BEN PARLE D'ISABELLE

La discrète Isabelle Carré commande un jus d’ananas, boisson vitaminée et désuète, sirote et s’interrompt, soudain illuminée. Un homme en redingote se tient devant elle. Embrassades, retrouvailles.

C’est Benoît Poelvoorde, de passage à Paris. Elle chuchote : « Je l’adore ». Il hurle : « Tu es là ! » Ils ne se sont pas revus depuis le tournage de Entre ses mains. Là-dedans, Poelvoorde manipulait, harcelait, terrorisait la jeune femme. Comment peut-on nuire à un tel ange ? Il ne sait pas, s’en mord encore les doigts, s’excuse. Peut-il se racheter ? Il peut. À condition de raconter Isabelle. Il veut bien, il sait tout. Un scotch plus tard : « Isabelle, c’est une Rolls-Royce, une fille extraordinaire. Une grande lectrice surtout. Elle m’a fait découvrir le Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell et Jonathan Safran Foer. On communique beaucoup par textos. Elle m’a récemment fait parvenir un texte de Boris Cyrulnik sur l’absence. À part cela, c’est une introvertie, une solitaire assumée. On cerné nos fondamentaux, elle et moi. Je dois apprendre à faire confiance et elle à demander plus aux gens. » Le faux Claude François se lève, rejoint son épouse. Merci docteur, l’enquête progresse.