Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  votesvotes  
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 INTERVIEW YANN MOIX

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
so
WEBMASTER
WEBMASTER
so


Féminin Nombre de messages : 603
Age : 42
Date d'inscription : 15/04/2006

INTERVIEW YANN MOIX Empty
MessageSujet: INTERVIEW YANN MOIX   INTERVIEW YANN MOIX EmptyDim 3 Sep 2006 - 13:11

INTERVIEW DE YANN MOIX
Le Moix et le surmoix

L’auteur de ‘Podium’ se jette dans la rentrée littéraire avec ‘Panthéon’, un "roman moderne" dans lequel il pimente son autobiographie de l’hagiographie de François Mitterrand, brisant au passage quelques conventions de la langue française. Eclairage rapide.


Après la vie d’un sosie de Claude François et celle d’un kamikaze du 11 septembre, c’est la sienne que Yann Moix raconte. Enfant battu puis matheux forcé, "aspirant Moix" dans une caserne, stagiaire ou chauffard, il se livre avec urgence, vite et fort, entre deux épisodes confus et sans doute superflus d'un feuilleton en hommage à François Mitterrand. Le style peut désarçonner, les critiques fuser, tout, chez Moix, est assumé.


Ce roman est-il vraiment autobiographique ?

Tout ce qui est écrit dans le roman est vrai.


Donc quand vous dites que Philippe Djian est un très mauvais écrivain, vous le pensez ?

Oui, c’est un très mauvais écrivain, il n’a pas écrit un seul mot juste. Il a pollué les années 1980 et les adolescents qui l’ont lu à l’époque sont passés à autre chose : aux dîners d’affaires, à la calvitie. Il est comme la musique des années 1980 : on ne peut pas la faire revivre.


D’accord mais revenons à ‘Panthéon’ : puisque c’est votre vie que vous racontez, pourquoi la mêler à celle d’un homme politique ?

Je le dis dans le livre : François Mitterrand et moi avons en commun le fait d’être les deux personnes les plus battues de France. Lui en politique et moi par mes parents. Et il n’y a pas que ça. Je suis fasciné par cet homme depuis tout petit. J’ai lu une phrase de lui alors que j’étais encore enfant, c’était : "On ne peut rien contre la volonté d’un homme." C’est inouï comme phrase. La volonté. Avec le risque de ridicule que cela comporte. Passer sa vie à dire qu’on veut être le plus grand écrivain du monde ne fait pas de vous le plus grand écrivain du monde. En ce qui concerne la littérature, ça ne marche pas vraiment car c’est subjectif. Mais annoncer pendant toute sa vie qu’on veut devenir président de la République si on ne le devient pas, c’est ridicule. François Mitterrand, alors qu’il avait déjà perdu tellement de fois, qu’il ne lui restait plus qu’une chance, il l’est devenu. Il est l’homme des situations désespérées. Entre la guerre d’Algérie, mai 68 où tout le monde voulait le taper et Giscard d’Estaing en 1974... C’est un vaincu qui a fini par être vainqueur. C’est ce qui me le rend proche, surtout quand je regarde mon parcours. Je suis parti d’un milieu petit bourgeois étriqué de province - qui est celui de beaucoup d’écrivains -, avec des parents qui ne juraient que par les grandes écoles. Et tout ce que j’ai réussi, c’est le fruit de ma volonté. Comme lui, quand je suis arrivé à Paris je ne connaissais personne. J’ai séduit des femmes, à la force du poignet, j’ai fait des livres, jamais par piston, j’ai réalisé un film...


Mais pourquoi ne pas parler de vous directement ?


Ce n’est pas un déguisement, c’est par modernité. L’intérêt d’écrire un roman, c’est de trouver des formes nouvelles. Moi je trouve que ce roman est moderne. La structure narrative alterne entre mon histoire et celle d’un homme d’Etat. Personne ne fait ça. Les romans sur les souvenirs d’enfance, tout comme les biographies d’hommes politiques, il y en a beaucoup. Mais la structure que j’ai créée pour ‘Panthéon’, je ne la connais pas ailleurs. Je voulais faire un objet littéraire moderne.


C’est pour cela que vous utilisez beaucoup de néologismes et que vous détournez la ponctuation ?

Les néologismes, c’est vieux comme Hérode, on a toujours inventé des mots. Il n’y a qu’à voir l’allemand : c’est une langue faite de néologismes. En revanche, quand je dis "je mourrai à la : mort", là je crée une rupture. Les deux points qu’on retrouve partout dans ce roman, c’est une marque de fabrique. Comme les points de suspension de Céline. Là où certains mecs mettent des mots en italique pour mettre l’accent sur un mot, moi je mets deux points. C’est comme ça que je parle. Cela va peut-être déranger les lecteurs au début mais ils vont s’y faire. Au bout de vingt-cinq ou vingt-sept romans, ils vont s’y habituer.


Vous avez besoin de vous identifier à des gens comme Mitterrand ou Charles Péguy qu’on retrouve tout au long du roman ?

Quand on vit dans la crainte de ses parents, on a besoin de trouver refuge auprès d’idoles. Je fonctionne par admiration. Je n’ai pas fait ‘Podium’, parce que Claude François m’intéresse, mais parce que ça m’intéresse de voir comment on peut s’identifier à ses idoles. J’ai une capacité d’admiration phénoménale.
D’ailleurs j’admire beaucoup plus de gens que je n’en méprise. J’aime Fassbinder, Rossellini, je peux passer des heures au Louvre devant un tableau de Watteau ou de Fragonard. Je peux lire cent fois ‘La Femme pauvre’ de Léon Bloy. J’aime Franck Zappa et Iggy Pop. C’est important de se choisir des idoles. C’est important aussi d’avoir un spectre très large. D’ailleurs, mon prochain roman sera consacré à John Lennon. Mille pages sur sa vie. Le titre sera ‘Quarante ans dans la vie de John Lennon’. C’est mon éditeur qui a trouvé ça. Je trouve ce titre génial, parce que ça veut dire que la vie de Lennon ne se résume pas aux quarante années qu’il a passé sur terre. Pour faire ce livre, je vais aller rencontrer Yoko Ono, Paul McCartney, Mark Chapman... J’ai aussi un film en cours, 'Cineman', avec Benoît Poelvoorde dans le rôle d’un professeur de mathématiques qui a le pouvoir d’entrer dans les films. Il va devoir aller délivrer Julie Depardieu, emprisonnée dans un film muet depuis 1917...

Propos recueillis par Emilie Valentin pour Evene.fr - Août 2006
Revenir en haut Aller en bas
https://benoitpoelvoorde.actifforum.com
BENGI*
Admin
Admin
BENGI*


Féminin Nombre de messages : 1637
Age : 75
Localisation : BANLIEUE - PARIS.
Loisirs : PHOTO - PEINTURE - CINEMA.
Date d'inscription : 25/04/2006

INTERVIEW YANN MOIX Empty
MessageSujet: Re: INTERVIEW YANN MOIX   INTERVIEW YANN MOIX EmptyMar 5 Sep 2006 - 17:36

merci pour l'info SO!!!! flower .... je retiens des dires de Yan Moix:

"J’ai aussi un film en cours, 'Cineman', avec Benoît Poelvoorde dans le rôle
d’un professeur de mathématiques qui a le pouvoir d’entrer dans les films. Il va devoir aller délivrer Julie Depardieu,
emprisonnée dans un film muet depuis 1917... "
à suivre donc,, ainsi que ce roman autobiographique Wink
peut-être un nouveau rôle pour BEN???
Revenir en haut Aller en bas
FRED

FRED


Masculin Nombre de messages : 226
Age : 38
Localisation : Aix en Provence
Date d'inscription : 20/04/2006

INTERVIEW YANN MOIX Empty
MessageSujet: Re: INTERVIEW YANN MOIX   INTERVIEW YANN MOIX EmptyMar 5 Sep 2006 - 17:42

Ca c'est uen sacrée interview cheers merci53
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fred-online.tk
Contenu sponsorisé





INTERVIEW YANN MOIX Empty
MessageSujet: Re: INTERVIEW YANN MOIX   INTERVIEW YANN MOIX Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
INTERVIEW YANN MOIX
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» INTERVIEW NARCO
» CINEMAN. YANN MOIX ET BEN: "DEUXIEME"....
» INTERVIEW
» interview du 10/05/2004
» interview audio

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: BENOIT POELVOORDE :: ARTICLES DE PRESSES ET INTERVIEWS.-
Sauter vers: