« Pigeon!
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes,
A mon regard tu te dérobes,
Tu es vraiment le plus agile.»
En plus d'être un poète d'exception, Ben est accessoirement tueur à gages. Suivi par une équipe de documentaristes, il nous explique entre deux envolées lyriques le B.A-BA d'un métier fort décrié mais qui demande pourtant une grande dose de professionalisme
VOICI UN LIEN ......
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C'est arrivé près de chez vous est un film belge en noir et blanc de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde, sorti en 1992.
Synopsis
C'est arrivé près de chez vous met en scène une petite équipe de journalistes qui font un reportage sur Ben, un homme qui a la particularité de tuer pour gagner sa vie. Il s'attaque principalement aux personnes de classe moyenne et aux personnes âgées, histoire, dit-il, de "travailler petit mais que ça rapporte beaucoup". Ce film se veut une parodie cynique de la célèbre émission Strip tease.
Résumé et présentation du personnage principal
Le film-reportage est dirigé par Rémy (interprété par Rémy Belvaux) qui interroge Ben (Benoît Poelvoorde) sur sa vie professionnelle. Mais bien souvent, Rémy se contente d'écouter les monologues de celui-ci. Au fil de l'histoire, Rémy devient son ami et ensuite son complice.
L'équipe est aussi composée d'un caméraman et d'un preneur de son qui sont assassinés pendant le reportage lors de fusillades entre Ben et des ennemis du milieu.
Ben tue, c'est son métier. Il n'y prend aucun plaisir mais n'éprouve aucun remords. Il est totalement indifférent au fait d'assassiner quelqu'un. Par exemple, il se plaint des fraudes des chefs de chantiers (C'est comme ce ciment, tu peux être sûr que c'est du ciment hongrois, la loi de l'éternel provisoire, et tu peux être certain qu'ils mettent beaucoup plus de sable que de ciment, c'est des économies de bouts de chandelles mais après les murs se lézardent !) juste après avoir assassiné un veilleur de nuit, ou encore il parle de cinéma (Ca ne vous rappelle rien ? Philippe Noiret, dans Le Vieux Fusil ! Il a beaucoup grossi, Philippe Noiret...) après avoir assassiné un homme et sa femme.
Ben est aussi poète. Il improvise par exemple un poème sur les pigeons (Pigeon, oiseau à la grise robe; Dans l'enfer des villes; A mon regard tu te dérobes; Tu es vraiment le plus agile) en pleine fusillade ou un autre sur la mer du nord au restaurant.
Il semble cultivé, principalement concernant l'art et le cinéma et a son mot à dire sur tout (Qu'est-ce qui te choques quand tu regardes ces habitations sociales ? La première chose qui te saute aux yeux ? C'est les briques ! C'est les briques rouges! Mais le rouge, c'est la couleur du sang, c'est la couleur des Indiens, c'est la couleur de la violence !).
Ben apparaît aussi légèrement raciste et homophobe, mais n'a pas vraiment l'air de s'en rendre compte (...typiquement dans l'esprit des jardins japonais, parce que ces gens-là, malgré tous leurs défauts, avaient compris beaucoup de choses ! - Les Noirs s'entendent très bien avec les animaux, c'est connu... Ils ont une manière de leur parler. - [Il est] compétent, mais dissipé, comme tous les Méditerranéens. - Tu ne trouves pas qu'il y a beaucoup d'homosexuels dans votre milieu ? Dans le milieu du spectacle... Il y en a beaucoup plus que dans les milieux normaux je trouve... Je vous regardais la fois passée tous les trois... Vous n'êtes pas homosexuels ? Tu es sûr, Rémy ? Mais tu peux l'être tu sais, ça ne me dérange pas...)
Fiche technique
Titre : C'est arrivé près de chez vous
Réalisation : Rémy Belvaux, André Bonzel
Musique : Jean-Marc Chenut
Production : Rémy Belvaux, André Bonzel, Benoît Poelvoorde (Les Artistes Anonymes)
Photo : André Bonzel
Durée : 95 minutes
Format : noir et blanc
Lieux de tournage : Bruxelles, Namur, Louvain-la-Neuve, la mer du Nord (Belgique)
Date de sortie : mai 1992 (festival de Cannes), 12 septembre 1992 (festival de Toronto), 4 novembre 1992 (exploitation France)
Distribution
Benoît Poelvoorde : Ben
Jacqueline Poelvoorde-Pappaert : la mère de Ben
Nelly Pappaert : la grand-mère de Ben
Hector Pappaert : le grand-père de Ben
Jenny Drye : Jenny
Malou Madou : Malou
Willy Vandenbroeck : Boby
Rachel Deman : Mamie Tromblon
André Laime : vieil homme allité
Edith Lemerdy : infirmière
Sylviane Godé : femme violée (Martine)
Zoltan Tobolik : mari de la femme violée
Valérie Parent : Valérie
Alexandra Fandango : Kalifa
Olivier Cotica : Bénichou
Rémy Belvaux : Remy (journaliste)
André Bonzel : André (caméraman)
Jean-Marc Chenut : Patrick (preneur de son n° 1)
Alain Oppezzi : Franco (preneur de son n° 2)
Vincent Tavier : Vincent (preneur de son n° 3)
Autour du film
Ce film est le premier de Benoît Poelvoorde, qui ne se destinait pas à une carrière d'acteur.
La première version était à l'origine le film de fin d'études de Rémy Belvaux à l'INSAS, école belge de cinéma. Des séquences supplémentaires furent tournées par la suite pour allonger sa durée et rendre possible une sortie en salle.
Par manque de moyens, le film a été tourné en noir et blanc et beaucoup d'acteurs ont joué gratuitement (la mère et les grands-parents de Benoît dans leurs propres rôles).
Les membres de la famille de Benoît savaient très peu de choses sur le contenu du film lorsque leurs scènes furent tournées.
Presse
Enfin un film qui pèse, hachant la vertu en morceaux, fouaillant délicieusement nos nerfs et notre cerveau. Un pur délice antimédias, zigzaguant aux frontières de la morale, sombre à faire peur, cruel, dégueulasse, à mourir de rire. Un conte de fées pour époque incrédule. Mais sans fées. L'ogre est roi. (Actuel, octobre 1992)
C'est une violence virtuelle pour de vraies confessions de barjo qui, s'émoussant un peu sur la distance, trouvent leur jovial salut dans une absence totale de prétention. Ce film ne pisse pas très haut mais toujours au bon endroit, là, dans nos bénitiers. (Libération, 11 août 1992)
Distinctions
Sélection officelle en compétion au festival de Cannes 1992
le prix SACD semaine de la critique
le prix international de la critique
le prix spécial de la jeunesse