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 LES CONVOYEURS ATTENDENT

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BENGI*
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MessageSujet: LES CONVOYEURS ATTENDENT   LES CONVOYEURS ATTENDENT EmptyDim 25 Fév 2007 - 17:26

Belgique, terre de tournages

Une porte ouverte sur l'impasse sociale
Franca Rossi

LES CONVOYEURS ATTENDENT Marchienneesttw2

Pour «Les convoyeurs attendent», Benoît Mariage a sorti l'Impasse de la rue Jaumet de l'oubli.
Ce petit quartier de Marchienne était le «symbole d'un Charleroi en retard», selon les édiles.
Il va être assaini.


Marchienne-Docherie, quartier de Marchienne-au-Pont délimité par les terrils, enclave à la fois proche et isolée de l'activité industrielle environnante... Marchienne-Docherie nous attend. Ou, plus humblement, l'Impasse de la rue Jaumet. Un premier regard sur cette petite artère, perpendiculaire à la chaussée principale, amplifie les frissons provoqués par le froid.

Face à face, des bâtisses d'habitations en cours de démolition s'observent, par les fenêtres brisées, et comparent les biens amassés: détritus, déchets de maçonnerie, amas d'objets. Sur un mur de briques roses, le dessin d'un coeur où se lovent deux initiales fait office de panneau d'indication, en quelque sorte. Pour nous dire qu'ici, il y a eu de la vie, de l'amour et des rires. Eux le savent. Les complices du cinéma et de la vie n'attendent pas.

Benoît Mariage a introduit la caméra dans l'Impasse, au sens propre uniquement. Il l'a sortie de son ronronnement, de son statut de «ruelle sans issue», et de l'oubli dans lequel elle sombrerait, à la même vitesse que les parois de briques.

La Ville de Charleroi a en effet acheté les bâtiments, pour assainir ce mini-quartier, «symbole de laisser-aller, d'un Charleroi en retard» avait dit un édile en 2002. Et parmi les habitants expropriés, il y avait Augusta Chif, 71 ans, qui a pu prendre part à une scène de réveillon là-bas, une bouteille de champagne à la main, en dansant avec Poelvoorde! «On est six membres d'une même famille à avoir participé au film», explique la dynamique septuagénaire, «ils étaient vraiment sympa. Pour nous, c'était la toute première fois, j'étais émerveillée!».

Son beau-frère, Serge, témoigne aussi de la tornade de vitalité qui s'est introduite dans l'Impasse en 1998, au moment du tournage: «Ils étaient d'une gentillesse et d'une simplicité inimaginables! Ils nous demandaient si on voulait manger avec eux, on les aidait, c'était extra!».

Les anecdotes liées au tournage ont marqué ces figurants attachants, qui formulent leur constat avec le sourire: « Ils nous ont demandé s'ils pouvaient prendre une machine à laver et d'autres choses qu'on avait dans les mitrailles, pour ajouter à leur décor dans la maison inoccupée qu'ils avaient choisie! ».

Serge, qui, dans le film, était parmi les personnes attroupées autour du fils de Roger (Benoît Poelvoorde) manquant de tomber, se souvient aussi du courage des enfants «qui jouaient les scènes, les répétaient, malgré le froid. C'était impressionnant de les voir».

Pour la famille d'Augusta Chif, des images fortes emplissent, encore aujourd'hui, leurs yeux et leur maison de Goutroux: «Je me souviens de la scène de carnaval, à Dampremy. C'était la fête, j'avais fait un chapeau pour mon petit-fils», dit Augusta. Elle a pris part à plusieurs scènes «et je le referais volontiers. Sans problème. C'était tellement gai !».

Fermer 40.000 fois la porte

L'art dans l'art. L'humain dans la création. Des évidences? Comme un film qu'on visionne à l'envers, rapidement, l'Impasse se reforme, pierres et briques se solidarisent en blocs, puis en façades, en pièces habitables.

Là, sur le terrain d'Augusta, il y a un camion et, à côté, un petit groupe de personnes. C'est l'équipe des «Convoyeurs», qui n'attend pas une météo sereine pour faire s'envoler les faux-semblants, l'artificiel de nos vies, les impasses tues. Si le petit Michel s'entraîne à ouvrir et fermer 40.000 fois une porte en 24 heures, fantasme de son père (Poelvoorde), obnubilé par la récompense - une voiture - à la clé de ce record, le jeune garçon a pris part à une aventure humaine dont le chronomètre intérieur de chacun.

Tous auront pris la mesure de l'absurde et des défis dérisoires qui, comme l'Impasse, ne mènent nulle part. Sauf que l'Impasse... Elle est hors compétition. Elle a mixé le décor de cinéma et un décor de vie. De vies qui continuent, un peu plus loin, dans d'autres projets. Mais il reste toujours ce petit coeur, peint en rouge, sur le mur rose. C'est sans doute lui qui provoque des situations inattendues et magiques. Il y a quelques semaines, Serge, le beau-frère d'Augusta, figurant, observateur attentif et aidant dévoué, se rendait chez un marchand de mitraille à Courcelles quand il a aperçu, de loin, l'équipe de Benoît Mariage, en plein tournage de «Cow-Boy». Il est allé les saluer et, quelques jours plus tard, Augusta a fait de même. Ils en parlent encore, répétant sans se lasser qu'ils n'oublieraient jamais.

© La Libre Belgique 2006

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