobriété inquiétante dans ce rôle inattendu.
Physiquement, je voulais un acteur qui ne soit pas trop beau garçon, tout en ayant du charme. Il fallait aussi que l’on ressente une sorte de douleur cachée. Je savais que Benoît saurait exprimer mieux que quiconque la fébrilité du personnage, son trouble, sa pudeur aussi. J’appréhendais sa réaction, me doutant que ce rôle puisse lui faire peur. Benoît a longuement hésité car il pensait humblement ne pas être capable d’affronter ce personnage. Il m’a fait confiance. On était tous les deux motivés par le même désir d’aller dans une expérience inédite. Le travail fut parfois douloureux pour lui car je lui ai refusé l’accès au moniteur vidéo, et Benoît a l’habitude de vérifier dans les comédies, après chaque prise, si son jeu fonctionne. Pour la première fois aussi, il a eu à tourner des gros plans muets. Je pense que les acteurs se sentent réconfortés quand ils savent être sincèrement choisis pour eux-mêmes et non pas pour des raisons de marketing. Par la discrétion et la distinction de sa beauté intemporelle, Isabelle représente une sorte d’éternel féminin, Benoît aussi a quelque chose d’unique. Ce couple était idéal pour l’histoire, je n’aurais pas fait le film sans eux.

Vous avez choisi de tourner à Lille pendant les fêtes de Noël.
Une ville de province où tout le monde observe tout le monde est une caisse de résonance plus forte à la présence menaçante d’un tueur. Avec l’idée aussi que ce grand dérapage serait plus violent en période des fêtes de famille à Noël.

Quels étaient vos partis pris de mise en scène ?
Je souhaitais une mise en scène plus brute, moins apprêtée ou théâtralisée que dans mes précédents films, avec un engagement plus physique. J’ai demandé à mon chef opérateur, Denis Lenoir, de travailler avec une caméra à l’épaule discrète, pour créer à la longue cette sensation de vacillement et de dérapage.

Vous avez eu la belle idée de confier à Pascal Dusapin sa première musique de film.
Pascal Dusapin est l’un des plus grands compositeurs français de musique contemporaine. J’ai beaucoup aimé la façon dont il m’a parlé du film. À l’exemple d’un acteur, la musique devait s’intégrer comme un élément à part entière au moment où les mots ne peuvent plus rien exprimer. Je suis ravie de cette collaboration qui sort des chemins traditionnels.



Entretien avec Anne Fontaine
(extrait du dossier de presse du film)
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptySam 17 Fév 2007 - 12:08

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Benoitpoelvoorde2tj7


Entretien avec Benoît Poelvoorde à propos de son rôle dans Entre ses mains

Quelles ont été vos premières réactions à la lecture de ce scénario ?
Nous sommes amis avec Anne Fontaine depuis plusieurs années. Elle connaissait mes réticences sur ce genre de sujet. En effet, il y avait dans son scénario tout ce qui me rebutait de prime abord : un personnage dépressif, des scènes de séduction que je n’avais jamais osé aborder à l’écran… Alors, sachant que j’allais refuser, Anne m’a tout d’abord envoyé le scénario, non pas pour me proposer un rôle, mais simplement pour demander mon avis, et lui conseiller des noms pour d’éventuels interprètes. Enfin, c’est ce que j’ai cru, j’aurais dû être plus malin car malgré notre amitié, elle ne m’avait jamais demandé auparavant de lire ses scénarios ! J’ai donc découvert cette histoire que j’ai trouvée magnifique, mais elle n’était pas pour moi. Je lui ai proposé les noms de tel ou tel acteur. Anne m’a dit, “ah bon, tu crois…” C’était avant Podium (2003), on ne s’est pas vu pendant quelque temps, j’ai tourné d’autres films, puis Anne est revenue à la charge. Alors que nous étions au Festival de Yokohama, un matin, Anne a profité de l’effet du décalage horaire pour me demander de faire une lecture d’une séquence de la dernière version de son scénario en précisant, “si tu n’es pas bon, crois-moi, je ne vais pas m’engager dans une galère.” J’étais vaseux, fatigué, je n’avais pas dormi, et pendant deux heures j’ai fait un essai en tremblant comme une feuille. A la fin, elle m’a dit, “c’est très bien, tu devrais le faire...” Elle savait que je sortais d’un film où je m’étais un peu ennuyé, elle a insisté avec une élégante perfidie, “viens avec moi ! Là, au moins tu ne vas pas t’ennuyer…” Alors je me suis lancé, une part de moi voulait essayer. Ma peur était terrible, mais il y avait aussi l’excitation d’avoir à la surmonter. En fait, ce film est la thérapie la plus chère, enfin pas pour moi, puisqu’elle m’a été offerte comme un cadeau !

Laurent, votre personnage, dit avoir “une personnalité contrastée”. Comment le définiriez-vous ?
Laurent a un rapport impossible avec les femmes, “je n’ai jamais été amoureux, je ne sais pas si je pourrais…”, dit-il à Claire avec sincérité. Cet homme est terrorisé par son désir, et face à cette peur, à cette incapacité de le satisfaire, il préfère le détruire, et oublier la personne, la nier, la faire disparaître. Laurent, c’est une “nuit américaine”.
C’est un soleil noir, un soleil avec une lumière nocturne. Son romantisme me touche. Finalement, je le voyais comme un héros romantique. Il fait partie de ces gens mélancoliques qui sont comme agités de soubresauts. Quand il ose se dévoiler, il se rétracte tout de suite, il revient en arrière pour se protéger, comme dans la scène devant le cours de danse. C’est que de la souffrance. Et à la fois, il a une forme de cynisme, à force de noircir la perception du monde, la gravité des choses ne l’atteint plus. J’aime bien l’idée que le film ne condamne pas cet homme. On a tous en nous une part noire. Je n’ai jamais condamné mes personnages. En fait, je l’aimais bien Laurent. Le personnage de Claire aussi me touche, parce que, comme lui, elle ose la transgression. Je suis très intéressé par la transgression car le plaisir intervient toujours dans la transgression.

Pourquoi parlez-vous de romantisme à propos de Laurent ?
Laurent a gardé un côté adolescent. C’est un enfant du siècle passé. Il rêve que l’époque soit plus romantique. Il aimerait dire “je voudrais seulement qu’on dorme ensemble.” Dormir ensemble, c’est plus intime que faire l’amour, c’est partager les rêves… Il préfère les jeux de l’amour, les amours platoniques. Il aurait envie de dire, “ne niquons pas !” C’est enfantin, je l’ai joué comme ça. Il est troublé quand les femmes se donnent facilement. D’ailleurs, il n’est pas le seul, les hommes sont de plus en plus désarçonnés par les femmes qui de plus en plus prennent les commandes.

Celles qu’il drague dans la boîte.
Oui, mais ce n’est pas un prédateur, un chasseur, même s’il se dit comme cela, c’est surtout un baratineur. C’est un mec qui boit et une fois qu’il est pété, complètement à la ramasse, il est troublé par son désir et peut passer à l’attaque, enfin c’est ce qu’il croit. La scène où il regarde Claire dans la boîte était difficile, mais ça m’intéressait d’avoir à jouer ce rapport à l’alcool, cette façon de perdre pied, de basculer, ce jeu avec la peur, avec la transgression. Ce n’est pas Bourvil en mec bourré qui fait l’eau ferrugineuse !

Alors, pourquoi Claire, pourquoi elle ?
Pour sa pureté, pour l’innocence. Claire a cette apparence lisse sans aspérités… Quand on la découvre avec sa beauté de porcelaine, son petit chignon impeccable et ses lunettes, on se dit, “ce n’est pas possible que ce petit machin tout droit n’ait pas une petite fêlure !”. D’ailleurs, Claire est bien plus fêlée que Laurent. Normalement, elle aurait dû l’envoyer balader. D’ailleurs, Anne voulait que l’on garde une timidité entre nous. Elle n’a pas voulu qu’on se voit pour des lectures pendant la préparation, sauf pour un dîner mémorable une semaine avant le tournage, où l’un en face de l’autre, on se regardait, coincés. Moi qui ne me gêne pas pour être grivois, là, devant la princesse, c’était silence, on m’entendait plus ! On a gardé tout le film une sorte de distance timide, une pudeur, comme si quelque chose ne s’était pas accompli. Mais, c’est l’histoire !

Il tombe réellement amoureux d’elle.
Il est troublé par Claire qui a aussi sa part de folie, troublé de rencontrer presque un alter ego. Ils se reconnaissent, les gens qui se ressemblent se cherchent et s’attirent. Claire et Laurent sont deux paumés, deux isolés. L’une a choisi la sécurité dans un cadre normatif social et familial, et l’autre a basculé. Mais Claire avoue sa solitude en parlant de sa “transparence”, et Laurent est un petit homme gris que personne ne regarde quand il marche dans la rue avec son grand manteau. Ce sont des gens absents. Lui, c’est le syndrome de l’homme invisible. C’est le genre de type qui peut rester le bras en l’air pendant une heure dans un café sans qu’un serveur le voie. Il y a des jours comme ça où l’on se dit “c’est marrant, je crois qu’on est dans une journée invisible.” Tu as l’impression qu’on ne te calcule pas, comme Claire et Laurent. Au fond, ce sont des gens très ordinaires. Je trouve ce scénario formidable parce qu’il rend l’ordinaire, extraordinaire. C’est difficile à dire, mais le fait que Laurent passe à l’acte, c’est comme une métaphore dans ce film. C’est la part extraordinaire, presque fictionnée. Dans la vie ordinaire, on ne tue pas les gens !

Comment interprétez-vous son geste final ?
A mon avis, pour lui, la vie n’est pas supportable, mais il n’a pas le courage de se suicider. Peut-être Claire lui donnet- elle le courage de le faire… Ou bien, il se tue pour ne pas la tuer. Peut-être aussi qu’il a l’impression de disparaître avec elle, comme ces amants romantiques, comme Stefan Zweig et sa femme qui se sont empoisonnés en se tenant main dans la main. L’amour absolu, quoi ! La fin laisse des tas de portes ouvertes, j’aime ça.

Comment approcher un personnage aussi complexe ?
À l’instinct. Je ne prépare aucun personnage, surtout pas celui-là. Je l’ai joué entièrement au premier degré. J’ai besoin seulement de comprendre ce que j’ai à faire. Alors si je le ressens, je le sors sans réfléchir. Il m’arrive de faire des remarques sur certains dialogues. Les scénaristes, souvent, ne font pas assez confiance à l’acteur, ou plutôt ils en rajoutent dans le texte pour qu’à la lecture du scénario, les futurs financiers du film aient bien la perception de toutes les intentions du film ! Anne m’a obligé d’aller voir un vétérinaire pour apprendre à recoudre une lionne, mais sincèrement ce n’est pas chinois ! Moi, je suis instinctif, j’ai besoin du premier degré. Je crois à la vérité de l’instant, de la situation. Et c’est là qu’Isabelle Carré prend toute sa grandeur. Je l’appelais la “Rolls Royce”.

Vos méthodes de travail sont très différentes.
Isabelle est complètement dans la scène et ne fatigue jamais, après 25 prises, elle est toujours là. Incroyable ! Si je n’avais pas eu Isabelle en face de moi, qui me rendait le regard… Il fallait vraiment que j’aie en face de moi une fille qui m’écoute, d’ailleurs, c’est l’histoire. Je vous assure qu’Isabelle, quand elle me regardait, elle m’aimait profondément ! Après la première semaine, j’étais complètement démoralisé, Isabelle m’a dit “si tu regardes le sommet de la montagne, elle paraît trop haute. Dis toi qu’on va l’escalader petit à petit, pas à pas.” Elle m’a tenu à bout de bras.

Quelles étaient les scènes que vous appréhendiez ?
Toutes ! Heureusement, tous les soirs, Anne Fontaine voyait avec moi la scène du lendemain en me disant “est-ce qu’il y a encore quelque chose qui te gêne ? Est-ce que tu la sens ?” On faisait des tas de lectures où Anne jouait le rôle de Claire. Je dois avouer que sur ce film, je n’étais pas le roi de la vanne, j’en menais pas large. La scène finale, c’était terrible ! Anne avait tellement peur que je lâche qu’elle a tourné tout le film dans sa chronologie, de manière à ce que la progression du personnage soit respectée.

Que retenez-vous de cette expérience ?
Le plaisir de ce travail avec Anne Fontaine, j’apprécie la qualité de son écoute, son côté coriace, son amour des acteurs, on en a tellement besoin ! Anne savait que je crevais de trouille, mais elle ne lâchait pas. Rien ne peut l’ébranler, je l’appelais le “menhir” ! Et elle sait conduire son bateau. Isabelle Carré m’a appris la confiance de la simplicité. J’ai tellement l’habitude qu’on me foute dans un cadre et qu’on me dise “allez, fonce !”, et je me mets à gesticuler, à porter la voix. C’est la première fois de ma vie qu’une réalisatrice me demande de murmurer. Et puis tous ces plans sans un mot… à chaque fois, un gouffre ! Ça n’a pas été facile…

Vous voulez dire que ce film a complètement transformé votre travail d’acteur au cinéma.
Oui. A partir du moment où Anne m’a interdit le combo, forcément, elle a ramassé tout mon stress. Je me braquais, comme une gamine effarouchée la première fois ! Mon seul miroir, c’était les yeux de la réalisatrice et de l’actrice. L’actrice, j’avais confiance, elle joue avec moi, elle mouille le maillot avec moi, pas de problème. Mais la réalisatrice, il faut avoir une totale confiance. En plus, une femme ! C’était la première fois que je travaillais vraiment avec une femme. Grâce à ce film, j’ai évacué mes peurs d’acteur. Jusque-là, il y avait certaines émotions que je refusais de livrer à l’écran, à présent je pourrais le faire “fingers in the nose” !



Entretien avec Benoît Poelvoorde
(extrait du dossier de presse du film)


Dernière édition par le Ven 23 Fév 2007 - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptySam 17 Fév 2007 - 12:33

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 38791entresesmainswk7

Le baiser mortel de Poelvoorde…

Si les talents de comédien de Benoît Poelvoorde ne sont plus à prouver, nous attendions néanmoins depuis longtemps le film qui lui offrirait LE rôle dramatique de sa vie, changeant radicalement avec l'image du grand gaillard un peu benêt qu'on adaptait pour lui à toutes les sauces, de Podium aux Portes De La Gloire ou au Vélo De Ghislain Lambert et autres Narco. C'est chose faite avec Entre ses mains, thriller psychologique signé Anne Fontaine, où l'acteur incarne un homme aux multiples facettes, mystérieux et intrigant.

Claire (Isabelle Carré), la trentaine, mariée, un enfant, travaille aux sinistres d'un grand cabinet d'assurance, Laurent (Benoît Poelvoorde) est vétérinaire. Ils se rencontrent pour un dégât des eaux. Il la séduit, elle se laisse séduire. Un serial killer fait alors la une des infos. Le doute s'installe chez Claire, chez nous aussi. La réalisatrice de Comment J'Ai Tue Mon Pere instaure pour cela une ambiance à la fois étrange et envoûtante, soignant particulièrement décor, lumière et musique.
Poelvoorde n'en oublie pas pour autant son humour surprenant à travers quelques répliques bien senties et jusqu'au bout, on l'aime, même dans les pires moments, on arrive à avoir de la tendresse pour lui, de la compassion… Et donc à douter de ce qu'il est vraiment. Isabelle Carré est elle aussi parfaite dans le rôle de la femme perdue, inquiète et amoureuse. Elle - on - est comme hypnotisé par cet homme si énigmatique.
En associant très justement histoire d'amour et thriller, Anne Fontaine nous fait ainsi pénétrer naturellement dans l'intimité des personnages. Leur histoire n'en est que plus forte.

Un film parfaitement maîtrisé de bout en bout, un suspense sur le fil du rasoir - du scalpel - qui bascule régulièrement d'un côté et de l'autre, sans vraiment que l'on sache où se situer.

Amélie Chauvet
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptySam 17 Fév 2007 - 12:36

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Entresesmains2005093006oo8

Entre ses mains » raconte la liaison qui naît au quotidien entre un vétérinaire et une jeune employée d’assurances, mère de famille et mal mariée. Un rôle tenu par Isabelle Carré, tout aussi surprenante. « Pour mieux nous déconcerter, car le malaise doit être omniprésent, Anne m’a interdit de rencontrer Isabelle avant le tournage. D’où ce sentiment de timidité que j’ai vraiment éprouvé pour elle devant la caméra, et que j’ai, comme à mon habitude, corrigé par l’ironie. Sauf que cette fois les personnages vont jusqu’au bout d’eux-mêmes, ce que j’avais toujours évité jusque-là. »
« Entre ses mains » détonne en conséquence énormément dans l’œuvre de Poelvoorde et donne l’impression d’ouvrir des horizons neufs à un acteur jusque-là apprécié pour son intense qualité de pitre. « Je me suis beaucoup caché
derrière des masques, c’est vrai. Il faut que vous le sachiez: j’ai eu une jeunesse de petit con. Peut-être est-ce le fait d’avoir habité en face de l’église Saint-Loup, à Namur, où Baudelaire fit une chute, victime de paralysie. Namur est une ville de catholiques romains extrémistes. J’appartenais à une bande de dandys provocateurs, prétentieux et littéraires. Je cultivais un dédain suprême. J’étais des Esseintes, Huysmans était mon Dieu, “A rebours” mon livre de chevet. Je recherchais le beau dans l’ignoble. J’avais un avis sur tout. On m’appellais Dixit, c’est tout dire. »
En ce temps-là, le vrai-faux artiste avait tout de même réussi l’entrée à l’école de dessin Saint-Luc qui, en Belgique, depuis des siècles, a formé les Bruegel, Rubens, et jusqu’à Hergé, Franquin et les grands de la bande dessinée. « Ma chance, c’est que Rémy Belvaux, qui étudiait, lui, à l’Insas, école de cinéma chic de Bruxelles, détestait les films culturels belges qu’on célébrait à l’époque. “C’est arrivé près de chez vous”, dans lequel il m’a demandé de jouer, avait tout pour me plaire: c’était railleur, extrême, ravageur, avec tout de même quelque chose de profond sur, disons, l’arrivée de la télé-poubelle. Or le succès inattendu du film nous a obligés à nous calmer un peu: on ne peut pas cracher longtemps à la gueule de gens qui nous comprennent. A 24 ans, j’étais sorti de ma période trash. Peu à peu, j’ai compris ce que je voulais faire en tant qu’acteur: rendre l’ordinaire extraordinaire. Le réel ne m’intéresse pas, mais Batman non plus. Ce qui me touche, c’est un homme qui un soir s’habillerait en chauve-souris, grimperait sur un toit, voudrait sauver le monde, aider les pauvres, et qui n’aurait aucun pouvoir. En fait, je me fous de l’histoire. Un jour, je ferai un film et on sera surpris, parce que je ne montrerai que des gestes, des attitudes comme j’en vois chez des inconnus, qui me bouleversent, sans même qu’ils révèlent quelque chose. »
De cette filiation avec la grande peinture Poelvoorde garde le goût du motif original, qui le pousse à choisir des films déconcertants. Il a dit non à Resnais (avec qui, finalement, il va tourner quand même) et oui à Philippe Harel pour le rôle d’un coureur cycliste raté dans « le Vélo de Ghislain Lambert ». « J’adore le film. J’aime les combats perdus vaillamment menés par les oubliés de la chance: voir “Podium”. » Ce qui le charme aujourd’hui, c’est être dirigé par des femmes (soit Nicole Garcia, « un ange de douceur », soit Anne Fontaine – « une énergie terrible: derrière son dos, je l’appelle Leni Riefenstahl »). Et il commence à comprendre son métier d’acteur: « Un homme équilibré, c’est 50% de retenue et 50% d’exhibitionnisme. Un comédien équilibré, c’est le contraire. »

« Entre ses mains », d’Anne Fontaine. En salles actuellement.

Après ses débuts dans « C’est arrivé près de chez vous », de Rémy Belvaux, en 1992, Benoît Poelvoorde a notamment joué dans « Pour rire ! », de Lucas Belvaux (1997), « le Vélo de Ghislain Lambert », de Philippe Harel (2001), « Podium », de Yann Moix (2004), et « Tu vas rire mais je te quitte », de Philippe Harel (2005).


Par Alain Riou
Nouvel Observateur - 22/09/2005
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptySam 17 Fév 2007 - 14:35

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Conv2az1


A 38 ans, après de multiples aventures, le cinéaste Benoît Mariage emprunte enfin la voie du long métrage de fiction. Son film, dont l'accouchement a demandé près de cinq ans, est nourri de ses nombreuses expériences de vie et très proche de son interprète principal, Benoît Poelvoorde. Evoquant ceux de chez nous, le scénariste-réalisateur pose sur ses personnages un regard d'une tendre cruauté, et nous renvoie leur réalité comme le miroir de nos petits travers, qui souvent nous met en joie parce qu'il nous venge des autres,... et de nous-mêmes.Les convoyeurs..., c'est l'histoire d'un quartier populaire des environs de Charleroi, d'une famille et finalement d'un homme: Roger Closset.
Père de deux enfants, reporter photographe dans le journal local et grande gueule au front bas, Roger, qui n'est pas franchement satisfait de sa situation, cherche désespérément le moyen d'améliorer le sort de sa famille. Aussi, lorsqu'il, apprend que l'association des commerçants offre une voiture au premier de leurs concitoyens qui figurera au célèbre Guiness Book, Roger ne se sent plus. Après "mûre" réflexion, son choix portera sur le plus grand nombre d'ouverture de portes en 24h. Son fils Michel sera le champion. Peu importe que le gamin soit davantage passionné par sa copine Jocelyne et son émission de radio locale que par l'exploit sportif, il subira bon gré mal gré l'entraînement "à l'américaine" concocté par son père et un de ses amis. Refusant d'écouter autre chose que son obsession, Roger poursuivra son rêve jusqu'au bout. Mais cela n'ira pas sans dégâts et c'est dans la douleur qu'il prendra conscience que l'important est peut être ailleurs que dans ses rêves de gloire et d'argent.


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Poelvoorde fait exister ce personnage d'ordinaire crétin avec sa faconde habituelle. Il habite Roger Closset et brille de tous ses feux au risque de déséquilibrer le film et de le détourner quelque peu de son propos. Parce que les autres comédiens ont quelque mal à suivre un tel abattage et que l'histoire qui était au départ conçue pour être une mosaïque de personnages, de caractères et de situations diverses s'est, par la force des choses, recentrée sur le personnage du père. Est-ce une bonne chose? D'une part, ce personnage extériorisé tranche de façon heureuse avec ses partenaires, tous quasi muets, et donne au film l'accroche indispensable dont était totalement dépourvu, dans un registre semblable, La vie de Jésus de Bruno Dumont.

D'autre part, l'histoire aurait certainement gagné en force si Roger Closset avait pu affronter un protagoniste à sa mesure. On peut enfin rêver à ce qu'auraient pu donner face à un partenaire moins envahissant les formidables comédiens que sont Philippe Grand'Henry (émouvant simplet au grand coeur), Dominique Baeyens (l'épouse effacée), Bouli, ou la craquante Morgane Simon qui, à dix ans, fait preuve d'une ahurissante maturité de jeu.
Quoi qu'il en soit, la place prise dans le film par Benoît Poelvoorde n'est pas sans conséquence : le succès des Convoyeurs... dépendra en grande partie de la manière dont son personnage sera reçu par le public du film. C'est que, a priori, on n'a pas franchement envie de s'attacher à ce monstre d'égoïsme carburant à la connerie ordinaire comme un cycliste à l'EPO. Or, un film qui repose sur les épaules d'un personnage repoussant court le risque de ne pas accrocher ses spectateurs. Il faut donc aider l'identification en rendant à cette caricature de "beauf' " un visage humain: lui trouver des circonstances atténuantes et, par petites touches, le rendre émouvant ou, au moins, touchant. Là aussi, l'épreuve est passée avec succès. Certes, on ne peut s'empêcher d'être révulsé par l'épouvantable indifférence aux autres manifestée durant les trois quarts du film par Roger Closset. Mais on se dit en même temps que le quotidien de ce triste sire ne doit pas être drôle tous les jours, comme le notre d'ailleurs. Ses manques et ses frustrations sont ceux que la vie lui inflige, nous inflige, un peu tous les jours en cette fin de siècle grisâtre, dans ce pays en déliquescence où, comme dans la chanson de Semal, les convoyeurs n'en finissent pas d'attendre qu'il se passe enfin quelque chose de motivant.
Et finalement le film enfin attache et séduit parce qu'il sonne juste. Son histoire, Benoît Mariage l'a nourrie de son passé. De son expérience de réalisateur à StripTease, il tire son regard désabusé où la tendresse se fait cruelle et le cynisme jovial. Le métier de Closset, Mariage l'a pratiqué des années (photographe à Vers l'Avenir) et le quotidien de son personnage en est nourri d'anecdotes "qui ne s'inventent pas". De son reportage sur Radio Chevauchoir, il tire la séquence de l'émission de radio du fils Closset Et jusqu'à sa manière de filmer, ce noir et blanc granuleux, ces longs plans, ces cadres fixes et souvent larges, qui nous renvoie comme dans un miroir l'absurde et grise banalité du quotidien. Toutefois, parce que Benoît Mariage déborde de sensibilité, le film abonde en moments de grâce touchante: la déclaration d'amour de Jocelyne et Michel qui passe par la porte dressée sur nulle part, dans le jardin, le ballon que Roger offre à sa fille pour la consoler d'une de ses nombreuses "gaffes" et qui refuse de s'envoler, le regard de Félix, voyant partir son pigeon, la prunelle de ses yeux, qu'il vend pour venir en aide à ses amis. Ajouté au regard sur l'insensibilité quotidienne de certains personnages (le père de Jocelyne sur la robe de mariée de sa fille, "louée 3000 balles parce que cela coûte moins cher et que c'est quand même pour se marier à l'hôpital") et à l'humour absurde au quotidien, le résultat donne au final une comédie sociale attachante dont le moindre des mérites n'est pas de nous restituer notre identité alors que tant d'autres films, au contraire, ne cherchent qu'à nous en couper.

Marceau Verhaeghe

(mai 1999)

Les convoyeurs attendent
35mm, N/B, Dolby SRD, 94 minutes, Belgique/France/Suisse, 1999
Réal. : Benoît Mariage. Scénario, adaptation et dialogues : Benoît Mariage, Emmanuelle Bada, Jean-Luc Seigle. Int. : Benoît Poelvoorde, Dominique Baeyens, Bouli Lanners, Jean-François Devigne, Morgane Simon, Philippe Grand'Henry Directeur Photo et cadre : Philippe Guilbert. Son : Olivier Hespel. Montage : Philippe Bourgueil. Décors : Chris Cornil. Production : K2, RTBF, CCAV, K-STAR, CAB Productions.
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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMar 20 Fév 2007 - 22:38

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MessageSujet: Re: QUAND BENGI FAIT LE MENAGE....................   QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 EmptyMer 21 Fév 2007 - 13:00

QUAND BENGI FAIT LE MENAGE.................... - Page 2 Tournage8eq7
photos Bengi

A l’écran, il est plutôt du genre comique, pas romantique. Pourtant, dans le film «Entre ses mains» d'Anne Fontaine, Benoît Poelvoorde tombe amoureux.... d'Isabelle Carré.

Les femmes, c’est un peu la face cachée de Benoît Poelvoorde. On l’imagine entouré d’une bande de copains noceurs et farceurs, mais pas seulement. Et si Coralie, sa femme, préfère rester dans l’ombre, on a pu apercevoir Jacqueline, sa mère, dans quelques films. Il y a aussi Anna, son habilleuse, et Coco, sa maquilleuse. Et puis, bien sûr, Nicole (Kidman), son miroir aux alouettes... Paradoxes d’un grand acteur qui aura quarante et un ans le 22 septembre et qui engage, sous sa carapace de comique, un dialogue complice avec les femmes. “ Je préfère leur compagnie à celles des hommes, j’ai plus d’affinités avec elles. D’ailleurs, j’ai plus de copines que de copains. Ce que j’aime chez les garçons, c’est la fête, point. Les filles, je les trouve plus subtiles. Avec elles, je vais beaucoup plus loin. Il n’y a qu’avec elles que j’échange des livres, que je parle de musique. Elles sont plus sauvages, moins prévisibles et plus délicates. ” La preuve par dix.
La persévérante : Anne Fontaine
“ C’est la première réalisatrice qui a réussi à me convaincre. Je n’avais pas envie de faire des histoires d’amour, je ne m’en sentais pas capable – pourtant, Dieu sait que je suis prétentieux. Mais là, ça me mettait mal à l’aise. Anne m’a persuadé au bon moment. Je m’embêtais comme un enfant gâté, j’avais quarante ans, je me posais des questions, c’était une période délicate pour moi. Avec Anne, on se connaissait depuis longtemps, elle m’avait déjà dit qu’elle aimerait bien qu’on fasse quelque chose ensemble, et là elle a été très convaincante. Je n’avais pas confiance en moi, c’est vrai. Je l’ai fait, mais je ne le referai pas, non. Ce n’est pas mon truc. Ça m’a mis trop mal à l’aise, et en même temps ce film m’a appris plein de choses sur moi et m’a donné confiance. Comme une thérapie. Tu es regardé à travers l’œil de quelqu’un qui t’aime. C’était une femme en plus, c’est troublant. Le plus difficile, c’était les scènes du quotidien, comme boire un café avec une personne, lui dire qu’on était content de la voir... Je ne suis pas comme ça, j’ai besoin de ressorts comiques. Mon personnage, c’était “Derrick chez les dépressifs” – ce mec-là est complètement perdu. C’est une histoire romantique – j’aime énormément le romantisme –, et je pensais : allez, jamais dans la vie tu ne rejoueras un mec qui se suicide par amour... Il y avait une part de moi qui voulait le faire et une autre qui faisait de la résistance. Si je ne comprends pas ce que je fais, il faut m’expliquer. Pendant deux mois, tous les jours, Anne a dû affronter – à Roubaix, en plus – tous mes états d’âme, tous mes doutes. On avait des discussions incroyables. Aujourd’hui, je refuse encore de me voir comme ça. Je n’ai pas vu le film *, ni les rushes, ni le dossier de presse, ni même une photo. Je ne peux pas. Après, ça m’a aidé pour tourner avec Nicole Garcia **. C’était plus facile comme rôle aussi. Un loser qui sort de prison, c’est plus dans mes cordes qu’un vétérinaire qui gagne de l’argent. Et puis, avec Nicole, j’étais le figurant le mieux payé de France. Mais à elle aussi, je lui ai dit non la première fois. Comme toujours, je dis non et puis, après, je me frotte. Mais je rêvais de tourner avec des femmes, et la sensibilité de ces deux réalisatrices m’a totalement convaincu. Je suis même très admiratif. Une femme ne filme pas comme un homme, ne parle pas comme un homme, n’écrit pas comme un homme. C’est difficile à expliquer, mais il se dégage quelque chose de l’ordre du cru, de la vérité, de la consolation aussi, comme une sorte de grande tolérance, d’immense affection. On ressent une autre sensualité dans le film, dans les images, dans la manière de diriger. Mes rapports avec Anne et Nicole ont toujours oscillé entre la mère et la femme. Comme mes rapports avec les femmes. ”
* En salles le 21 septembre. Voir notre critique p. 72.
** Son film “Selon Charlie” sort le 11 janvier 2006.
La force tranquille : Isabelle Carré
“ Sans elle, ce film n’était pas possible. Isabelle m’a appris à avoir confiance dans le regard des autres. C’est un défaut que j’ai, je n’ai pas confiance. Mais là, je me suis regardé dans l’œil d’Isabelle, et si elle me disait que c’était juste, c’était juste. Elle avait une patience avec moi... Elle joue tout le temps, elle ne s’arrête jamais, elle ne se déconcentre pas. Il faut la voir travailler, c’est une Rolls-Royce. Pendant le tournage, nous avons conservé la pudeur entre nous. Et à cause de notre timidité à tous les deux, les scènes d’intimité étaient particulièrement terribles. Isabelle est plus chevronnée que moi là-dessus ; elle m’a beaucoup aidé, mais c’était très impudique pour moi. Sinon, elle est tellement pro qu’elle a résisté à tous mes assauts – non, ce n’est pas vrai ! J’ai un peu un humour de comique troupier, mais l’humour de caserne avec Isabelle, ce n’est pas trop sa tasse de thé. (Isabelle entre dans la pièce.) Isabeeeelle ! J’étais en train de dire du bien de toi, que tu avais résisté à tous mes assauts... Ma reine, ma princesse, ma Rolls-Royce, je t’ai appelée. ”
Isabelle : “ Est-ce que tu as lu “Tout est illuminé” ? ”
Benoît : “ Non, pas encore. ”
“ Parce que nous, on s’échange des livres, et on se conseille les bouquins par SMS. Le dernier, c’était “Mes deux guerres”, de Moritz Thomsen (chez Phébus), que j’ai offert à Nicole Garcia aussi. Isabelle, tu lui donnes un livre, une semaine après, elle l’a lu et elle te le commente. Et celui-là, elle l’a vraiment adoré. ”
La complice : Julie Depardieu
“ Depuis le tournage de “Podium”, elle est comme ma sœur. On s’entend comme cul et chemise. On a beaucoup de points communs, on est un peu pareils. On est compliqués tout en étant très simples à comprendre. Mais on est très compliqués. ”
Les copines : Karin Viard et Géraldine Pailhas
“ C’est particulier. Je les adore comme des copines de classe. On a fait ensemble “les Randonneurs”, c’était mon premier film normal. On s’est tellement bien amusés en Corse, on va recommenc... Ah, mais je ne peux pas le dire. Oui, on va faire la suite. ”
Un ange passe : Vanessa Paradis
“ Je l’ai rencontrée, on a tourné ensemble et je ne l’ai plus jamais revue. Je me suis bien entendu avec elle, elle est très gentille. Elle est dans la vie comme on la voit. Un petit ange. Mais c’est pas une amie – je n’ai même jamais pris son numéro de portable. ”
Grande d'Espagne : Rossy de Palma
“ Rossy, je l’adore. Je me suis bien amusé avec elle. Elle a du chien, de la classe, vraiment. Je suis allé en Espagne avec elle : Rossy, c’est la reine de Madrid. Une Espagnole pure. ”
Une vraie pro : Zabou Breitmann
“ Elle m’a épaté. C’est une actrice époustouflante, avec un registre de jeu hallucinant. Elle peut faire ce qu’elle veut. C’est vraiment une grande actrice. On s’est bien entendus – en plus, j’avais des scènes de baisers avec elle. ”
Bonnes pâtes : les femmes de ses copains
“ Alors elles, elles ont du mérite à me supporter car je suis très envahissant, physiquement et psychologiquement. Par exemple, avec mon camarade, je vais aller faire une fête qui va se finir très tard et, neuf fois sur dix, je dors chez eux... Je reconnais que j’ai un caractère assez particulier : je suis assez nombriliste, égoïste et très égocentrique. Alors, souvent, elles n’en peuvent plus. Pourtant, c’est avec elles que je me confie en premier. Elles connaissent mes travers, mes défauts. Isabelle Doval, voilà un bon exemple. Je l’adore. On se voit souvent – c’est la femme de Jojo (José Garcia, NDLR). C’est un couple parfait, Jojo et Isabelle. Le nombre de fois qu’elle m’a vu traîner chez elle et qu’elle s’est dit : mais quand est-ce qu’il va partir ? C’est la première réalisatrice qui ait pensé à moi, même si c’était pour trois jours de tournage (dans “Rire et châtiment”, NDLR). Elle est enthousiaste, sincère et attentive aux autres, ce qui est assez rare. Isabelle et toutes les autres, je leur rends hommage. ”
À l'origine : Jacqueline Poelvoorde
“ Ma mère m’a très bien élevé. Elle m’a toujours dit : “Fais ce que tu veux, du moment que tu ne fais de mal à personne.” J’ai fait ce que je voulais, j’ai toujours évolué sans contraintes. J’ai reçu beaucoup d’amour : j’ai été très gâté. Elle a joué ma mère dans les films, car (avec l’accent belge, NDLR) qui peut mieux jouer ma mère que ma mère ? Elle fait aussi très bien les femmes qui pleurent (rire), alors qu’elle n’est pas du tout pleureuse. J’ai un peu une maman comme celle de Jean-Paul Rouve, ce qu’il appelle une “mère juive catholique”. ”
Une certitude : la Tour Eiffel
“ C’est aussi une femme de ma vie. Je l’adore. Pour ça, je suis un vrai provincial. C’est à la fois la première image de Paris et un monument qui me rassure : quand elle est là, tout va bien. À Namur, dans mon bureau, j’ai une très jolie photo d’elle, une vieille image de 1900 qu’une amie m’a offerte. Pour “Podium”, on m’avait prêté un appartement situé à côté d’elle, et la regarder tous les matins me donnait du courage. De mon pied-à-terre parisien, on ne la voit pas, mais j’aurais bien aimé. Je la trouve magnifique à tout moment. Le soir, quand il pleut, quand elle est dans les nuages... Ça fait baltringue d’aimer la tour Eiffel, mais voilà, elle me rassure et je l’adore ! ”




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